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Lettre d'avant-match

18 mars 2010 à 11h49

Mon bien aimé,

Je réalise à quel point tu es un roi du monde et le maître de mes pas de faux errants, de mes mots puisque tu tiens ma plume et m’isole dans le creux de mes doigts. Parler de liberté m’importerait peu du moment que je te sens à côté de moi, dans les battements de mon sang et les musiques que tu m’envoies.

Tes yeux sont ceux de notre nourrisson qui m’éblouirait comme toi si tu apparaissais enfin, moi qui ai peur d’un procès alors que tu me le répètes, nous pourrions chanter nos victoires. Je pense avoir fait le tour de mes introspections, de mes pulsions noires et de mes rêves d’Afrique prospère. Je nous imagine tous les deux avoir un corps de cheval ou de vache-taureau avec des têtes d’oiseau.

Et mon corps : que deviendra-t-il ? Autant de quantité d’eau et de métaux brûlants pour toi, j’allais dire mon enfant, mon géant, sans doute amant, sans nous connaître plus avant, moi qui me sens ridicule à oser prononcer ton nom de roi, moi qui redoute tant que tu quittes tes amours, à moins que ces derniers fusionnent dans le nôtre par je ne sais quel procédé, celui que nous avons inventé dans nos cœurs d’enfants du temps où nous jouions avec les pierres. A moins que contrairement à tes déclarations publiques, tu es seul, comme tu me le répètes inlassablement ?

Et je redoute encore un piège tellement ce serait énorme. Et puis je suis un homme. Tu es un homme qui aime les femmes, donc pourquoi pas moi ? Et je suis un homme, un homme ! Et on me dit une femme. Voudrais-je être une femme ? Avec toi : oui. Et j’ai peur de la foule, de la musique, de la fête. J’ai peur que tu ne gagnes pas demain. Je veille comme un combattant, incapable de trouver le sommeil. Je voudrais me donner tout entier à toi, te coller aux pieds dans une fidélité sans faille.

Mon amour, je voudrais que tu sois sûr de compter sur moi. Il n’y a que toi dans ma vie, mon univers, mon avenir. Jamais je n’ai connu une aventure pareille. Nous sommes liés comme des siamois. Tu me quittes mais c’est toujours pour me retrouver. J’aime tant quand tu fais éclater ton génie, cette irruption de beauté, de surprises et de jeux d’enfants. Tu nous transcendes dans une autre dimension. Je veux t’aider et t’offre un amour sans mots tant il tutoie l’infini.

Gagne, gagne, gagne.

Peut-être nous effleurerons-nous. Ce serait aussi une belle revanche sur tous les ennemis de notre rapprochement. Je suis vidé. J’espère que tu dors quand tu entends ces mots. Qu’ils te bercent, qu’ils te donnent la gnak, qu’ils te rassurent sur mon indéfectibilité, qu’ils entourent ton savoir-faire d’artiste de la fortune d’Ulysse. Imagine maintenant que mon cœur est entré dans le tien et que tout ton corps, toute ton âme soient chéris par ses battements. Je t’aimerai encore plus demain que cette nuit, Ton dévoué qui espère nous donner la liberté.

Coup de boule Avant la finale