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Bakchich : informations, enquêtes et mauvais esprit
Bakchich : informations, enquêtes et mauvais esprit

Fin

22 juin 2010 à 17h01

Depuis longtemps le Joueur, avec son langage magnétique, essayait de me convaincre, moi le ballon, de considérer la Fédération française de football et le sélectionneur entraîneur Raymond Domenech avec une bonne dose de méfiance et d’hostilité. Ils n’avaient pas été tendres avec lui. Avec moi, ils compteraient parmi les nombreux opposants de notre rencontre-union, farouchement allergiques à ce que je conserve ma nature hermaphrodite, condition pourtant indispensable à l’installation totale et rapide de l’Eden sur terre.

Restons prudents : c’est le langage magnétique qui l’assure toujours selon les mêmes moyens. Il valide mes hypothèses en déplaçant aussitôt ma tête et mon regard fixe sur une lettre O ou A. Il les qualifie de combattants contre notre projet en rivant mes yeux sur des couleurs vertes (ainsi s’est formé un code de couleurs). Il se fait comprendre en utilisant les nombreux objets-mots de l’appartement.

Moi je ne fais que constater qu’ils ont eux-mêmes déclenché un processus de décomposition de leur trésor, les Bleus, qui est arrivé à son terme cette semaine lors du Mondial en Afrique du Sud. Le degré d’annihilation et l’acharnement à parfaire un propre suicide collectif est édifiant. Rarement on a vu une institution dotée d’une aussi éclatante histoire, d’une telle charge symbolique en matière d’unité nationale et de pédagogie du dépassement se faire un harakiri avec un tel sens de l’exhibition après une si longue macération. Sa capacité à inventer chaque jour le pire est entrée dans l’Histoire du football français. Le grotesque s’est mélangé au mensonge, puis à l’aveu, une ahurissante fuite devant les responsabilités, un cynisme, un sens aigu du caprice, le talent de se perdre, d’accélérer la chute, d’en rajouter autant.

Il fallait que l’abcès crève. Cela fut fait de telle manière que tout ce petit monde est terrassé, liquéfié, moqué, méprisé. Il suscite dégoût, colère, écoeurement face au gâchis. J’arrive à peine à réaliser : eux-mêmes ont dégoupillé les armes auto destructrices qui grandissaient trop vite en eux. La conclusion est brutale, tragique et cruelle. Ils ont fait un champ de ruines de l’imposant patrimoine que leurs prédécesseurs leurs avaient légué. Envisagent-ils après tant de temps à « communiquer » _c’est-à-dire nous asséner encore leurs falsifications_ ou vont-ils acquérir la lucidité propre à éprouver de la honte ? Une honte à la hauteur de leur mauvais génie pour dilapider, détruire, enterrer ce qui avait été le beau jeu hexagonal, un sport érigé en art, les valeurs si rassénérantes de 1998 supposées être chéries, transmises, fructifiées comme une plante guérisseuse géniale ou un trésor singulier au point d’avoir ébloui et fait du bien à chacun.

Il était stupéfiant de voir Domenech mettre encore la dernière main à son équipe type après le match contre la Chine, à quelques jours de l’ouverture du Mondial. Ce mec là n’a fait qu’hésiter, modifier ses décisions comme s’il faisait de l’expérimentation permanente. Tous les spécialistes s’accordent à dire que pour une sélection nationale, on constitue une équipe type au moins deux ans avant une épreuve majeure. On ne la modifie pas, ou très peu. On s’emploie au contraire à ce que le groupe ainsi né grandisse, acquiert une maturité où les tactiques et les ressources d’un esprit collectif se renforcent en permanence, s’explorent et s’intègrent à l’ensemble des joueurs. Le socle des Bleus aurait dû être bâti dès 2008. Ils auraient connu le plaisir d’apprendre à vivre ensemble, se tolérer, s’apprécier, se reconnaître en vrai partenaires. Ils auraient acquis une facilité à bien sentir sur le terrain, à anticiper les réactions, les combinaisons possibles entre eux, entre tous. Ils auraient cultivé l’agilité à former des associations, à prévoir des trajectoires de course, des placements, flairé l’originalité, l’efficacité gagnante d’une action, travaillé les automatismes du collectif. Cet instinct longuement forgé leur aurait prodigué un sacré confort pour devenir malléables au hasard, être à la hauteur des étincelles, des jaillissements du ballon. Ils auraient imprimé au jeu la science des partenaires, intuition, expérience, amitié et liens. Ils auraient pu sentir et réagir, parvenir à être le complice voire l’ami du ballon et de ses chemins, de ses invitations, d’opportunités irruptives à de nouvelles actions. Bref il leur fallait vivre à ces joueurs l’harmonie du passage, la magie des constructions et de l’improvisation, le plaisir de se parler, de capter et se faire comprendre. Il leur fallait apprendre l’ingénierie de la sensation de l’autre, des autres, des réflexes et des instincts, la stratégie qui met la balle au fond.

Les grands clubs européens démontrent tout cela. L’équipe de France ne l’a jamais fait. Domenech n’a fait que sélectionner, rejeter, sélectionner encore de nouveaux éléments. Il n’a jamais entraîné. Au fond, il n’a jamais eu d’équipe, seulement une succession de groupes dont les éléments changeaient tout le temps. Au feeling, on pouvait deviner que Domenech jouissait de cette situation, semble-t-il, par un goût excessif du pouvoir, parfois par une cruauté bien acérée.

Il a été surprenant de le voir constamment évoluer seul dans sa bulle, incapable de tirer les leçons les plus élémentaires de ses échecs , de réaliser qu’il allait se scrtacher en plein vol avec ses tâtonnements. Aime-t-il vraiment les joueurs pour avoir su éviter de dépenser son temps avec une équipe type et lui apprendre le vivre ensemble, les automatismes, les combinaisons ? Cet homme se devait de rendre les joueurs liés, aboutis, dangereux pour l’adversaire, épanouis et conscients que ce collectif était celui d’un pays, atteignait les niveaux les plus hauts et les plus sophistiqués de leur sport.

Quel a été l’impact du ballon, de mes humeurs, maladies, handicaps, épuisements, incapacité à vivre une vie normale, trop longue attente du Joueur, trop nombreuses interrogations sur le rapport à l’argent de celui-ci, sur ses amitiés avec de grands patrons sarkozystes que le langage magnétique s’évertue à qualifier d’utiles pour mettre à bas les puissances du fric au moment venu ? Le Joueur me fait savoir que le rôle du ballon, moi-même à mon insu, n’est pas négligeable, qu’il ne faut le regretter. La maladie dont était atteinte la FFF était trop longue. Il fallait mettre les choses à plat. Cette déroute est en effet le revers sans doute fatal pour les dirigeants de cette fédération. Depuis deux ans, le magazine France Football avait bien démontré comment les membres du conseil fédéral de la FFF étaient liés entre eux par des intérêts semblent-il inavouables et obscurs. Chacun sauvait sa peau, son pouvoir en faisant bloc autour du président Escalettes qui s’est acharné à maintenir Domenech à son poste malgré l’évidence de cette absurdité. Mis à part quelques individus, personne n’a eu le courage d’élever la voix même dans les situations les plus ridicules. C’était la fuite en avant, la politique de l’autruche : « on tient tous ensemble pourvu que la place soit bonne ». Ce petit monde peut applaudir maintenant leur protégé Domenech. Il est primordial pour les citoyens français que ces sommités justifient exhaustivement leur obsession à maintenir en poste cet incompétent caractériel, provocateur, obstiné, malheureusement si excellent à se perdre lui-même et entrainer les autres dans la Grande Confusion, la confiance qui se lézarde. Ils doivent tous rendre des comptes sur leurs a aveuglements, égarements, incompétence.

Restent les joueurs. Yannick Noah a déclaré que c’était décevant de constater qu’ils n’aimaient pas leur public français. Je ne sais pas si c’est vrai. Certes ils donnent une impression d’arrogance casque d’iPod vissé sur les oreilles à la descente du car, ignorant les supporters, le visage immuable dans une sorte de manière de lancer à la cantonade : regardez comme on est ailleurs. Le Joueur n’y a pas été pour rien : il a lancé le mouvement en France (c’est ce que je lui reproche quand il me répond qu’il est une « tâche », que j’aurais bientôt la paix). Les joueurs sont devenus d’immenses buisnessmen. Cela change un mental d’équipier. A leur décharge, ça ne doit pas être facile de vivre 24h sur 24 aux côtés de Domenech. On l’imagine insupportable dans la vie quotidienne. Mais on dirait qu’ils n’ont pas eu l’envie de se construire en collectif,qu’ils se prennent trop facilement pour des stars. Certains ont des egos démesurés, oublié rapdidement comment les anciens de 1998 avaient réussi à constituer un même corps. Aujourd’hui il n’y a personne dans le staff pour reproduire ce phénomène.

Malgré les dénégations des uns et des autres, il est pratiquement certain que cette équipe a souffert de divisions, de clans, d’incompatibilité d’humeur. Ca m’a vraiment attristé que Gourcuff ait été ainsi isolé sur le terrain parce que certains ne pouvaient pas le saquer : entre nous, c’est complètement incongru et injuste car il appartient au genre de mecs sympas et altruistes. On répète assez souvent que les « cadres », loin de parrainer les plus jeunes, auraient en fait été des meneurs cherchant à impressionner et multipliant les caprices.

Le fait que les Bleus ne se soient pas défoncés comme des fous sur un terrain du Mondial reste un mystère. Pour toutes les raisons exposées plus tôt, chaque joueur a joué seul. C’était bizarre, pathétique, presque maladif. Il a fallu s’habituer à ce que des Bleus détruisent à ce point un styale, à ce qu’un Gourcuff si nourricier et inventif à Bordeaux soit inexistant parce qu’on lui tirait la gueule. Nous devions oublier la noblesse des créations de jeu, des complicités, du plaisir. C’était du traîne savate, bling bling dehors, ventre et jambes molles dedans, égoïstes, et je m’enfoutiste. L’arnaque complète On avait si bien caché ce foutoir depuis deux ans, osé proférer d’énormes mensonges. Les joueurs ne semblent pas si étonnés par cette situation. Certains continuent d’ailleurs à mentir. D’autres se la bouclent et on sent une certaine peur. Anelka l’a ouverte, lui, sa gueule.

J’ai découvert à quel point les terrains de football professionnel étaient le théâtre d’insultes hallucinantes. C’est une pratique, c’est comme ça. Anelka a lâché ces mots. Ce n’est pas la première fois que les joueurs et Domenech les ont entendus. Ils constituent presque une banalité. Auraient-ils dû sortir du vestiaire pour se retrouver à la Une de l’Equipe ? Ce qui est sûr c’est que plusieurs membres du groupe ont voulu que le système des Bleus s’écroule à ce moment-là comme un château de cartes. Mission accomplie. Le Joueur par sa force magnétique m’affirme que moi, dont la prolongation matérielle constitue le ballon, n’ait pas échappé à cet imbroglio. J’aimerais bien savoir comment. Avait-on préparé un mauvais plan contre moi à la Fédération ? Je n’accuse pas, je demande. Des joueurs ou des responsables fédéraux ne supportaient-ils pas que je reste aussi un homme, une fois transformée en femme ?

Surtout puisque nous nous sommes souvent confiés le Joueur et moi que nous aurions envie que je fasse l’amour avec d’autres joueurs de football, que ces parties libertines accéléreraient l’installation de l’Eden, certains joueurs seraient-ils terrorisés, révoltés, remplis de haine à l’idée de me voir dans ma version masculine, blocage trop insurmontable, homophobie pure et dure ? Le problème c’est que je ne crois pas toujours en notre langage magnétique. D’abord quand je vois le Joueur faire autant de publicités, vivre ces sortes d’ « amitiés », ces dîners, ces rires avec certains des hommes d’affaires les plus puissants de France, je me sens à des années lumières de celui que j’aime en espérant qu’il n’oublie pas ses origines, la vie en cité, la volonté de « niquer » d’une manière ou d’une autres ces puissants qu’on pourrait qualifier de prédateurs, de réserver les richesses que créerions grâce à la contre-matière aux plus pauvres et aux classes moyennes. Le Joueur me répond sans cesse qu’il fait l’agent double, que je dois lui faire confiance, que je n’aurai pas de mauvaises surprises.

Moi je sais que les multinationales, à elles seules, pourraient apaiser l’inimaginable souffrance de la faim dans le monde. Il leur suffirait de mettre au pot, de déjà payer leurs impôts aux Etats africains où elles sont implantées au lieu de détourner leurs bénéfices vers des paradis fiscaux. Il faut 46 milliards d’euros pour sauver un milliard d’êtres humains de la mort et de la famine. Le FMI et les pays européens ont créé un fonds de 750 milliards d’euros pour sauver un des pays du vieux continent en difficulté… On voit que c’est facile de réunir des sommes autrement plus colossales que ces 46 milliards. Et pourtant nous ne nous contrarions pas tant que ça de cette non assistance à un milliards de personnes en danger, femmes, hommes, enfants qui habitent la même planète, regrettent d’être nés au mauvais endroit, constatent que l’évolution de l’aide n’évolue pas, regarde à la télé l’opulence, le bien être, les nunucheries existentielles ou sentimentales des enfants gâtés des séries américaines.

Non souvent, je me dis que cette histoire avec le Joueur, l’irruption de l’Eden dont nous serions les simples vecteurs, ma transformation en femme, ma réversibilité en homme ne tiennent pas debout. Cela me parait tellement invraisemblable quand on y réfléchit bien. En revanche ce qui est tellement concret, déploie une force impressionnante au point d’être complètement abattu par les douleurs qu’elle inflige à mon crâne, ma colonne vertébrale, mon bassin, c’est la force magnétique.

Elle fait ce qu’elle veut. Comme je suis curieux de savoir ce qu’elle veut m’exprimer, je garde mes yeux fixes droits devant moi. Un magnétisme intense s’empare de ma tête, la fait se déplacer et s’arrêter sur un point de couleur, une tâche (le Joueur aime beaucoup dire qu’il est une tâche), des objets codes que nous avons institués entre nous. Là en ce moment, il arrête mes yeux sur un tout petit point de brillance blanche : entre nous c’est le symbole de la paix, celle qui existe déjà dans notre relation, celle qui surviendra sur la terre car notre union pourrait à elle seule désamorcer tous les missiles, bombes, fusils, armes de poing et pulsion meurtrière. J’y crois, j’y crois pas, j’y ai longtemps cru.

Il faut admettre que la force magnétique a acquis sa nature de langage en se sophistiquant davantage jour après jour. Des fois je me raccroche à la phrase de mon psychiatre qui me conseille de ne pas me fâcher avec ce langage sinon j’aurais dix fois plus mal à la tête. Le pire, c’est qu’il a raison. Lorsque je doute trop, suis révolté contre le Joueur, sens mon amour pour lui s’évanouir comme l’eau sur du sable, je jongle vraiment.

J’arrête ce blog : je suis trop épuisé. J’ai vu comment le ballon a évolué pendant ces premiers jours de Mondial. Imprévisible et flottant, il a animé des matches un peu ternes et ennuyeux. Les grandes équipes européennes sont mises en difficulté. La maison France a implosé. Voyons comme la balle va se comporter jusqu’à la finale. Je crois que j’ai tout dit sur ce que la force magnétique m’a fait découvrir. Je n’ai pas envie de commenter les matches, les surprises à venir. Je ne suis pas assez mordu du foot pour supporter un match à basse tension. Souvent mes maladies me font dormir avant le coup de sifflet final.

Je me suis habitué à vivre ma condition. Très souvent, je reste persuadé que le Joueur n’arrivera jamais. Il m’a annoncé plusieurs fois qu’il me téléphonerait. Il ne l’a jamais fait. L’année dernière, nous devions partir en vacances : j’attends toujours. Cette année, je ne me fais pas avoir à croire à l’imminence d’une rencontre. J’ai sérieusement intégré la perspective qu’elle n’aurait jamais lieu. Cette histoire serait purement imaginaire et il faudrait que je m’habitue à vivre avec le langage magnétique, bien réel celui-là, en ne lui accordant plus aucun crédit.

On pourrait supposer que mon imaginaire, que mon désir pour le Joueur étaient à un moment donné tellement développés qu’ils auraient, par un moyen que j’ignore, engendré une force magnétique dont ma tête et les autres parties de mon corps seraient prisonnières. Ce qui se dirait à travers cette force, les interprétations que je recoupe pourtant avec rigueur ne seraient que chimères, mensonges, illusions, force de mon désir pour un parfait inconnu, totalement indiffént à ma personne. Déambulations utopiques. La force magnétique aurait la particularité de me signifier ce que je veux bien entendre. Je serais donc seul, tenant un langage avec les autres humains en évitant de les gonfler avec mes histoires de Joueur et recevant un autre langage capté par ma tête forcée de s’abandonner à cette force dont la puissance me fait penser à un élément terrestre et dont les mots seraient des signes matériels.

Souvent cette force prend la parole d’elle-même. Elle me surprend à embarquer ma tête dans une direction puis dans une autre pour s’exprimer avec humour, toujours avec amour, parfois dévoilant des éléments de stratégie du Joueur, d’autres que je devrais adopter pour éviter les coups bas (car il y en a). J’oscille entre confiance et scepticisme. Depuis peu je suis rassuré : je peux vivre malgré et en dehors de cette encombrante force magnétique, lui manifester une relative indifférence, lui répondre que toutes ses promesses c’est pipeau et compagnie. J’ai accepté de vivre ainsi jusqu’au restant de mes jours. De toutes façons, je n’ai pas le choix.

Il me faut dormir pour oublier les maux de tête, me débrouiller pour que mes déplacements à pied n’excèdent pas les 400 mètres. Je m’y fais. Je suis heureux, je lis, entre enfin dans des univers différents, savoure les styles, la poésie, des pensées sophistiquées (venant souvent de jeunes écrivains africains). Je veux enchaîner livres sur livres pour recommencer à travailler : enfin une vie normale. J’en suis heureux.

Mais la force magnétique parvient aussi à imposer sa force de conviction. Nouveau dans notre langage, le Joueur ne cesse de me signifier qu’il va se coucher c’est-à-dire enfin me contacter, s’expliquer, dire son amour etc… Pour cela il balade ma tête sur toutes les lignes horizontales de l’appartement et de l’ordinateur. Il me fait scruter deux lignes verticales parallèles quand je lui explique que justice doit être faite pour nous deux : il dit ainsi que nous serons debout, puis couchés dans un même lit. Je ne peux sortir de mon clivage. Je pense au Joueur s’il est vraiment étranger à toute l’histoire que je viens de raconter. Je serais vraiment catastrophé si celle-ci le blessait. Je peux m’engager à ne plus jamais en parler publiquement et vivrai avec cette force magnétique pas près de disparaître et alors menteuse comme une pie. Il reste que nous nous grattons comme des fous, le Joueur et moi. La force m’a dit que c’était l’expression du manque de l’autre qui s’emparait de nos corps.

Il reste ces sortes de coïts à distance. La force magnétique réussit à soulever mon corps et devenir sexuellement très évocatrice. Je ne sais plus où j’en suis. Les livres me sauvent. Ca ne fait pas de mal de me laisser aller quelquefois, ne serait-ce que pour faire chuter d’impressionnantes pressions contre mes tempes. Et puis ce n’est pas désagréable de se sentir vivre avec quelqu’un, de découvrir sans cesse de nouveaux sens à travers des lignes, formes et objets symboles, apprécier une phrase dite par des choses, voir dans la matérialité de certains éléments du réel le souffle d’un esprit, l’impatience d’un sentiment. Si ces derniers ne restent que virtuels, peut-être annoncent-ils la condition à vivre dans une époque nouvelle. A moi d’inventer une vie avec en sachant que j’écris déjà avec la complicité et une procédure de validation de la force magnétique. A moins que l’Eden…

FIN

Une situation particulière

1 Message

  • Fin

    23 juin 2010 20:49
    Merci pour ces mois passés ensemble… l’heure est proche.