Et sur ces listes ou les places ont été chères, beaucoup sont à présent en train de compter les entrants pour savoir s’ils ont encore une simple petite chance de figurer parmi les heureux gagnants d’une place au conseil régional. Et ce petit jeu rajoute encore au nombre des mécontents.
En particulier, la présence envahissante des « sociétés civiles », des « people », et des « socialistes de circonstance » (c’est-à-dire de ceux qui sont devenus socialistes pour avoir accès aux places intéressantes, comme par exemple Thierry Philip et Najat Belkacem, cette dernière, malgré ce qu’elle affirme sur son site et sur wikipedia, n’étant devenus socialiste que quelques mois avant les régionales, et Philip quelques mois après…) commence à agacer furieusement de nombreux socialistes.
Ils finissent par se demander s’il restera quelques socialistes au conseil régional après les élections, surtout en cas de victoire de leur liste. Ils commencent même à se poser sérieusement la question de savoir s’ils n’auraient pas eu plus de chance de figurer sur les listes en étant pas socialiste ! En fait, la composition du conseil municipal de Lyon devrait leur donner une indication : il restera le strict minimum, et figureront comme socialistes un maximum de "société civile" repeints en rose à la va-vite (c’est à dire "encartés" après, voire a posteriori - n’est-ce pas, Najat ?)
Surtout que dans ce jeu de dupes, il reste encore à placer les MRG, dont ce brave dandy de Thierry braillard que l’on a beaucoup plus de chances de trouver dans les cocktails mondains qu’en train d’oeuvrer avec sérieux à l’un quelconque de ses mandats.
Ensuite, il faudra faire la place aux alliances, comme par exemple avec le groupe écologique (imaginez la place qu’ils prendront s’ils réalisent un meilleur score que le PS au premier tour !), avec le modem (c’est un secret de polichinelle que Begag attendra tout au plus le deuxième tour pour se rallier à Queyranne), et peut-être même avec le front de gauche… c’est vous dire s’il restera de la place à ceux qui sont socialistes à la fin…
D’ailleurs, le jeu a commencé. Et les deux nouveaux entrants donnent le ton.
Tout d’abord, Gwendal Peizerat. Hé oui, depuis David douillet et l’UMP, certains socialistes se sont mis en tête que cela fait bien sur les listes que d’avoir son champion olympique. Sauf que Peizerat n’est pas David Douillet, il n’en a ni l’aura, ni le métier. En effet, le patinage artistique n’est pas un sport très populaire, et ceux qui se rappellent de Gwendal Peizerat se rappellent surtout du couple qu’il formait avec sa partenaire, Marina Anissina. Et ce brave Peizerat, qui a arrêté la compétition depuis un bon moment maintenant (depuis 2002 !), n’a absolument rien fait pour conserver la notoriété, pourtant déjà faible, qu’il avait. Ni publicités, ni engagement associatif fort, ni caritatif ! Rien (si ce n’est un court passage comme commentateur sur Eurosport).
Il se présente à présent comme entrepreneur (ah ça, en ce moment, pour être sur une liste du PS, c’est le mot à la mode…), mais l’entreprise qu’il a créée (Soléus) est une entreprise qui propose aux collectivités (Villes, Conseils Généraux, Conseils Régionaux) de les aider à mettre à niveau leurs équipements sportifs. Autant dire que son soutien à la candidature de Jean Jack Queyranne au tour précédent a dû beaucoup l’aider à avoir des clients ! Pire, comment ne pas considérer que son activité professionnelle et sa future activité politique soient quelque peu en contradiction (décideur et fournisseur d’une collectivité !)… Passons sur le fait que l’adresse web réelle de l’entreprise ne fasse pas très "professionnelle" (http://pagesperso-orange.fr/soleus/ !), ce qui est un comble pour un directeur qui s’attribue la communication…
Mais, pour ce qui est de la notoriété, à part quelques initiés, bien peu se rappellent qui est Peizerat. Le nom déjà évoque difficilement quelque chose, mais le visage encore moins ! Bon, il a participé à "Koh-Lanta - Le choc des héros" (ce qui lui a rapporté 17000 euros), mais l’émission ne sera diffusée qu’en avril-mai (bonjour l’utilité pour les régionales en mars !), et, d’ores et déjà, cette émission est critiquée comme n’ayant réussi à obtenir qu’une équipe B du coté des sportifs, ce qui confirme la très faible notoriété de Peizerat… Sans compter qu’on ne sait pas encore si cette émission s’est bien passée pour son image !
Et oui, n’est pas Douillet qui veut… Et Queyranne, croyant faire une bonne opération, et juste en train de permettre à un ex-champion tombé dans l’oubli de se trouver une jolie petite place bien payée. Et tant pis pour les malheureux autres, militant notamment, qui n’ont pour récompense de leur soutien que le droit de distribuer des tracts, qui vont permettre à la bande de joyeux copains de s’attribuer de jolies places.
Ce choix de Peizerat montre l’amour de Queyranne pour les gens qui slaloment entre les courants… Ceci étant, vu l’état du PS et de la gauche, n’aurait-il pas mieux valu un Djamel Bourras ? Dans les rixes, il aurait fait effet ! Ou un Alexandre Astier (Kaamelott), qui aurait au moins eu le bon goût de nous faire rire, et qui aurait pu faire les discours de Queyranne, qui auraient détonné enfin !
Espérons aussi que Peizerat ne soit pas bientôt surnommé "Pèse-rien" (en terme de votants) !
Ensuite, Hélène Blanchart, élue à la Région sous l’étiquette des Verts, et compagne à la ville d’Étienne Tête. Ce dernier vient de se faire éjecter comme un malpropre de la mairie par notre ami Gérard Collomb, parce qu’il avait le mauvais goût de continuer de critiquer l’arrivée du stade O.L. Land à Décines, ce qui était très mal vu de notre ami GéGé (qui d’ailleurs, a poussé le ridicule jusqu’à demander à son ami Aulas son autorisation avant d’éjecter Étienne tête !). A savoir, on ne critique pas les amis de Mr le Baron si on veut rester adjoint à Lyon. Ah mais !
Hélène Blanchart ne pouvait plus être sur la liste Europe écologie, puisque Gérard Leras avait annoncé de nouvelles règles du jeu, interdisant qu’un couple puisse siéger sur les mêmes listes au conseil régional.
Pas de problème. Queyranne, en la plaçant sur sa propre liste, acte déjà la future fusion des deux listes, en se mettant au passage Étienne Tête dans la poche, ce qui lui permet d’avoir déjà des points d’avance dans la future négociation qui se tiendra entre les deux tours.
Comme on le voit, la composition de la liste du Parti Socialiste aux Régionales en Rhône-Alpes se fait, à l’évidence, sur le projet, et les apports que chacun des colistiers va pouvoir apporter à ce projet. Si, si, ne soyez pas critiques ! On sent bien que ces candidatures apportent quelque chose au projet.
Heu, mais, d’ailleurs, quel projet ? Qui le connaît ? Au fond, le projet ne serait-il pas tout simplement de se répartir au mieux les places ?