A la Une de Bakchich.info
Bakchich : informations, enquêtes et mauvais esprit
Bakchich : informations, enquêtes et mauvais esprit

Le Sytral, Rivalta, et une conception très spéciale de l'argent et du service public

4 février 2010 à 00h22
Le Sytral invente les appels d’offre « au juste prix », où celui qui gagne n’est pas celui qui est le mieux offrant, mais celui qui est le plus proche du prix proposé par les « experts » du Sytral… Même s’ils sont deux à trois fois plus chers que d’autres ! Quoi d’étonnant quand on connaît le passif du président…

Sur deux marchés, les offres étaient notées sur deux critères, qualité technique et prix. Jusqu’ici, logique. Sauf que pour le prix, la meilleure note était attribuée à la note la plus proche du prix à deviner, et non au moins cher ! Surprenant, non ? Non, lyonnais… Ah, la cuisine lyonnaise…

C’est comme ça que l’entreprise Cholton a obtenu la meilleure note pour deux appels d’offre à plus d’un million d’euros, en remportant un marché d’eau potable en tombant seulement à 5 500 euros du prix « secret » de 1 085 240 euros, et un marché d’assainissement, à 33,65 euros près du « juste prix » de 1 069 990,70 euros ! Franchement, ils sont forts au jeu de devinette ! Parce que qui pourrait croire qu’ils auraient pu être mis au courant du prix à trouver ?

Alors que les moins chères proposaient 499 884,50 euros et 449 414,40 euros ! Autrement dit, 40% du prix de ceux qui ont gagné !

A ce propos, lisez l’excellent article de Lyon Capitale

Les tarifs les plus élevés de France, et des choix spéciaux

C’est sûrement pour payer ce genre de « choix », et aussi, peut-être, les émoluments du président (ainsi que les jetons de présence des membres du conseil d’administration, qui s’élèveraient à près de 1000 euros), que les transports en commun lyonnais sont les plus chers de France ! A Lyon, nous, on n’hésite pas : tarif 1ère classe pour tous ! Mais seconde classe pour tous aussi !

A Lyon, c’est bien simple, l’abonnement est rentable seulement si vous faites plus de 6 aller retours par semaine !

Et Rivalta, quand il a pris la présidence du Sytral, a fait une chose assez bizarre pour un soi-disant socialiste : il a fait installer des systèmes d’entrée à portiques pour lutter contre la fraude qui ont coûté… 10 ans du coût annoncé de la fraude ! Salauds de pauvres qui ne payent pas…

En plus, quand il a fait installer ces si coûteuse installation, il avait bien sûr expliqué que cela permettrait de… baisser les tarifs, bien sûr ! Comment dit-on ? Les promesses n’engagent que ceux qui y croient

Mais revenons à Bernard Rivalta

Il a été condamné à rembourser 116 000 € d’indemnités de président qu’il s’était fait voter dès qu’il avait récupéré la présidence du Sytral, il y a maintenant plus de sept ans, des indemnités très élevées, qu’il n’avait pas hésité à cumuler avec des indemnités de chômage, parce qu’il avait quitté son emploi d’ingénieur au moment de prendre la présidence du Sytral. Il a, bien sûr, fait appel de cette condamnation, quand son vice-président a pour sa part déjà remboursé ses indemnités.

Mais le plus beau, c’est qu’il est fortement défendu par certains, au PS, qui tombent à bras raccourci sur un élu villeurbannais qui a eu le malheur de dire publiquement qu’il trouvait que Rivalta devait rembourser…

Autant dire qu’il a beaucoup de mal à être crédible quand il explique aux chauffeurs en grève qu’il est impossible de leur garder leurs avantages, et qu’ils sont trop payés !

Mais cela n’en reste pas là.

Et c’est fâcheux pour le principal représentant fabiusien de la fédération du Rhône.

Des militants socialistes villeurbannais ont fait remarquer que, depuis près de 30 ans qu’il est élu, Bernard Rivalta n’a jamais payé la part qu’il doit, sur ses indemnités d’élus, au parti socialiste. Et en 30 ans, cela finit par faire pas mal : plus de 100 000 €, selon un décompte rapide.

C’est une manière originale d’être socialiste qu’a adopté ce brave homme.

Mais ce n’est pas tout !

En effet, il est vice président du conseil général, conseil général auquel il siège pour un canton de Villeurbanne. Tout en étant en même temps Vice-président au Grand Lyon (la communauté urbaine) parce qu’élu à la municipalité de Vénissieux !

On connaissait le bourgeois bohème, on a maintenant l’élu bohème, une spécificité lyonnaise.

Le non paiement des cotisations : un sport lyonnais au PS

Ceci étant, si dans la fédération du Rhône, on se met à faire la chasse aux élus qui ne payent pas la part qu’ils ont promis de reverser au parti socialiste, cela va faire frémir beaucoup de monde, lorsque c’est un sport bien Lyonnais. Des rumeurs persistantes sous-entendaient, d’ailleurs, que Gérard Collomb lui-même avait beaucoup de mal à payer les siennes. Gageons que ces histoires de cotisations non payées ne vont pas faire long feu…

Thierry Philip en lice pour reprendre Lyon… Les Régionales : Ouverture aux people et aux calculs

7 Messages de forum

  • Le jugement rendu sur les indemnités de Rivalta avait donné lieu à cette phrase merveilleuse de Gégé : "Elles étaient illégales mais justes", qui n’est pas sans rappeler le "responsable mais pas coupable" de Gorgina Dufoix et Laurent Fabius, encore des Socialistes.

    Quant aux portiques dans le métro (vendus il me semble par une entreprise du groupe Bolloré), non seulement ils n’empêchent toujours pas la fraude et ne dispensent toujours pas des contrôles (donc où sont les économies annoncées ?) mais ils permettent aux usagers de se faire bousculer par les fraudeurs (en plus de payer pour eux). Je faisais récemment remarquer à un contrôleur que les coûteux équipements ne semblaient pas avoir remis en question son job, il m’a répondu en levant les yeux au ciel "au moins, on peut désormais mesurer plus précisément la fraude". Beau progrès !

  • Rivalta n’est pas vice-président au Conseil général du Rhône mais simple conseiller général.
  • encore un billet, encore des erreurs, encore les scandales de la droite mis sous silence.Ne voulez-vous pas vous faire aider par un journaliste ? Rivalta, siégant dans l’opposition au conseil général ne peut faire partie de l’executif et est donc conseiller général mais pas vice-président.
    • billet bourré d’erreurs effectivement …

      "… jetons de présence des membres du conseil d’administration, qui s’élèveraient à près de 1000 euros…" Le sytral est une collectivité locale, pas une boite privée. Il n’y a pas de conseil d’administration, mais un comité syndical composé d’élus du grand lyon et du département, et bien évidemment aucun "jeton de présence" n’est versé

      "A Lyon, c’est bien simple, l’abonnement est rentable seulement si vous faites plus de 6 aller retours par semaine" … Donc 6 aller retour, ça fait 12 trajets par semaine, soit 52 déplacement par mois, avec un carnet de 10 tickets à 13,70€, ça fait 71,24€… l’abonnement mensuel est à 50€ ! Faudrait aussi apprendre à compter…

      • C’est bien ce que je dis, à 5 aller-retour par semaine (semaine de 5 jours pour les collégiens-lycéens), on est à 4 x 13,70 = 54,8 euros, soit moins de 5% de gain par rapport à l’abonnement… Et je ne compte pas les congés scolaires, parce qu’alors, comme je l’annonce, l’abonnement revient plus cher !), bonjour le cadeau pour ceux qui ont de faibles moyens. Et qu’on ne me dise pas qu’ils ont des aides, cela n’est pas une réponse correcte : les aides ne sont pas là pour compenser la goinfrerie du Sytral. Vous voyez, je sais compter… Mais votre réponse est très révélatrice des calculs de ce petit monsieur Rivalta…