L’humeur de Probst
J’ai été jadis abasourdi par le pouvoir du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). J’ai vu que le fonctionnement de ce machin pouvait s’inspirer, s’il le faut, de méthodes mafieuses pour favoriser ses intérêts ou ceux de ses amis. Et voilà qu’Evra, le capitaine des Bleus, ne cherche pas à savoir pourquoi le ballon ne va pas au fond des buts, mais qui dans son groupe est « la taupe ». Comme à Palerme.
Un jour, je suis allé déjeuner au siège de la Fédé. Dans les couloirs, ça sentait le maquereau, on croisait des dirigeants proxénètes, des manageurs proxénètes, et des journalistes du même métal. Affreux, affreux ! Visiblement, depuis quinze ans, le ménage n’a toujours pas été fait à fond.
Prenez ce bon monsieur Valentin, directeur de la Fédé qui pleure et démissionne en direct d’Afrique du Sud : je l’ai connu directeur de cabinet de Jean-Louis Debré, à l’Assemblée. Ce poste prépare-t-il vraiment à la maîtrise de l’aile de pigeon ? Le mal est à la tête du système, chez les tireurs de ficelles. Trop de fric tue le jeu, et il est obscène de voir aujourd’hui le monde des « pros » lancer une OPA sur l’équipe de France ! Ces Bleus-là, De Gaulle les aurait laissés rentrer à pied.
Sarko est comme Franck Ribéry, il court après tous les ballons sans lever la tête. Il a raison parce que ça flingue. Rien de tel que de balancer un pote pour se libérer une meilleure place. En politique, le slogan est : « Sortez les sortants. » Alors la photocopieuse fume comme un cigare.
Mais, à l’Élysée, personne ne jette un oeil sur la misère qui monte. Que l’option Marine Le Pen devienne un vote de « rupture », cette fois contre les riches, Kaiser Sarkoko s’en fout, sûr de pouvoir, le moment venu, déjeuner avec Dominique de Villepin, dîner avec François Bayrou et valser avec Marine. Certes, il a tous les médias en main, mais, en 1995, Balladur ne les avait-il pas ?
Avec le pataquès Bettencourt, je sens monter une odeur d’affaire Stavisky… Pas grave, l’important est que TF1 ait bien filmé les jambes de Carla, posée sur sa chaise, à Londres. L’appel du genou ou l’appel du 18 Juin, c’est kif-kif.