Je lis avec un certain amusement quelques articles ici ou là dans lesquels des journalistes rendent compte de la soirée petits fours et paillettes organisée par l’association Sidaction le 9 mars dernier.
Morceaux choisis, dont vous pourrez lire la version complète sur le site de StreetReporters :
(…) Bon alors, après un petit tour aux toilettes, on cherche les peoples. Et là : Victoria Silvstedt, l’animatrice de D&CO qui parle avec Philippe Vandel. Il y aussi Noémie Lenoir qui téléphone à son père. Les autres, accoudés au bar n’ont qu’un seul objectif : ils attendent le cocktail. Et puis, au fond (au fond du fond) sur l’estrade (…), Pierre Bergé sort des chiffres hallucinants. Un peu comme quand on est à la messe, qu’on a dix ans, qu’on a trop la dalle et qu’on attend l’hostie pour se rassasier. La voix grave du président du Sidaction, soutenu par la tactile Line Renaud, remet une certaine rigueur dans les premiers rangs. Oui c’est grave, oui c’est triste… Mais tout le monde attend les canapés. (…) On saura pas, des séropositifs ce soir, on n’en a pas vu.
Évidemment, je n’étais pas sur la liste des invités.
Il faut dire que la liste est longue des non-invités ou autres oubliés du Sidaction.
Barbara, par exemple, n’y étais pas non plus. C’était pourtant elle qui, le 7 avril 1994, avait ouvert le premier Sidaction avec un témoignage bouleversant, diffusé sur toutes les chaînes de télévision, dans lequel elle racontait sa contamination par le VIH lors de sa première relation amoureuse…
Je l’ai appelé mardi matin pour lui demander si elle souhaitait prendre la parole, 15 ans après. De son histoire douloureuse, elle a fait un parcours magnifique. Je vous invite à écouter attentivement son état des lieux de la prévention aujourd’hui et le regard qu’elle porte sur ce parcours, après avoir donné une bonne partie de sa jeunesse à la lutte contre le VIH :
Entretien avec Barbara, 15 ans après (1ère partie)
Entretien avec Barbara, 15 ans après (2ème partie)
Enfin, il faut dire aussi que l’absurdité de superposer paillettes et pauvreté, petits fours et famine, se conjugue pour produire la gerbe, certes, mais aussi l’ennui. Pourtant personne (ou presque) n’ose le dire. Au point où, lorsqu’une jeune maman séropositive a entendu Jean-Marc Morandini employer le mot « ennuyeux » pour parler de la soirée télévisée annuelle, elle lui a écrit pour le féliciter.
Nul besoin d’appeler le 110 pour apporter votre soutien aux personnes séropositives ou pour contribuer à la prévention. D’une part parce que la solidarité, ce n’est pas que de l’argent. Et d’autre part parce qu’il est tout aussi simple (ou presque) de donner directement à l’association de son choix.