Régionales
J’avais déjà raconté comment Nathalie Perrin-Gilbert, maire du premier arrondissement de Lyon, un pur « bébé-Collomb », avait, contre toute attente, brusquement développé un sens politique. Et de gauche qui plus est ! Du coup, la dame s’était opposée à Gérard Collomb.
Mais s’opposer à Gérard Collomb a un prix. Clairement, la tête de Nathalie Perrin-Gilbert est « mise à prix » (politiquement bien sûr). Le but de Collomb est d’en faire un exemple, afin de garder la main sur la fédération.
Seule solution pour Nathalie Perrin : devenir élue régionale, comme je l’avais expliqué. Et c’était très bien parti. Elle pouvait légitimement espérer la 4ème place, qui revenait à sa motion, la motion A., de Delanoë. En fait, elle pouvait même espérer une meilleure place encore, mais Farida Boudaoud avait obtenu la 2e place (inespérée vu les résultats du congrès). Mais comme Queyranne voulait surtout pouvoir faire sa liste comme il le voulait, payer d’une deuxième place le droit de "faire ses courses" tranquillement dans la motion D., c’était un prix raisonnable.
Mais c’était sans compter les petits calculs de Gégé, et ses méthodes. Il a clairement fait savoir à Queyranne que la présence en position éligible de Perrin-Gilbert sur les listes aux régionales serait pour lui un casus belli, et qu’alors il ne ferait pas campagne. Queyranne a bien dû alors composer.
Du coup, Collomb a réussi à la faire placer 20ème sur la liste (donc non éligible), en mettant Sarah Peillon (assistante parlementaire de Jean-Louis Touraine, réputée très insipide, à laquelle personne n’aurait pensé) en 4ème position. Une sorte de message très clair, une forme d’insulte.
Et Nathalie Perrin-Gilbert, mal conseillée, n’a pas su réagir de la bonne façon. En effet, elle aurait pu proposer une liste alternative où seule sa place et celle de Sarah Peillon auraient été interverties, mais ses « amis » ont commencé à proposer un bouleversement de la liste, en changeant aussi les places des autres motions.
Après plusieurs semaines de tractations, il était évident que la deuxième option serait très mal perçue, alors que la première avait toutes les chances de passer, vu le nombre de mécontents, et vu le nombre de gens qui en ont marre des méthodes de Collomb.
Bref, elle a finalement préféré se désister, pour pouvoir s’exprimer librement. Ce qui n’a pas eu grand impact, puisqu’elle l’a fait devant le Conseil Fédéral, dont la majorité des membres connaissent bien les méthodes lyonnaises.
En tout cas, ce qui vient d’arriver à Nathalie Perrin-Gilbert est une bonne leçon : même s’il est de moins en moins apprécié, par les Lyonnais comme par les militants, le Gégé a su se garder suffisamment de « pouvoir de nuisance », et connaît encore suffisamment bien la mentalité des caciques lyonnais, pour garder la main.
Pour combien de temps ? Ce n’est pas tout de se prendre pour Ben Ali, Lyon n’est pas la Tunisie !