Nos pauvres députés
Pour que nos concitoyens soient plus exigeants avec leurs élus, je leur propose à nouveau de regarder ce qu’ils touchent pour les représenter…
Continuons par les députés aujourd’hui : soyons clairs, eux non plus ne sont pas à la soupe populaire ! Plus de 11000 euros d’indemnités, des collaborateurs payés pour plus de 9000 euros, et des avantages conséquents…
(Tous chiffres donnés au 1er octobre 2008)
Un député reçoit 11 056 euros mensuels nets d’indemnités, composés de 5219 euros d’indemnités parlementaires (indemnité parlementaire de base, indemnité de résidence, et indemnité de fonction) nets (cotisations retraite, solidarité, CSG, et dette sociale prélevées et fonds de garantie de ressources) et de 5837 € d’indemnité représentative. Le député touche donc 500 euros environ de moins que le sénateur… Mais il a d’autres avantages…
Tout cela sur 5 ans, soit :
De plus, les députés perçoivent des prestations familiales équivalentes à celles du régime général des salariés.
Attention au cumul : Très exactement comme le sénateur, les règles sur le cumul ne lui permettent pas de dépasser le plafond de 1 fois et demi l’indemnité de base… Un pauvre député ne peut donc pas, lui non plus, percevoir au titre de ses mandats locaux plus de 2 721 €. C’est dur, tout de même… Vraiment très dur… Mais rappelons tout de même que les fonctions type (président d’OPAC, de société de gestion des parkings, etc…) ne sont pas touchées par ce cumul… Ah, tout de même !
En effet, si le sénateur a droit à trois (ou à 6, si temps partiel) assistants pour un montant total de 7146 euros mensuels, le député, lui, dispose d’un crédit affecté à la rémunération de un à cinq collaborateurs (au gré du député qui fixe le contrat de travail) pour un montant mensuel total de 9021 € !
S’il n’emploie pas tout, le député peut, s’il le souhaite, céder la part qui reste à son groupe politique…
Comme nos pauvres sénateurs, craignant que tout cela ne suffise pas, on lui donne des moyens matériels :
- Transports aériens : 40 allers-retours par an entre Paris et leur circonscription en métropole et 6 allers-retours entre Paris et une destination métropolitaine située hors de leur circonscription.
- Transports SNCF illimités et gratuits : une carte de circulation valable sur l’ensemble du réseau national. Et en première classe, bien sûr !
- Voitures : pour leurs déplacements de courte durée dans Paris et limitrophe, les députés peuvent être conduits par un véhicule du parc automobile de l’assemblée ou par un taxi.
- Pas de bureau individuel fourni, contrairement au sénateur.
- Quatre lignes téléphoniques (fixes ou mobiles) et deux abonnements internet, ou 5 lignes et un abonnement internet.
- La gratuité de l’affranchissement du courrier parlementaire, dans la limite d’un forfait annuel.
- Et enfin, et oui, parce qu’avec plus de 11 000 euros par mois, ce n’est pas facile tous les jours, des prêts d’aide au logement en région parisienne et dans leur circonscription peuvent être accordés aux députés, pour une durée de 10 ans au taux moyen de 2 % pour un prêt moyen d’environ 76255 €.
La caisse de pension des députés est alimentée par une cotisation prélevée sur l’indemnité parlementaire et par une subvention inscrite au budget de l’Assemblée (et oui, une subvention, on n’allait pas laisser des gens disposant de si peu de ressources sans subvention, quand même !). Les pensions sont calculées d’après le nombre d’annuités de cotisations, la durée moyenne du mandat étant d’environ 7 ans. (Ils ne peuvent plus cumuler avec d’autres régimes s’ils n’exercent pas en même temps. Jusque là, ils pouvaient ! Si, si !) Le droit à la pension est ouvert seulement à l’âge de 60 ans.
La pension moyenne pour un député est d’environ 2 400 € nets par mois. C’est nettement moins bien que pour les sénateurs (3294 €)… Quelle injustice ! Mais ils ont un petit avantage sur les sénateurs :
L’allocation d’aide au retour à l’emploi (AARE), est un dispositif spécifique d’assurance chômage (sic). Une allocation est versée aux anciens députés sans emploi et à eux seuls, (mais, puisque la suspicion est de mise envers les chercheurs d’emploi, en cherchent-ils vraiment ? ). Cette allocation est versée pendant une durée maximum de 3 ans, passant de 100 % de l’indemnité parlementaire de base pendant les 6 premiers mois (5443 €) à 70 % pendant le 2ème semestre (3810 €), puis 50 % pendant le 3ème semestre (2721 €), 40 % pendant le 4ème semestre (2177 €), 30 % pendant le 5ème semestre (1632 €), et enfin 20 % pendant le dernier semestre (1088 €). C’est quand même beaucoup mieux que ce que les travailleurs ont !!!
L’allocation est différentielle, les indemnités liées à l’exercice de fonctions ou de mandats locaux, comme les autres revenus de quelque nature qu’ils soient, sont déduits du montant de l’allocation.
Alors, convaincus que député aussi est une bonne place ?
Mais au fond, n’est-ce pas aux électeurs de se montrer exigeants, de refuser de voter pour des députés godillots, quel que soit leur camp ??? La démocratie, n’est-ce pas ça aussi… ?