En soi, cela n’est pas forcément un problème. Mais, quand on sait qu’Initiatis n’opère pour ainsi dire que sur Rhône-Alpes, et seulement avec les institutions dirigées par des équipes de gauches, cela commence à faire poser question.
En effet, le marché de la formation peut tout à fait servir à créer une sorte de trésor de guerre.
Lorsque sont organisés un colloque ou une réunion, rien n’est plus facile que de déclarer qu’il s’agit d’une formation pour des élus, et de faire participer tous les militants, comme par exemple lors d’un séminaire de rentrée. D’ailleurs, certains élus se plaignent de passer leur budget formation dans ce genre d’opérations
De même, un organisme de formation des élus peut s’octroyer une forte marge en organisant des formations pendant plusieurs années, facturées au prix fort, et, au moment opportun, -par exemple lors d’une élection- organiser gratuitement ou presque des colloques, des conférences, qui iront tout à fait dans le sens de la campagne du candidat qui va bien. Par le plus grand des hasards.
De plus, cet organisme de formation peut avoir la bonne idée d’utiliser comme formateurs, voire comme intervenants, des élus qui, ayant perdu leur siège, se trouveraient en situation momentanée de manque de ressources financières, et qui trouveraient ainsi une occasion de pouvoir « tenir » jusqu’au prochain mandat.
Savoir si Initiatis sert à cela ou non est une question pertinente. À laquelle il est très difficile de donner une réponse, puisqu’il est quasiment impossible d’effectuer la moindre recherche sur Internet sur ledit Initiatis… qui n’a pas de site (ce qui est quand même assez original pour un organisme de formation).
Ce qui est certain en revanche, c’est le taux colossal des formations fait par Initiatis sur la région. Ce qui est certain aussi, c’est le constat de l’activité énorme de Farida Boudaoud actuellement, pour que toutes les communes et institutions tenues par les socialistes commandent massivement des formations en utilisant tout le restant de leurs budgets de formation pour les élus, voire en l’augmentant, justement à la veille des régionales. Quant aux élus minoritaires, il leur est demandé de faire le forcing pour avoir des formations, textes donnés à l’appui…
Et cela laisse un drôle de goût de savoir conjointement qu’elle est pressentie comme seconde sur la liste pour le Rhône, juste après Jean-Jack Queyranne, et juste avant Thierry Philip, qui quitte bientôt son poste du centre Léon Bérard qui lui avait permis d’employer Mme Queyranne…
Alors, forcément, ça pose question, et, en bon Canut, on commence à trouver que cette andouillette-là commence à un sentir un peu trop fort [1] … A tort ?
[1] allusion à la célèbre phrase : « la politique, c’est comme l’andouillette, faut que ça sente la merde mais pas trop », ça gâche le goût