Interpréter les faits que l'on observe, c'est faire intervenir la flèche du temps : l'état actuel résulte de causes à l'œuvre dans le passé, de mécanismes qui assurent la stabilité d'ensembles plongés dans des contextes changeants, ou du jeu des rêves, des aspirations et des anticipations qui poussentles hommes à améliorer le monde où ils vivent.

Les géographes se sont longtemps réclamés des enchaînements de la causalité linéaire, mais ils tempéraient le déterminisme qu'ils introduisaient ainsi par la part qu'ils faisaient, dans leurs recherches, à l'analyse de position et au possibilisme. Leurs succès tenaient en fait aux structures géographiques, aux constructions fonctionnelles et aux systèmes qu'ils mettaient en évidence et qui résultaient du jeu de rétroactions.

Au cours de la dernière génération, l'habitude s'est prise de s'attacher aux représentations que chacun se forme, aux valeurs qu'il partage, aux horizons d'attente qu'il se bricole. La discipline est ainsi mieux armée pour comprendre ce qui transforme paysages et formes d'organisation de l'espace, et pour s'attacher aux lieux et aux territoires dont les hommes ont besoin pour donner un sens à leur existence.

1- L'histoire et le but de l'épistémologie. Quelques rappels, 9

De la philosophie des sciences à l'épistémologie, 9

L'épistémologie devient à son tour une discipline qui prescrit des procédures à respecter, une philosophie normative, 12.

L'émergence de nouvelles conceptions de l'épistémologie, 16.

Conclusion, 18

Les débuts, 21.

L'épistémologie des créateurs de la géographie moderne et sa remise en cause, 25.

Epistémologie et histoire de la géographie, 25.

La vague néo-positiviste des années 1960, 27.

La réflexion épistémologique face à l'inflation des "révolutions scientifiques" en géographie, 30.

Les finalités diverses de la science, 35.

Explication, causalité, covariation, harmonie, correspondance, etc., 36.

Les formes antiques de l'idée de cause: l'analyse aristotélicienne, 37.

Les conceptions mécanistes de la causalité aux XVIIe et XVIIIe siècles, 39.

Les conceptions de la causalité développées par les naturalistes aux XVIIIe et XIXe siècles, 40.

La réflexion relative à la causalité dans le domaine sociale au XIXe siècle et au début du XXe, 43.

L'idée de causalité et les sciences de la société dans les deux premiers tiers du XXe siècle, 47.

Les mutations épistémologiques en cours, 51.

Causalité et méthode cartographique, 53.

Les effets d'échelle, 55.

La prise en compte d'élément non spatiaux, 57.

Etude des représentations et construction d'objets géographiques, 60.

Les concepts d'une science transversale, 62.

déterminisme et possibilisme, 63

Les approches naturalistes: le milieu comme facteur d'explication de la réalité géographique, 64.

L'analyse de situation et la prise en compte de la circulation, 75.

Le débat possibiliste, 76.

Conclusion, 77.

La géographie comme science des structures spatiales, 80.

Géographie et fonctionnalisme, 85.

Lesystémisme en géographie, 88.

Conclusion, 91.

Une mutation effectuée sous le signe de la phénoménologie et des approches radicales, 94.

Modernité et postmodernité, 97.

Les processus de construction du futur, 102.

La révolution postmodernisme et les nouveaux visages de la géographie, 105.

Les schémas projectifs d'interprétation, 109.