L’humeur de Probst
La Sarkozie dévoile cette semaine son nouveau concept, la République branlante, zigzagante, zozotante. Et les lapsus deviennent légion. Le Premier ministre assure que le Kaiser Sarkoko n’est pas « son mentor ». Beaucoup ont cru entendre le Droopy de Matignon parler de menteur. Sur un siège qu’il sait éjectable, François tente de sortir par le haut de la sphère du pouvoir et de s’éloigner de son cercle vicieux. Pas gagné. Courage, Fillon !
Même au plus fort de sa débâcle judiciaire, Balkany ne l’avait pas osé. Confondre inflation et fellation. La langue de Rachida Dati a fourché. Un dérapage bien moins grave que le dangereux virage qu’elle a fait prendre à la Place Vendôme. Et son successeur à la Justice, Michèle Ollier-Marie, n’a pas redressé la barre. Ce n’est plus avec deux mais cinq vitesses que roule la Justice.
Voilà maintenant que le procureur de la Cour de cassation, Jean-Claude Nadal, et son subordonné procureur de Nanterre, Philippe Courroye, se disputent sur la saisine d’un juge d’instruction dans le dossier Bettencourt.
Plus les heures passent, plus les virages sont serrés… La sortie de route approche. Et montent les extrêmes. Villepin et Sarko sont peut-être au coude à coude dans les sondages. Un jeu partout. Mais c’est Marine qui est au service.
Le projet de loi sur l’immigration et ses à-côtés, la déchéance de la nationalité, le durcissement des conditions de mariage, ne devraient pas franchement la désavantager. Cela ressemble à des balles de set, et c’est Besson qui met la table, le taliban sans turban.
Comment un enfant de Marrakech peut-il porter un texte si veule ? Aussi loin de nos préceptes républicains ? Aussi proche de l’Empire romain, qui avait promu le bannissement au rang de sanction politique suprême ? Si seulement le PS arrêtait de jouer au congrès de Rennes permanent…
La mélasse sécuritaire pétrie depuis trois ans (voire sept) ne sera pas plus digeste avec de nouvelles lois. Depuis combien de temps les sarkoziens n’ontils plus regardé le fronton d’une école où trône le triptyque de notre pays ? À tamponner sur leurs fronts. Et, si possible, leur apprendre l’humilité. Vocifération contre l’Europe, éructation contre la presse, dénigrement des juges… La vieille cocotte du pouvoir ne supporte plus qu’on la contredise. Mais à trop chauffer, on a vu des cocottes exploser.