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L’humeur de Probst

La concertation ou la révolution

11 septembre 2010 à 00h01
Jean-François Probst, ex-conseiller de Jacques Chirac, de Charles Pasqua ou de Jean Tiberi, commente l’actualité politique.

1968, 1986, 1995. Sarko n’aime pas l’Histoire. Pas un de ses conseillers pour lui rappeler que Pompidou, Devaquet et Juppé se sont fait écraser pour avoir tenté le passage en force. On dirait du Villepin. Le poète a longtemps cru que la France « voulait qu’on la prenne ». Le CPE lui a appris la politesse. Marianne n’est pas une catin. Les manifestations du 7 septembre exigent une concertation. Celles du 23 auront des accents de révolution.

Mais le chef d’orchestre du barnum reste en coulisses. Le conseiller social de l’Élysée, Raymond Soubie, se tait, pendant que Woerth doit aller charbonner. Aucun vrai débat télévisé, aucune passe d’armes entre Fillon et Aubry, pas même des réflexions.

Et les premiers ministrables qui sentent la gronde monter même dans leurs troupes osent à peine moufter. La France d’en bas tonne, crie et a la nette impression d’être gouvernée par des Jeanfoutre barricadés dans leur château de l’Élysée. Gare ! Si les retraités et les jeunes diplômés ont des âmes de Jacques, ils vont les déloger à coup de fourches.

Au moins les Bleus ont montré comment briser un siège à Sarajevo. Une victoire 2-0, du sang neuf, du boulot. Un doigt d’inspiration pour Borloo ?

Des semaines que ça dure. Minc, Tapie et les autres frères Rapetou qui rôdent autour du Kaiser Sarkoko lui vantent la candidature de l’avocat d’affaires Jean-Louis. Un vrai pilier (de bar) sur lequel s’appuyer, un comptoir où glisser en douceur les réformes. À la façon d’un Mauroy, conteur socialiste capable d’emprunter le terrain de la rigueur. En douceur !

À écouter les derniers bruits qui tintent au milieu des couverts des brasseries parisiennes, le casting est prêt. Le Maire au Quai d’Orsay, Michèle Ollier-Marie à l’Éducation, Maurice Leroy à l’Agriculture. Tout pour énerver la coalition Villepin, Bayrou, Morin…

Quant à Fillon, ses recherches d’appartement du côté de l’Assemblée nationale ont pris fin. La perle rare a été trouvée. Ne reste plus qu’à déménager de Matignon vers l’hôtel de Lassay…

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Le bouquet garni du pouvoir Un mois de septembre à la rue