Najat Belkacem se présentait sur France 3, le 21 novembre au soir, comme une ardente défenderesse de la démocratie… affirmant au passage que la liste Ségolène se rangerait sans histoire derrière le vainqueur, on a vu ce qu’il en a été quelques heures après.
Najat Belkacem, ou Vallaud Belkacem, ou Belkacem Vallaud, son nom varie suivant ce qui l’arrange, en plaçant le nom de son mari : Vallaud Belkacem au élections législatives dans un quartier bourgeois, Belkacem pour gagner le conseil général dans un quartier pauvre de Lyon, fief historique de gauche… Pour ceux qui connaissent son parcours, la présenter très démocrate ne manque pas d’humour. Mais c’est le propre du lyonnais, cet humour. Parce qu’en interne, Najat Belkacem, a peu, très peu de souci de la démocratie…
Revenons en arrière.
Quand Gérard Collomb la présente pour la première fois, au début de son mandat, il parle d’une jeune femme brillante admissible à l’ENA et qui sera bientôt admise… Puis, on n’a plus jamais parlé de cela…
A l’époque, Najat Belkacem n’est pas présentée comme étant au Parti Socialiste. Jusqu’à ce que les listes pour les régionales se fassent, et là, surprise, Najat Belkacem apparaît comme… socialiste ! Si, si, discrètement, elle aurait adhéré au PS… En 2003… Pour être élue en 2004 ? Dans quelle section ? Allez savoir… personne ne l’avait jamais vue en section. La victoire d’une militante, assurément ! Une fois élue, tout de suite elle est propulsée vice-présidente de la Région à la culture. Quelle belle ascension. Bon, le fait qu’elle soit une amie de fac (Sciences Po) de Caroline Collomb, la femme de Gérard Collomb, n’est sûrement pour rien là-dedans ! Encore de viles médisances… Et d’ailleurs, aussitôt, Najat devient conseillère nationale ! Cela a d’ailleurs fait les gorges chaudes dans le parti lyonnais, puisqu’elle n’avait pas, normalement, l’ancienneté pour y être nommée !!!
Entretemps, elle épouse Boris Vallaud
Puis, vient le temps des législatives. Et là, la méthode Collomb provoque des remouds. Face aux candidats « Collomb » (Marie-Odile Fondeur sur la 1, Pierre-Alain Muet sur la 2, Jean-Louis Touraine sur la 3, et Najat Belkacem sur la 4), des candidats osent se présenter, et laisser la possibilité aux militants de choisir. Alors que l’on pressent que sur la 1ère et la 4ème circonscription les choses vont être difficile, et que les candidates « Collomb » vont avoir du mal, tombe la nouvelle : pour protéger sa chère Najat, Collomb a fait « geler » (en langage socialiste, c’est à dire réserver) la 4ème circonscription pour une candidate issue de l’immigration. Najat est sauvée, il n’y aura pas ce vote qu’elle allait perdre. Et malgré cela, il est annoncé dans les journaux qu’elle a gagné le dit vote ! Toujours de l’humour.
Par contre, sur la 1ère circonscription, la candidate qui gagne la désignation interne, Zorah Aït-Maten (malgré des magouilles invraisemblables, comme tenter de faire invalider sa candidature par le désistement au dernier moment – réellement quelques heures à peine avant l’heure limite – de son suppléant), qui est issue de l’immigration, devra finir par abandonner sa place pour un ami de Collomb, Thierry Braillard, non socialiste, parce que Collomb fait « geler » la circonscription pour un radical de gauche (ça tombe bien, Braillard, justement, est radical de gauche)… Pour le coup, là, femme et issue de l’immigration avait moins d’importance, et surtout, le vote démocratique des militants était négligeable…
Najat Vallaud-Belkacem fait alors une campagne très médiatique, très people, crevant allégrement le plafond de ses comptes de campagne (et en étant une des porte-paroles de Ségolène Royal). Et perd. Mais fait un bon score face à Dominique Perben (qui avait dû lutter en interne face à Christian Philip (UMP), le frère de Thierry Philip (PS) lui aussi vice président de la région… Nous reparlerons dans un prochain article de ces deux frères).
Puis Najat est désignée candidate au Conseil Général, sur un canton historiquement de gauche, difficile à perdre, qu’elle gagne, dans le troisième arrondissement, et est sur la liste de Thierry Philip aux municipales.
Elle devient aussi adjointe de Lyon, abandonnant (cumul des mandats oblige) son siège à la région.
Bref, après tous ces faits, résumons.
Toujours nommée en force grâce au soutien sans faille du mari de sa copine de fac, Gérard Collomb, elle est la seule « candidate de la diversité » à ses yeux. Il l’a même d’ailleurs dit lors d’une Assemblée Générale fédérale : pris à partie par des militants qui lui reprochaient le manque de diversité sur ses listes, il a montré Najat en disant « mais la diversité, c’est elle » ! Une jeune femme brillante, certes, et c’est incontestable, mais qui n’a jamais milité, et qui est sûrement la moins bien placée pour parler de démocratie dans le Parti Socialiste !
Lyon est une ville où le vocabulaire n’est pas le même que nationalement, une forme de patois… Démocratie, vote, diversité, n’y ont pas le même sens.