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J-22 Ces séropositifs qui gagnent trop d'argent en travaillant

25 septembre 2008 à 03h11

Je ne connais presque plus que des séropositifs, mis à part quelques proches — mamans, frères ou soeurs, compagnes ou compagnons. Il y a des fois où je me demande pourquoi, alors que la solidarité spectacle s’affiche une fois par an sur les écrans de télévision, et que les belles déclarations de solidarité se succèdent.

C’est l’isolement qui caractérise le vécu de la séropositivité. On pourrait même parler d’enfermement, au sens où l’entend Frantz Fanon qui lui parlait de colonisation…

Je sais, c’est pas le cas de tout le monde, mais force est de reconnaître que c’est un dénominateur commun.

Cette solitude et l’oubli social relèvent au moins autant de l’économie que de la psychologie.

Cette semaine à l’émission, une responsable de AIDES (ou tout au moins quelqu’un sur le site lemegalodon.net se faisant passer comme telle) a réagi violemment pour défendre son association, suite au témoignage de Valérie.

Valérie est une maman bordelaise avec un long parcours de vie avec le VIH.

Elle se lève tous les matins pour bosser, malgré la lourdeur des traitements, malgré ses galères de santé.

L’association AIDES l’aidait en envoyant une aide à domicile, histoire d’alléger un peu ses tâches de ménage.

Du jour au lendemain, ce service a été supprimé.

Dans la foulée de son témoignage, Nadine, elle aussi avec plus de vingt ans de VIH, a réagi pour dénoncer elle aussi cette lente mort sociale et la capitulation des associations face au gouvernement qui veut liquider tout ce qui reste d’une protection sociale déjà en lambeaux.

Doit-on reprocher à Valérie de bosser et de ne plus être dans la précarité absolue, réservée aux titulaires de l’Allocation, aux adultes handicapés (AAH) et autres minimas sociaux ?

S’agit-il vraiment d’un « droit d’exception » ou d’un privilège hors du droit commun quand on permet à une personne qui se bat de revendiquer sa dignité, y compris celle qui tient au simple fait de garder sa maison propre ?

Doit-on se taire ou passer sous silence quand des responsables associatifs reprochent implicitement aux personnes atteintes de revendiquer des droits qui dépassent le minimum de l’existence ?

Reda

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Mots clés : France Santé sida