En pleine campagne pour les régionales, déjà ( !), les intrigues pour pousser les militants à se positionner pour Dominique Strauss-Kahn pour la prochaine présidentielle se mettaient en place. Ceci explique peut-être d’ailleurs le résultat finalement peu honorable réalisé par la liste menée par Jean-Jack Queyranne, puisque, rappelons-le, c’est une des deux listes sortantes réélues qui a réalisé le moins bon score sur toute la France !

Ceci étant, la majorité des anciens rocardiens se positionne clairement pour soutenir Strauss-Kahn. Dont on ne sait d’ailleurs toujours pas s’il se déclarera ou pas !

D’ailleurs, même Jean-Jack Queyranne, lorsqu’il a fait sa liste de vice-présidents, a clairement indiqué qu’il laissait le champ libre aux strauss-kahniens, puisqu’il a accepté l’ultimatum posé par Bernadette Laclais et Farida Boudaoud notamment, en prenant la liste qu’elles proposaient, et composée majoritairement de strauss-kahniens.

Il faudra d’ailleurs bien un jour que Boudaoud soit un peu plus claire et tranchée, puisqu’elle est censée être sur la ligne de Martine Aubry, tout en manoeuvrant tranquillement pour se positionner au niveau des strauss-kahniens, étant donné qu’il y aura probablement lutte entre ces deux options… Ceci dit, Farida Boudaoud ayant l’habitude de bien comprendre son intérêt (Collomb lui-même la qualifie de « compatible »), il y a fort à parier qu’elle choisira son implantation locale, et donc le camp des strauss-kahniens.

Et donc tout ce beau monde est d’ores et déjà en train de se positionner pour récupérer les meilleurs fruits en cas de victoire à la présidentielle (Vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué est une vieille habitude socialiste…).

C’est ainsi que Gérard Collomb, dont le second mandat ne se passe pas aussi bien que le premier, et voit d’ores et déjà poindre des successeurs potentiels, se sent obligé de faire dans la surenchère… pour se positionner comme ministrable (à l’industrie ? à la ville ?). Parce que, quand il dit que si Strauss-Kahn n’y va pas, il se présentera, on espère tous qu’il plaisante (ou, au contraire, comme moi, on espère qu’il ne plaisante pas) ! Avec le charisme (sic !) dont il fait preuve, et ses derniers succès au national (rappelons que sa « motion » a fait un flop magistral au dernier congrès), pour le coup, le voir être candidat serait assez farce…

Ainsi, Collomb vient, dans plusieurs déclarations, de se positionner clairement comme réformateur. D’ailleurs, d’une manière assez drôle, en se mettant dans le même sac que Manuel Valls, dont l’aura au sein du parti est plutôt déclinante. Ce qui n’est pas une des meilleures idées qu’il ait eues… De plus, il a carrément affirmé que la majorité du Parti Socialiste était aussi réformatrice, ce qui correspond bien à sa manière de penser, mais pas franchement à la réalité, puisque, rappelons-le, Collomb n’a même pas été majoritaire (moins de 50% !) au dernier congrès sur sa fédération !!! Et oui, Gégé a toujours beaucoup de mal à réaliser que l’opinion de sa petite cour n’est pas forcément celle de tout le Parti !

Mais que veut dire réformateur pour Gérard Collomb ? Il présente cela en disant qu’il s’agit d’une vision plus terre à terre, partant de la réalité, pour tenter de l’améliorer, au lieu des visions utopistes de tous ces vilains gauchistes qui polluent le parti socialiste… Je caricature, mais à peine. En gros, il nous refait le coup de la « motion lyonnaise » qui avait beaucoup rire dans le parti, et qui devait être le « pivot » du dernier congrès.

En fait, la lignée des réformateurs au sein du parti socialiste ne date pas d’hier. Il s’agit d’une tripotée de gens qui, en fait, ne se sentent pas bien à gauche, et qui auraient dû, en toute logique et selon leurs convictions, aller au centre, mais qui n’ont pas pu, parce que les opportunités au sein de l’UDF étaient bien trop faibles, ou bien même que l’on n’en voulait pas, à l’époque, là-bas. Alors forcément, ces glorieux démocrates, n’ont qu’une seule idée en tête : réformer un parti socialiste qui ne leur convient pas pour le transformer dans un parti qui leur convient mieux, c’est-à-dire un parti centriste.

Manuel Valls en est le meilleur exemple, lui qui, il y a à peine deux ans, voulait tranquillement que le parti socialiste abandonne le terme de « parti » qui ne lui convenait pas, et abandonne aussi le terme de socialiste qu’il trouvait désuet. Avouez que là, sa position avait l’avantage d’être clair !

Par contre, on peut se poser clairement la question de ce qu’il y a de démocratique dans une position de « barons » qui se sont faits élire sur un programme socialiste, pour aussitôt après le critiquer, et foncer, toutes voiles dehors, vers le centre !

Mais, au fond, peut-être est-ce cela, être un réformateur : tout faire pour se faire élire et appliquer ses convictions, celles que l’on n’a (surtout) pas affichée pour se faire élire ?

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