SOURCES: Semaines Sociales de France Novembre 2002
A-Ouvrages généraux sur la violence
Maîtriser les violences le combat de la charité Cerf novembre 1999 206 p.(*)
Il s'agit des actes du colloque organisé par la fondation Jean Rhodain qui a traité des violences urbaines, des violences sociales, politiques, familiales. Un travail interdisciplinaire, très riche sous un petit volume, avec de nombreux spécialistes bien connus des Semaines Sociales : Michèle Cauletin, le P. Jean-Luc Brunin, le P. Hugues Derycke, Jean Charbonnel, le P. Paul Beauchamp, Sr Geneviève Médevielle, le P. Christian Mellon, le professeur Marc Gentilini, le général Jean-René Bachelet, Serge Monnier, Monique Steinmetz, André Mahé, Mgr Jean Vilnet, le P. Jean-Yves Calvez. Un livre à lire absolument pour entrer rapidement dans la diversité des facettes de notre problématique.
Les Cahiers de l'Atelier Chrétiens dans un monde violent n°490 Oct.-Déc. 2000 (*)
Voici, dans le même esprit que le précédent ouvrage, un petit recueil (une centaine de pages) qui peut être d'une grande aide pour celles et ceux qui veulent préparer notre session. L'équipe des Cahiers de l'Atelier a choisi de traiter notre sujet sous l'angle qui est de sa compétence, celui de la'gir des chrétiens dans la société : que font-ils, que sont-ils appelés à faire dans les contextes de violence ? Ont collaboré à ce recueil, d'un abord plus facile que bien des ouvrages sur la violence, un ensemble pluridisciplinaire de travailleurs sociaux, de philosophes, de biblistes et d'exégètes, de sociologues, de théologiens (catholiques et protestants), dont la plupart sont des familiers des Semaines Sociales. Un ouvrage recommandé aux lecteurs pressés et exigeants.
XXXVIIèmes Rencontres internationales de Genève 1999 Violences d'aujourd'hui, violence de toujours Ed. de L'âge d'homme 2000 - 285 p.
Organisées et présidees par Georges Nivat, professeur à l'Université de Genève, ce colloque a été riche de contributions originales et fortes. Ce livre contient les conférences de René Girard, Antoine de Baecque, Michel Wieviorka, Semyon Gluzman et Paul Ricoeur, ainsi que l'essentiel des débats qui ont suivi ces conférences. Les conférences de R. Girard (sur " Violence et religion " et M. Wieviorka (" Pour comprendre la violence : l'hypothèse du sujet "), sont particulièrement riches et proches des préoccupations qui seront celles des Semaines Sociales en novembre 2002.
Sous la dir. de Thomas Ferenczi Faut-il s'accommoder de la violence ? Ed. Complexe mars 2001 398 p.
Il s'agit des actes du 11ème Forum Le Monde-Le Mans, avec la participation, notamment, de Michel Wieviorka, Véronique Nahoum-Grapp, et David E. Apter.
Yves Michaud La violence Puf " Que sais-je ? " 1999 126 p. (*)
Dans le format classique de cette célèbre collection encyclopédique (126 p.), un panorama très complet de notre sujet, par le créateur de " l'université de tous les savoirs ". Tout y passe : les définitions de la violence, son histoire, les technologies, les usages de la violence, jusqu'aux approches du sujet par l'anthropologie, la psychologie, la sociologie, et enfin les philosophies de la violence. Ce petit livre, riche d'informations et de points de vue divers, n'est pas d'un abord limpide et aisé. Il permet bien des mises en perspectives, mais, ce faisant, ajoute de la complexité à un sujet qui déborde l'analyse de tous côtés. Une courte et claire conclusion situe bien l'actualité du sujet dans la société française contemporaine.
B-L'état des lieux : qu'est-ce que la violence ?
Jean-Luc Aubert La violence dans les écoles Ed. Odile Jacob
Psychologue à l'Education Nationale, l'auteur connaît bien la réalité scolaire. Son étude analyse les causes de cette violence dont deux lui semblent essentielles. La première réside dans la difficulté à mettre en place une nouvelle relation éducative comportant l'acceptation d'une frustration saine et l'acceptation de la loi. La seconde est le sentiment de non appartenance à un groupe familial et social. A ces données de base s'ajoutent la permissivité sociale, l'influence de la télévision, l'éclatement des familles. Face à une analyse convaincante, le livre pêche par la légèreté de ses propositions de prévention. (ouvrage analysé par Mijo Beccaria dans Panorama Septembre 2001)
Lucienne Bui-Trong Violences urbaines Bayard 2000 - Voir aussi, sur le thème des violences urbaines, l'essai récent de Sophie Body-Gendrot : Villes : la fin de la violence ? Presses de sciences-Po 152 p.
Marie-France Hirigoyen Le harcèlement moral, la violence perverse au quotidien Ed. Syros 1998 210 p.
Il n'y a pas que le harcèlement sexuel, délit pénal depuis 1992. Très insidieux, le harcèlement moral fait aussi beaucoup de victimes. Les lieux et les modalités diffèrent : au travail, en famille. L'auteur poursuit des recherches sur ce sujet, encore largement tabou, et assure des formations en entreprise auprès de médecins du travail et de cadres. Son livre offre des conseils pratiques pour agir et guérir.
Jehanne Collard et Jean-François Lacan Le scandale de l'insécurité routière Albin Michel 2001 241 p.
La violence routière : est l'une des formes de violence, parmi les plus quotidiennes, dont souffrent, et sont en même temps acteurs, les Français, par leur comportement sur la route, et par leur silence -démission sur ce fléau social. Il faudrait également consulter les actes du colloque passionnant organisé par la Prévention Routière en mai 1999
Anne-Marie Beaumont, Jacqueline Gérardin, Christiane Jourdan Les violences faites aux femmes Briser le silence ACGF novembre 2000 143 p.
Comment définir ce livre accablant ? C'est un long cri de souffrance, de plainte, de révolte, mais aussi un cri d'amour. 1.400 femmes ont accepté de parler des violences dont elles sont victimes, parce que femmes : violences dans la société, violences conjugales si nombreuses, violences familiales. Ces femmes ont gardé assez de lucidité pour analyser l'origine et les causes de leur malheur. Elles relèvent la tête et font face.
Patrick Baudry, Catherine Blaya, Marie Choquet, Eric Debarbieux et Xavier Pommereau Souffrances et violences à l'adolescence Edit. ESF 160 p.
Il s'agit d'un rapport de cinq spécialistes (de l'INSERM et de l'université de Bordeaux) remis au Gouvernement, à la demande de Claude Bartolone, l'actuel ministre délégué à la ville. Les analyses sont de grande qualité. Les propositions qui le concluent sont : médiation, parrainage entre pairs, ré instauration des distributions des prix, association des parents à la vie scolaire, travail en équipe des enseignants, limitation du turnover dans les établissements, prévention précoce par une culture du respect de l'autre, du dialogue, de l'écoute, contrôle des mineurs dans la rue à l'heure des cours…Le ministre compte les reprendre à son compte et les favoriser.
Jean-Marie Petitclerc La violence et les jeunes Salvator juin 1999 137 p.
Trois parties dans le court ouvrage de cet éducateur qui sait de quoi il parle : Comprendre la violence - Réagir face à la violence - Evangile et violence. L'auteur ouvre des chemins nouveaux pour mieux comprendre les enjeux actuels, mieux réagir aux provocations qui minent le tissu social et élaborer des réponses pertinentes, tant attendues par les jeunes d'aujourd'hui.
Jean-Marie Petitclerc Les nouvelles délinquances des jeunes Dunod 2001 - 177 p. (*)
Plus récent, ce livre de notre éducateur polytechnicien analyse et commente scientifiquement ce mal qui gangrène la société et qu'il combat en exerçant son métier à Argenteuil (il y pilote l'expérience de l'association Valdocco). Chemin faisant, il débusque des malentendus tels que celui de la soi-disant " démission des parents ", pour évoquer l'urgence d'une réorganisation sociale dans leur direction. Il dénonce aussi le " scandale de l'incarcération des mineurs ", et remet les victimes à leur place, en rappelant " qu'il est plus dangereux d'être jeune collégien qu'enseignant…, et que la plupart des meurtres commis par des jeunes ont aussi pour victimes des jeunes ".
René Lenoir Les exclus Seuil 1975 - 1989 (dernière édit.) 185 p.
Ancien président de l'UNIOPSF, et ancien secrétaire d'Etat à l'action sociale, cet ami et membre des Semaines Sociales a beaucoup travaillé sur l'exclusion. Il sait qu'il s'agit d'une des principales sources de violences.
François Heisbourg Hyperterrorisme : la nouvelle guerre Ed. Odile Jacob Octobre 2001 265 p. (*)
Les attentats du 11 septembre 2001 s'inscrivent dans l'histoire de notre temps, au même titre que la chute du mur de Berlin, comme une rupture majeure, celle du passage à l'hyper terrorisme. Ce livre, écrit par un de nos conférenciers de la session de novembre 2002, avec le concours des chercheurs de la Fondation pour la recherche stratégique qu'il dirige, est un précieux outil d'analyse et de compréhension. Depuis cette date, nous ne vivons plus dans le même monde, et il importe d'accommoder notre regard aux changements qui s'imposent à tous, aux USA, en France, en Europe et dans le monde. Sommes-nous entrés dans une " nouvelle guerre de trente ans " ? Quel processus de recomposition des alliances est-il en cours ? Comment se trouve affectée notre vie économique, politique et sociale, confrontée à des choix redoutables entre liberté et sécurité ? La France et l'Europe peuvent-elles exercer un rôle sur l'avenir du monde ? Ce livre fournit de premières et sérieuses pistes de réponses.
Thérèse Delpech La guerre parfaite Flammarion 1998 146 p.
L'auteur est experte en questions nucléaires et politico-militaires. Ce petit livre, facile à lire, est riche d'informations et de réflexions sur l'évolution et les transformations de l'art de la guerre, depuis l'Iliade d'Homère, jusqu'à la guerre du Golf, les guerres des Balkans, les guerres sans noms du terrorisme. Prémonitoire, s'agissant des attentats du 11 septembre, l'auteur écrit : " Le pari sur la raison constitue une erreur s'il consiste à prédire, contre toute expérience, la fin des guerres, qui trouvent toujours leur voie, quels que soient les progrès réels ou supposés de l'histoire. Il constitue une illusion dangereuse, s'il est un pari sur la puissance. Comme le dit un proverbe japonais : " Parfois, même les singes tombent ".
C-Aux racines de la violence
René Girard Je vois Satan tomber comme l'éclair Grasset 2000 - 300 p. (*)
Toute l'œuvre de René Girard, depuis " la violence et le sacré ", en 1972, tourne autour du thème de la violence, de ses origines et de ses manifestations symboliques dans la littérature et l'histoire de l'humanité. Notre auteur pense, comme Simone Weil, que les Evangiles sont une théorie de l'homme, avant d'être une théorie de Dieu. Loin d'être un mythe semblable à tous les autres, comme certains le répètent depuis deux siècles, les Evangiles seraient la clef de toute notre histoire passée, présente et à venir. Une œuvre incontournable, convaincante…, et dérangeante. On pourra lire également son tout dernier ouvrage : " Celui par qui le scandale arrive " (Desclée de Brouwer oct. 2001).
Françoise Héritier De la violence O. Jacob 1998 440 p. et 350 p.
Il s'agit du séminaire tenu en 1995, 1996 et 1997, par Françoise Héritier, alors qu'elle dirigeait, au Collège de France, le laboratoire d'anthropologie sociale. L'approche pluridisciplinaire adoptée (philosophique, historique, anthropologique, psychiatrique, religieuse, ouvre des perspectives riches pour approcher des matrices et des racines de la violence
Jean Guilaine et Jean Zammit Le sentier de la guerre Visages de la violence préhistorique Seuil 2001 384 p.
L'un est paléopathologiste, l'autre archéologue et professeur au Collège de France (Jean Guilaine). Leur enquête sur les formes premières de la violence chez l'homme éclaire nos comportements actuels : l'humanité est-elle vraiment sortie de sa préhistoire ?
Tony Anatrella La différence interdite sexualité, éducation, violence, trente ans après 1968 Flammarion avril 1998 323 p.
Psychanalyste, spécialiste en psychiatrie sociale, prêtre, l'auteur établit un lien entre les racines de la violence et le refus de la différence. Reconnaître celle-ci implique d'accepter la différence des sexes, des générations et des rôles au sein de la famille. Reconnaître l'autre, ce n'est pas tout accepter de lui ni l'encourager dans ses conflits psychiques, c'est lui permettre d'effectuer cette patiente élaboration personnelle, à l'issue de laquelle il peut expérimenter une certaine liberté. " Mai 1968 n'a libéré personne. L'heure n'est plus à la nostalgie ".
Marie Balmary Abel ou la traversée de l'Eden Grasset 1999 362 p. (*)
Cet ouvrage est le quatrième (les trois précédents sont " L'homme aux statues ", " Le sacrifice interdit ", et La divine origine ") d'une série consacrée par l'auteur, psychanalyste, au déchiffrage du sens contenu, pour chacun d'entre nous, dans la révélation judaïque et chrétienne. L'éblouissement ressenti à la lecture des livres de Marie Balmary est une expérience très forte qui sollicite les profondeurs de la conscience et de l'esprit. Peu de spécialistes de l'exégèse sont allés aussi loin qu'elle, faisant jaillir du corps à corps avec les textes de l'écriture, une lumière qui porte en avant et qui nourrit. Par son entremise, l'histoire de Caïn et d'Abel revêt une dimension fondatrice qui délivre de bien des lectures convenues sur le mal, la souffrance et Dieu.
Cahiers Évangile n° 76 La violence dans la bible Ed. du Cerf 1991 64 p.
Ce recueil, œuvre de deux jésuites réputés, les Pères Paul Beauchamp et Denis Vasse, permet de pénétrer en profondeur dans l'interprétation chrétienne de la violence. De la Genèse au Nouveau Testament, on réalise que la violence est partout dans la bible, comme elle l'est en chacun de nous et au cœur de l'humanité depuis l'origine des temps. Guides expérimentés, les deux auteurs - l'un est exégète, l'autre psychanalyste - déchiffrent, commentent, et montrent les chemins qui convergent vers le Calvaire, d'où Jésus nous appelle à l'autre violence : celle de l'amour. En dépit de son petit format, ce livre est d'un abord difficile pour les non-spécialistes.
Christus La violence : une force à convertir N° 192 octobre 2001
La revue de spiritualité des jésuites consacre ce numéro à notre thème. Le volume contient de beaux articles, en particulier de Françoise Le Corre (" les ruses de la violence "), d'André Wénin (" Le Seigneur est un homme de guerre "), de Jean-Marie Tézé (" Le Bouddha et le Christ : deux attitudes devant la violence "), de Paul Valadier (un très bel article sur " la vertu de force : une réhabilitation nécessaire "). A noter aussi : les intéressantes contributions de Nadine Deveaux (sur les violences conjugales), et de Pierre Lassus (sur la maltraitance des enfants). Un regret : le silence complet sur l'œuvre très importante de René Girard, dont les travaux sur les relations de la violence et du sacré (en particulier au travers de la bible) sont à mettre en perspective avec les recherches des théologiens et des exégètes.
Amin Maalouf Les identités meurtrières Grasset poche 1998 - 189 p. (*)
D'origine libanaise, arabe et de culture chrétienne, Amin Maalouf vit en France depuis 1976. Il a acquis, depuis, la nationalité française. Historien de formation et romancier, il puise dans son expérience personnelle, aussi bien que dans l'histoire, l'actualité ou la philosophie, pour interroger la notion cruciale d'identité. Loin d'être donnée une fois pour toutes, l'identité est une construction qui peut varier. Il en dénonce les pièges et les illusions, et nous invite à un humanisme ouvert qui refuse à la fois l'uniformisation planétaire et le repli crispé sur la " tribu ". Un plaidoyer convaincu et convaincant. Un très beau livre !
Marie-Danielle Pierrelée Pourquoi vos enfants s'ennuient en classe 224 p.Ed. Syros 1999
Et si le collège unique avait partie liée avec la montée actuelle de la violence des jeunes ? Sans en être, à l'évidence, la seule cause, Marie-Danielle Pierrelée est convaincue, d'expérience, qu'en refusant de faire, au sein du collège, une place à chacun, notre système éducatif est à la racine d'une frustration essentielle chez de nombreux jeunes. S'appuyant sur sa pratique de principale de collège, à St Denis, puis dans la Sarthe, elle démonte et démontre les mécanismes d'échec du collège unique. Son projet pour l'école est ambitieux et convaincant. Il vise, au delà de la maîtrise des connaissances de base, l'apprentissage de la parole, de l'écoute, des projets à bâtir en commun, la gestion des conflits…Une école pour notre époque dans une démocratie vivante ! Un livre fort, et bien écrit (avec la participation active d'Agnès Baumier).
Malek Chebel Le sujet en Islam 285 p. Seuil 2002
Anthropologue et psychanalyste, musulman lui-même, Malek Chebel est spécialiste des mentalités dans le monde arabo-islamique. Ses travaux portent sur une grande diversité de sujets : la sexualité, le comportement amoureux en Islam, les symboles, l'imaginaire ("L'imaginaire arabo-musulman" PUF 1993), la religion et l'identité ("La formation de l'identité politique" Payot 1997). La question de la violence traverse l'ensemble de ses réflexions et analyses. L'autonomie du sujet, qui est au centre de la vision du monde occidental, n'a pas son équivalent en Islam, où l'on défend, aujourd'hui encore, une vision plus communautariste des rapports entre le sujet et la collectivité à laquelle ce dernier appartient. Comment, dès lors, favoriser l'écoute, le respect de l'autre et le dialogue, indispensables à tout effort pour apprivoiser la violence ?
D-Comment vivre ensemble ?
Jacques Arènes Dépasser sa violence Ed. de l'Atelier 136 p. (*)
Psychanalyste chrétien, l'auteur tente d'éclairer les origines des conflits et de la violence de tous les jours, celle qui naît toujours de la négation de l'autre. Qu'il s'agisse, entre conjoints le plus souvent, " d'un pouvoir exercé par une volonté sur une autre volonté ", ou entre parent et enfant généralement, d'un amour fusionnel qui ne respecte pas les nécessaires distances. Un petit livre riche du récit d'expériences personnelles et de cas vécus, qui permettent de comprendre, de l'intérieur, les processus par lesquels la violence s'empare de nous, et ceux qui aident à la dépasser.
Jean-Pierre Sueur Changer la ville Ed. Odile Jacob 210 p. 1999
Sénateur, maire d'Orléans jusqu'en 2001, auteur d'un rapport, " Demain, la ville ", commandé par Martine Aubry en 1998, l'auteur a consigné dans ce livre l'essentiel de ses analyses et de ses réflexions sur la ville, sujet qu'il connaît à fond, comme praticien et comme spécialiste des politiques publiques (il a été secrétaire d'Etat aux collectivités locales, de 1991 à 1993). Pour lui, trop longtemps, ce sont des conceptions réparatrices et correctrices, qui ont prévalu dans les " quartiers sensibles ", alors que c'est au niveau de l'agglomération que peut être pensée et planifiée la ville de demain. Jean-Pierre Sueur est ambitieux pour nos villes et présente des propositions judicieuses et réalistes. Un livre à lire pour comprendre l'échec des politiques de la ville depuis vingt ans, et pour réaliser la nouvelle urbanité qui reste à refonder pour le XXIème siècle.
Charles Rojzman (avec Sophie Pillods) Savoir vivre ensemble - Agir autrement contre le racisme et la violence La Découverte 2001 275 p. (*)
Dénoncer la violence, la réprimer, ne suffisent plus. Pour sortir d'une "logique de guerre", et passer "de l'autre côté de la haine", chacun doit accepter son ambivalence, apprendre à écouter l'autre, se méfier de ses préjugés et savoir les reconnaître chez les autres. Avec ces principes et quelques autres, Charles Rojzman intervient, à la demande de municipalités, de ministères ou d'organismes confrontés à des situations de crise, principalement dans les banlieues. La thérapie sociale qu'il a créée est le fruit d'expériences nombreuses qui sont décrites dans ce livre. Charles Rojzman et Sophie Pillods ont croisé terrain et réflexion politique, méthodes et témoignages. Le résultat est un ouvrage passionnant et convaincant. Il peut être utilisable dans toutes les institutions, et pas seulement dans les banlieues, par tous ceux qui ne veulent plus être des victimes impuissantes, mais devenir des citoyens démocrates et des artisans de paix.
Académie d'éducation et d'études sociales La transmission entre les générations, un enjeu de société Fayard 1999
Cette édition 1997-1998 des annales de l'A.E.S., porte sur un sujet proche de nos préoccupations. Notre époque de changements accélérés fait obstacle à la transmission. L'absence de repères, le déficit de sens, sont une des résultantes visibles de cette situation, où la violence s'avère difficile à canaliser. Les intervenants de cet ouvrage traitent du rôle de la famille, de la crise de la paternité, des rôles de l'Etat, des entreprises et des structures intermédiaires (vie associative et mouvements de jeunesse).
Jean-Marie Muller Le courage de la non-violence Ed. du Relié 2001 240 p.
"Se décider à la non-violence, c'est vouloir opposer au désir de violence une détermination qui maîtrise et transmue ce désir pour pouvoir aller à la rencontre de l'autre homme et construire avec lui une relation fondée sur une reconnaissance mutuelle ". Ouvrage de synthèse accessible à tout public, ce livre de réflexion permet de comprendre ce qu'est la non-violence, et d'abord ce qu'elle n'est pas, c'est-à-dire une simple négation de la violence.
Jacques Sémelin La non-violence expliquée à mes filles Ed. du Seuil 2000 57 p. (*)
L'auteur, professeur à l'IEP de Paris, et chercheur au CNRS, travaille sur la violence et sur la non-violence depuis 20 ans. Il s'est demandé comment répondre à ses deux filles de 13 et 8 ans, qui lui demandent : " Qu'est-ce que la non-violence ? ". La réponse figure dans ce livre minuscule en nombre de pages, mais grand par son esprit de synthèse, et le survol très complet qu'il fait de ce sujet complexe. C'est exprimé en termes simples, et appuyé par des exemples historiques (Gandhi, Martin Luther King, Mandela…).
Andrea Riccardi Sant'Egidio L'Evangile au-delà des frontières Bayard 2001 168 p.
Née d'un noyau d'amis dans le quartier pauvre du Trastevere, à Rome, la Communauté Sant'Egidio rayonne aujourd'hui dans le monde entier Dans ce petit livre d'entretiens avec Dominique Chivot, le fondateur de Sant'Egidio raconte et explique comment l'action de cette communauté, qui n'avait pas de prétentions à jouer les médiateurs, s'est élargie, en s'embarquant dans des négociations pour la paix, au Mozambique (couronnées de succès), puis en Algérie (sans réussir à y arrêter le sang), et en s'investissant pour trouver des solutions aux conflits des Balkans. Sant'Egidio a également relayé l'initiative du pape à Assise, en 1986, en organisant régulièrement des rencontres interreligieuses. Ce livre témoigne avec force et conviction de ce que peut être une pratique de la médiation et de la non-violence inspirée par l'Evangile.
Antenne sociale de Lyon De la violence au conflit : la reconnaissance de l'autre Lettre de l'Antenne sociale 2ème trim. 2000 70 p.
Antenne sociale de Lyon Religions, pouvoir, violence : relations dangereuses Lettre de l'Antenne sociale Avril 2002 66 p.
Violences extrêmes: Revue internationale des sciences sociales UNESCO/ERES n° 174 Décembre 2002
Du massacre au processus génocidaire, la "juste distance face à la violence", le terrorisme comme violence, torture, la profanation totale, violence fondamentaliste
"Encyclopédie des terrorismes et violences politiques" Jacques Baud Lavauzelle 2003 |