Rechercher dans Bakchich :
Bakchich.info
UNE BRÈVE HISTOIRE DE BAKCHICH

Tags

Dans la même rubrique
Avec les mêmes mots-clés
RÉCLAME
Du(des) même(s) auteur(s)
CULTURE / CHRONIQUE CINÉMA

In the Air : Clooney, enculé en chef

mercredi 27 janvier 2010 par Marc Godin
Twitter Twitter
Facebook Facebook
Marquer et partager
Version imprimable de cet article Imprimer
Commenter cet article Commenter
recommander Recommander à un ennemi

Faillites, dégraissages, restructurations, George Clooney est un coach du licenciement, un serial vireur. Par le réalisateur de Juno, une comédie légère sur fond de crise grave.

- J’adore Clooney.

- Tout le monde adore Geooooorge. Les femmes succombent devant son charme rétro et son œil de velours, les mecs ont envie d’aller boire une petite mousse avec lui : c’est vraiment la star cool, décontractée, immaculée, il te donnerait presque envie de déguster un Nespresso.

- Doucement quand même… J’aime également son engagement. Il a été un des premiers à soutenir Obama et se montre infatigable pour mobiliser pour le Darfour ou Haïti.

- C’est la star équitable qui tourne de grosses machines afin de financer de petits films engagés.

- En plus d’être un bon acteur, c’est également un producteur avisé et un vrai réalisateur.

- Exact. Il a même déclaré : « Quand je regarde de vieux films pleins de charme, cela me rend nostalgique. J’ai de plus en plus de mal à trouver des films qui m’intéressent, c’est pourquoi, aujourd’hui, je les fais moi-même. »

-  Il est comment dans In the Air ?

- Simplement fabuleux. Il incarne Ray Bingham. Son job, vous virer de votre boulot, avec un sourire XXL. Spécialiste du licenciement sec à l’américaine, il est le nettoyeur à qui les entreprises font appel pour ne pas avoir à se salir les mains et annonce la bonne nouvelle aux quatre coins des USA à des salariés éplorés. De plus, notre homme n’a aucun état d’âme et son but dans la vie est d’accumuler les miles d’avion. Pourquoi ? Pour la beauté du geste et obtenir le bingo absolu : les 10 millions de miles ! Ray est donc un mec vide, détaché de tout, un connard misanthrope qui n’a qu’un dieu : sa carte Gold VIP. Comme c’est George, il va faire connaissance de deux femmes. Et comme on est dans un film américain, notre homme va changer.

- Oups, ça se barre en sucette, donc.

- Le film est impeccablement tenu pendant la première heure. C’est drôle, acerbe, méchant, bref, c’est bon comme du Billy Wilder vintage. Derrière la caméra, Jason Reitman, déjà auteur de Thank you for smoking et du formidable Juno, prouve qu’il peut faire rire avec des sujets graves (un VRP du cancer, une gamine de 16 ans qui abandonne son enfant, l’horreur économique) et offre une radiographie sans fard d’une Amérique cupide, en plein marasme, complètement déboussolée. Mais bientôt, la comédie noire, absolument jouissive, sur l’individualisme et la solitude se métamorphose en une histoire d’amour un poil convenue. Comme s’il avait peur de son sujet, Reitman verse un peu trop de sirop dans son arsenic et assène quelques messages du style la famille c’est bien, rien ne vaut la vie à deux, il ne faut pas vieillir seul…

-  Il veut décrocher un maximum d’Oscars.

- Oui, et il a tort. Juno était un vrai bijou, bizarre, drôle et poignant, car Reitman, épaulé par sa scénariste, Diablo Cody, prenait à rebours tous les clichés du genre pour dessiner le portait ébouriffant d’un petit bout de femme. Reitman tente à nouveau de boucler le « feel good movie » de l’année, mais il n’est plus dans le miracle Juno, il est dans la recette. Malgré son côté putassier, In the Air reste néanmoins passionnant, notamment grâce aux acteurs. Après avoir révélé la jeune Ellen Paige, Reitman offre à George Clooney un de ses meilleurs rôles depuis Hors d’atteinte, un polar de 1998 signé Steven Soderbergh. Qui d’autre que lui aurait pu incarner cet enfoiré absolu, cet homme pathétique au sourire de Cary Grant ?

 - JPG - 41.7 ko

Lire ou relire sur Bakchich.info :

Las des chaleurs de l’enfer, Abou Idil s’en est allé. Mais Bakchich a envoyé l’un de ses reporters dans l’au-delà pour continuer son oeuvre. Le changement n’a pas indisposé Leila, la coiffeuse de (…)
Comment Nelson Mandela a changé une nation. Humanisme, rugby et émotion : Clint Eastwood au-dessus de la mêlée.
Entre la dinde et le foie gras, c’est l’heure de faire le bilan de l’année cinéma 2009.
In the Air de Jason Reitman avec George Clooney, Vera Farmiga, Anna Kendrick, Jason Bateman. En salles le 27 janvier

AFFICHER LES
7 MESSAGES

Forum

  • In the Air : Clooney, enculé en chef
    le jeudi 4 février 2010 à 14:21, Sandor K. a dit :
    Le film est loin de se "barrer en sucette" et j’ai plutôt l’impression que le scénariste et metteur en scène reste au niveau du cynisme développé tout au long du film… Certes, il fait un détour par la famille, mais entendez le dialogue entre Clooney et son futur beau-frère, rien de très optimiste là-dedans, rien de très positif… Il va y aller, il va se marier, mais davantage parce que c’est "comme ça" que par une réelle envie. Il faut entendre aussi ce qu’il dit sur l’Amérique, lorsque le beau-frère vante le rêve américain :"On doit obtenir ce que l’on veut, on nous l’a vendu comme ça l’Amérique, etc…". Et comment il résume toute une vie, de la naissance à la mort : triste à mourir et tellement vrai. Et puis, il étale quelques éléments de comédie romantique, jusqu’à ce dernier élan du personnage qui ne peut plus se mentir et court pour rejoindre sa dulcinée et patatras ! la comédie romantique n’en est pas une, tout cela ne marche plus nous dit le metteur en scène. Elle est mariée et a des enfants… Clooney continue comme il a été : un homme seul qui n’existe pas vraiment. Une fin plutôt gonflée, pas du tout une fin à Oscars !
    • In the Air : Clooney, enculé en chef
      le lundi 15 février 2010 à 13:53, Marc Godin a dit :
      Vous avez raison, faire de Vera Farmiga une femme mariée avec deux enfants est une TRES bonne idée. Il n’y a pas de happy end, style ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants… Néanmoins, il est clairement dit que Clooney aura changé, il a évolué, il s’est éveillé à l’amour, à la famille, aux enfants… Il file maintenant vers une vie radieuse, plus conventionnelle. Comme le film…
      • In the Air : Clooney, enculé en chef
        le mardi 16 février 2010 à 08:41, annegc1 a dit :
        Sauf que le personnage incarné par George Clooney est maintenant malheureux alors qu’avant il se satisfaisait très bien de sa vie avant. Il y a également deux manières d’interpréter la fin du film. Comme dit Jason Reitman, selon que l’on a tendance à voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. Il ne change rien car il ne sait pas comment vivre autrement. ou il suit le conseil de son ex-collègue. D’autant que rien ne dit véritablement qu’il a changé. Surtout après la claque qu’il vient de recevoir et qu’il n’aurait jamais eue s’il était resté le même.
        • In the Air : Clooney, enculé en chef
          le mercredi 17 février 2010 à 12:08
          Plutôt d’accord Anne… Marc Godin écrit qu’il "est clairement dit que Clooney aura changé, il a évolué, il s’est éveillé à l’amour, à la famille, aux enfants… Il file maintenant vers une vie radieuse, plus conventionnelle. Comme le film…" Je ne vois pas où… Il retourne à sa vie, au fond, celle qui lui convient vraiment, qu’il lui permet de survivre dans ce monde… Sa vie n’a rien de conventionnel. Il n’est pas montré que le vrai équilibre, comme souvent dans les films américains, passe par la famille.
  • In the Air : Clooney, enculé en chef
    le jeudi 28 janvier 2010 à 11:37, J_P_M a dit :
    "Enculé" ? Toujours aussi fin et subtil, Marc Godin !
    • In the Air : Clooney, enculé en chef
      le jeudi 28 janvier 2010 à 13:31, Marc Godin a dit :

      Cher J-P M,

      J’ose un "Cher", car on se connaît n’est-ce pas ? C’est vous qui laissez des posts rageurs depuis deux ans où vous m’accusez de tous les maux, notamment d’avoir bossé à UGC. C’est pas beau la délation… Maintenant, vous me cherchez car je serais grossier. Quelle persévérance…

  • In the Air : Clooney, enculé en chef
    le mercredi 27 janvier 2010 à 20:26, Guillaume a dit :
    Salut J’ai vu le film hier. J’ai trouvé ca très agréable. Trés américain dans le bon sens. C’est à dire : avec une histoire. Les Américains adorent les fresques familliales, les remises en questions, les personnages qui se débattent face au monde et finissent par trouver leur voie. Donc le film n’échappe pas à cette culture du "storytelling". Georgio (un brin cabotin à mon goût) est un tueur à gage (dans le film). Il est froid, totalement individualiste, un poil American Psycho (Carte gold, grands hôtels, costumes nickels) mais quelques bonnes déconvenues vont l’amener à réfléchir.. Je n’en dis pas plus pour éviter de spoiler. Bref, c’est fluide, c’est ample, c’est très bien joué, ca pose plein de questions sur le sens de la vie, sur le bonheur (c’est quoi le bonheur, tiens ?), et bien sûr, sur la folie destructrice de la société actuelle. Donc, un sujet plutôt dense et ô miracle une formidable obstination à éviter les clichés. Si vous aimez toujours deviner la scène d’après, ce film n’est pas pour vous :)
BAKCHICH PRATIQUE
LE CLUB DES AMIS
BEST OF
CARRÉ VIP
SUIVEZ BAKCHICH !
SITES CHOUCHOUS
Rezo.net
Le Ravi
CQFD
Rue89
Le Tigre
Amnistia
Le blog de Guy Birenbaum
Les cahiers du football
Acrimed
Kaboul.fr
Le Mégalodon
Globalix, le site de William Emmanuel
Street Reporters
Bakchich sur Netvibes
Toutes les archives de « Là-bas si j’y suis »
Le locuteur
Ma commune
Journal d’un avocat
Gestion Suisse
IRIS
Internetalis Universalus
ventscontraires.net
Causette
Le Sans-Culotte