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PERSPECTIVES FRANCAISES APRES 1992

Fleche_haute60E0.gif (891 octets) Citoyen et professionnel engagé, le lecteur du GEOSCOPIE est sans doute pénétré de tout ce qui concerne la France. Les media y fourmillent de conseilleurs qui sont rarement les payeurs et qui proposent une camelote rarement innocente dans ses intentions électorales ou publicitaires.

Que penser: la France ? est-elle en aussi bon ou aussi mauvais état qu'on nous le dit? Si oui, que doit-on faire dans l'un et l'autre cas?

I- SITUATION

Dans un rapport consacré à la vie internationale, il est difficile d'être très original sur la France. La nation française connaît les mêmes difficultés et plus de morosité que les autres pays occidentaux, mais demeure un paradis de richesse tranquille au regard de ce qui se passe dans tant de territoires du Sud, de l'Est et même de l'Ouest.

Elle est, comme la plupart des pays occidentaux, frappée par une crise économique conjoncturelle et structurelle, mais paraît vouloir l'exorciser en invoquant des anges gardiens ou des démons d'un autre âge.

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bullet A- QUELLES OPINIONS?

Deux importantes consultations, sur Maastricht dans l'été 1992, pour le renouvellement du Parlement en mars 1993, ont permis aux Français de débattre de questions en principe essentielles. Comme il arrive souvent, d'autres problèmes sont rapidement apparus pour obscurcir le débat lui-même et surtout les solutions que lui ont apparemment donné les électeurs.

1°) Le referendum sur Maastricht était au fond un acte de foi dans un processus européen, proposé par un traité dont chacun sentait les faiblesses techniques et politiques (gestion de l'Europe autour de la monnaie unique et forte).

Le fait même qu'on ait démocratiquement discuté cet acte de foi a été plus déterminant que les solutions proposées ou adoptées: les crises monétaires de l'automne 92 puis de l'été 93 ont traduit ce manque de confiance et cassé une dynamique implicite de rapprochement par les économies.

Il suffit parfois de prendre conscience d'un problème pour qu'il se manifeste. Dieu avait envoyé un ange à Saint-Augustin pour le décourager de s'interroger sur le mystère de la Sainte-Trinité. Un ange nous a manqué dans l'été 92 pour nous dissuader de débattre du mystère de l'intégration par les processus économiques.

2°) Le renouvellement du Parlement en 1993 puis l'élection présidentielle de 1995, se sont effectués sur une alternance assez normale en démocratie. Pour pimenter le débat, il a été justifié idéologiquement par la nécessité de mettre fin au socialisme au profit de l'expérience libérale.

Mais était-ce bien le socialisme qu'on rejetait? était-ce bien le libéralisme qu'il fallait établir en mars 1993 , que promettait exactement le candidat Chirac? est-ce une solution libérale que les Français ont souhaité en 1993, puis en 1995 ?est-ce une solution socialiste qui est aujourd'hui souhaitée par les manifestants de la crise: chômeurs, grévistes d'Air France, miltants corses (veulent-ils réellement l'indépendance ?), agriculteurs, transporteurs routiers et médecins, syndicats patronaux?

3°) Le débat d'opinions qui s'instaure depuis la crise n'est pas seulement celui du libéralisme, ni du socialisme des années 83-93. On y retrouve:

- des themes corporatistes: ma profession, mon statut, mes droits acquis, ma misère de fait;

- l'absolu du qualitatif: l'exception culturelle, les paysans défenseurs du paysage;

- les ennemis de l'extérieur: les technocrates du GATT relaient ceux de la CEE, l'arrogance américaine, la froideur de la Bundesbank, la perfide Albion, les esclavagistes d'Asie concurrents de nos produits, la main d'oeuvre immigrée qui vient jusque dans nos bras égorger nos fils et nos compagnes...

- des fuites en avant dans l'utopie: il faut supprimer l'école et les diplômes, mais il faut poursuivre ses études sans jamais les rattraper, on doit partager les emplois mais pas diminuer les revenus des employés, il faut faire la leçon aux Américains et aux Allemands, il n'y a qu'à changer les mentalités...

Et parmi les utopies les plus redoutables, celles qui consistent à traiter les problèmes d'aujourd'hui avec les idéologies d'hier voire du siècle passé et celles qui consistent à réclamer la réforme du bouc émissaire.

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bullet B- QUELS COMPORTEMENTS?
  • 1°) Les producteurs subissent:

Les chefs d'entreprise se plaignent du niveau des coûts de main d'oeuvre et licencient. Les ouvriers peu qualifiés sont licenciés parce qu'ils coûtent dix fois plus cher que leurs homologues d'Asie. Les cadres, qui coûtent vingt fois plus que leurs collègues d'Asie ont licencié les ouvriers et sont licenciés à leur tour: à 50, puis à 40, puis à 30 ans. Les jeunes non expérimentés ne trouvent pas d'emploi avant trente ans puis sont licenciés ou restent chez Papa et Maman en réclamant leur droit aux vacances... Les entreprises restent animées par des travailleurs immigrés mal payés et par des dirigeants dont la rémunération confortable tient compte à leurs yeux du stress introduit par le licenciement d'autrui et par la nécessité d'aligner leurs ratios de rentabilité sur des taux d'intérêt réels élevés (il était tellement plus facile de gérer en période d'expansion inflationniste). Les chefs d'entreprise se plaignent aussi de la baisse de la demande chez les consommateurs français, renforcent leur publicité et demandent des primes d'état...

  • 2°) Consommations et modes de vie:

Le chômeur est malheureux: il consomme moins. Le futur chômeur est inquiet: il consomme moins. L'ancien consommateur par impulsion, déjà saturé par deux décennies de bourrage publicitaire et de crédit revolving (il y a de l'assassinat dans ce mot-là), s'est assagi pendant la Guerre du Golfe, est resté calme entre 1991 et 1993, s'habitue à cette sérénité qui lui fait peu à peu privilégier l'être à l'avoir, le service au produit, l'absence de certaines choses nuisibles ( bruit, pollution, insécurité) à la surabondance de gadgets inutiles. L'allongement de la vie, le besoin de santé et de sécurité constituent des tendances lourdes et spontanées. Mais on pense toujours que la collectivité publique doit réduire ses dépenses afin de relancer la consommation privée. Moins satisfaisant, l'accroissement des conduites d'évasion: le jeu, l'alcool, la drogue, les tranquillisants, pour lesquels nous détenions déjà des records européens, ne se sont jamais si bien portés en France. C'est une variante de passivité avant explosion, l'autre variante étant l'hyperactivité dans la revendication catégorielle. Les deux variantes manifestent l'absence de l'Etat et de la règle d'intérêt général. Fleche Haut

 

bullet C- QUELLE ECONOMIE?

1°) En 1983, la France a cru bien faire, et a probablement bien fait, de s'accrocher au cercle vertueux des monnaies fortes. C'était à la fois renoncer aux médiocres facilités de l'expansion inflationniste qui avait tant plu à certains milieux patronaux et syndicaux, et aussi ancrer l'Allemagne alors vertueuse, dans une solidarité européenne. Les résultats macroéconomiques de cette politique ont été bons, au regard des critères de cette politique. A la veille de Maastricht, les "fondamentaux" de l'économie française sont supérieurs à ceux de nos voisins.2°) En 1993, l'Allemagne n'est plus vertueuse: elle dépense trop ( il est vrai pour la bonne cause des investissements à l'Est), n'accepte pas l'impôt nécessaire ni la modération de salaires les plus élevés d'Europe, ni celle des droits sociaux acquis par une population vieillie et un peu rigidifiée; la Bundesbank, acteur international indépendant de l'Etat allemand, maintient logiquement des taux d'intérêt élevés. En vertu des accords de SME, la France maintient elle aussi des taux élevés pour défendre la parité des changes Franc-DM. Au moins jusqu'en août 93 qui relâche provisoirement la tension entre les monnaies autour d'une marge de 15%. Depuis, la production et l'emploi se sont encore dégradés. La France dispose d'une marge de dépréciation des changes d'environ 15% dont elle pourrait jouer pour baisser unilatéralement ses taux d'intérêt. Le fera-t-elle en conflit avec une Bundesbank finalement obligée d'aligner ses propres taux , ou en coordination avec elle au sein de l'Institut Monétaire européen mis en place le 1° Novembre 93, date d'entrée en vigueur du Traité de Maastricht?

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bullet D- QUELLE POLITIQUE?

1°) Quelles lignes politiques?

Au delà des conflits de personnes, au delà même des difficultés terriblement concrètes du moment, le choix politique fondamental semble tourner autour de l'espace à prendre en considération. On y retrouve des familles de sensibilités comparables à celles de nos voisins:

la Nation: privilégiée par le nationalisme jacobin, de Chevènement à Marchais (!) ou par le nationalisme des Blancs qui va de Séguin à Philippe de Villiers et Le Pen. Michel Debré était un intermédiaire entre ces deux courants.

l'Europe: des chrétiens-démocrates ou du centre-droit (UDF) ou des sociaux-démocrates (en gros le parti socialiste). Delors fait le pont entre les sensibilités chrétienne et socialiste mais renonce en 1995 à convaincre les Français qui pourtant le plébiscitent.

le Monde:les mondialistes "libéraux" inspirés par Margaret Thatcher croient au marché financier; les mondialistes humanitaires (Tiers-mondistes, Droits de l'Homme, écologistes...) croient aux mouvements d'opinion.

Dans chacun de ces espaces prioritaires, la différence entre tendances majeures recouvre un peu celle de la gauche et la droite et s'effectue sur un autre thème: la part laissée à la liberté individuelle par rapport à la responsabilité collective, les libertés et droits de l'individu par rapport aux droits et devoirs du corps social.

Comme chacun peut le comprendre, la valeur finale des patriotismes d'appartenance est une combinaison évolutive de ces tendances. La valeur d'efficacité aussi: chaque situation impose en fait un cadre de solution spécifique.

Ceci laisse un vaste et noble champ de réflexion et d'action à la politique, si c'est bien de celà qu'elle veut s'occuper.

2°) Désenchantement de l'Etat et de la politique:

La rage de rivalités personnelles, de renommée et d'argent facile qui a saisi notre pays depuis une douzaine d'années déconsidère une génération de grands décideurs économiques et politiques. Tous ne mourraient pas mais tous étaient frappés par le désenchantement envers la chose publique et la perte de confiance envers des élites publiques et privées qui ont coûté très cher sans honorer leur contrat.

C'est sans doute, au moins autant que le chômage, le plus dangereux héritage des années 80: est-ce le résultat du socialisme au pouvoir ou de la pratique du libéralisme économique? chacun pourra en juger.

II-SCENARIOS:

bullet A- LA REPRISE ?

1°) En économie:

Pourquoi? - les taux d'intérêt baissent par sagesse des Banques centrales allemande et française;

- la reprise américaine se confirme;

- le succès de l'Uruguay Round rétablit la confiance dans l'échange et le développement.

Comment?

- les entreprises françaises se remettent à recruter, à investir, à exporter vers les pays à forte demande (Asie, Amérique Latine);

- les ménages perçoivent des salaires plutôt que des indemnités de chômage; ils se remettent à dépenser plutôt qu'à épargner.

- les publicitaires engagent de nouvelles campagnes de publicité ruineuses pour des produits inutiles et s'attribuent la gloire d'avoir sauvé la société de consommation et la démocratie libérale.

2°) En politique:

Pourquoi?

- le bout du tunnel économique étant atteint par un miracle venu d'ailleurs, les nombreux candidats aux élections s'en attribuent le mérite, ainsi que les organisations patronales et ouvrières.

- les Bosniaques, Somaliens, Palestiniens, Georgiens et Cambodgiens ont, par miracle ou épuisement, fini de s'entretuer; les conflits entre Eltsine et son Parlement ne sont finalement pas plus dramatiques que ceux de la Cour d'Angleterre; les Algériens édifient leur pays dans l'harmonie promise par le Coran. Tout repose...

- les Américains, Allemands, Japonais reconnaissent et soutiennent l'exception française au GATT ou dans l'Union Européenne. Les Anglais eux-mêmes renoncent à leurs pittoresques singularités ...

Comment?

- à l'intérieur, nos dirigeants reviennent aux choses sérieuses de la politique, c'est-à-dire au Bébête- Show et au financement " imaginatif " des campagnes électorales. Le trésorier d'un grand parti invente la titrisation des promesses électorales, l'anticipation boursière des permis de construire en zone inondable, les fonds communs de créances non recouvrables...Pour élire les chefs d'état, un grand publicitaire découvre des slogans efficaces basés sur la force tranquille des Dinosaures et des tortues Ninja. Les juges d'instruction font de l'alpinisme dans l'Himalaya et cessent de se mêler de ce qui les regarde. La démocratie ne manque pas d'imagination ni de réalisme.

- à l'extérieur, on continue d'inventer des concepts et de prendre des poses majestueuses que personne heureusement, ni à l'étranger ni en France, ne prend assez au sérieux pour les défendre par l'impôt du sang et de l'argent. Une agence américaine de relations publiques propose des séminaires de publicité humanitaire tirés des expériences en Bosnie et Somalie, avec effets garantis sur les sondages télévisés. Les ONG occupent le petit écran avec une efficacité comparable à celle du football: plusieurs fondations humanitaires ont déjà montré la voie et les enjeux financiers sont considérables... Fleche Haut

bullet B- LA CHIENLIT?

La chienlit, comme en Mai 1968, quand la France avait un père et jouissait d'une paisible prospérité?

1°) Pourquoi?

La question serait plutôt: pourquoi cela ne s'est-t-il pas encore passé? Peut-être parce que le filet de protection sociale (ASSEDIC, RMI) a jusqu'ici bien fonctionné, que les élites qui donnent du sens aux revendications sont trop occupées à se disputer les bancs du pouvoir et ceux des tribunaux, que la population un peu hébétée de ce qui lui arrive a du mal à trouver des slogans explicatifs simples( la mondialisation, la Bundesbank, les autres peuvent servir de bouc émissaire et même les Dinosaures).

Ignacio Romanet se le demande dans " Le Monde Diplomatique" de novembre 1993:

"Vivre c'est ne pas se résigner. Aussi les grèves( témoin celle d'Air France) se multiplient. Et le gouvernement est amené à reconsidérer certains de ses choix. Généralement, dans de telles circonstances, quand le pouvoir a révélé son incompétence, que partis et syndicats sont discrédités, et que les peurs de toutes sortes( insécurité, immigration, Europe...) s'intensifient, le populisme ou le fascisme tire profit de l'explosion du mécontentement général. Les risques sont réels. Cette explosion couve. Le gouvernement a-t-il assez médité cet enseignement de l'histoire: en France, le peuple préfère le désordre à l'injustice? Et si c'était cela, au fond, l'exemple français?". Ce texte pourrait être repris au printemps 97.

Comment?

L'inconvénient de "la chienlit", c'est qu'elle n'apparaît pas aux lieux et moments propices aux problèmes et remèdes pertinents mais aggrave les confusions existantes.

Le risque serait évidemment la multiplication de mouvements catégoriels, mal contrôlés par les syndicats, dans des domaines essentiels de la vie collective: paralysie des systèmes de transport et d'énergie par les employés de ces services ou par des tiers ( agriculteurs, terrorisme urbain par des minorités culturelles ou sécessionnistes). On y critique les ennemis de l'extérieur tout en exigeant l'assistance du contribuable français.

Le coût de telles opérations est triple: effets directs de la crise, prix payé pour racheter la bonne volonté des mécontents, effet d'imitation pour d'autres catégories qui trouvent plus rentable de manifester que de s'adapter.

Et que trouve-t-on au bout de la chienlit? Une inflation lénifiante qui reporte la charge des choix difficiles, ou un général comme à la fin de chaque flambée révolutionnaire en France, environ tous les trente ans depuis 1789 et Napoléon Bonaparte.

bullet C- LA REFORME ?

Pourquoi? - parce que c'est beaucoup moins coûteux que la chienlit et que son évolution est en principe mieux maîtrisable par les hommes de bonne volonté;

- parce que c'est plus efficace que l'immobilisme; chacun sent bien que certaines recettes du passé ne sont plus applicables et que certains dévoiements de la chose politico-médiatique ou de l'idéologie économique ne sont plus acceptables.

Comment?

-des conditions extérieures satisfaisantes. C'est à dire une pause dans ce que les Français considèrent à tort ou à raison comme des "agressions idéologiques" ( Libéralisme, atlantisme) ou économiques (GATT, Bundesbank) ou politiques ( la guerre ou la destabilisation à nos frontières). Une pause ce n'est pas la fin de l'histoire, c'est son ralentissement entre deux crises pour souffler et s'adapter.

Mais la tendance à la globalisation des affaires de toute nature paraît inéluctable. Vouloir en dispenser la France est une utopie, vouloir y jouer un rôle utile est assez normal. Cela suppose des efforts et notamment l'effort qui consiste à tenir compte des autres qui ne sont ni Français, ni à notre disposition mais représentent tout de même cinq milliards d'êtres humains.

un consensus raisonnable, pour hiérarchiser les questions essentielles, pour donner du temps au temps. C'est un accord sur les règles du jeu: les conflits d'opinion se règlent par le vote et selon la constitution, l'acquisition des richesses tient compte de l'impact sur autrui et pas seulement de philosophies dépassées ou de fantaisies d'individus bien nés pour l'argent.

Ce consensus s'organise aussi autour de dirigeants compétents et propres: un idéal de vertu républicaine aujourd'hui bien perturbé par le réalisme de la course aux avantages matériels et à la notoriété. AG

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