L’humeur de Probst
L’humeur ne doit pas suivre les pleurs d’un ciel parisien bien triste ces derniers jours. Et un franc brin d’optimisme m’assaille avec un souvenir de 1979. J’étais alors membre du cabinet de François Poncet, ministre des Affaires étrangères, tout sauf un Mickey d’Orsay, qui avait été convoqué… par une commission du Sénat. Tout naïfs et jeunots, nous avions cru qu’il ne fallait pas déranger le patron, alors en voyage à New York. Diantre, il avait rappliqué fissa pour répondre à la haute Chambre. Force restait à la loi et aux élus.
Passé de l’autre côté du miroir comme secrétaire général du groupe RPR au Sénat, d’autres grandes commissions d’enquête m’ont enthousiasmé. Sur les dérives de la police, la Société générale… C’était le temps où des ministres, des grands patrons, des hauts flics se présentaient le doigt sur la couture du pantalon devant la haute Chambre. Au garde-à-vous devant la République. Un temps glorieux qu’il faut ressusciter…
Ah ! si les parlementaires ne sont même plus capables de pondre des grosses commissions avec les affaires en cours… Vite ! une enquête sur l’attentat de Karachi, les contrats de sous-marins et sur l’assassinat du ministre Robert Boulin. Cela permettra de revoir la bouille d’un Giscard éteint comme jamais.
Aux armes, les sieurs Accoyer et Copé ! S’il vous faut batailler, c’est à présent, et le combat ne devrait pas effrayer le petit Jean- François de Puteaux, s’il a vraiment des ambitions… Plus vite les parlementaires se réveilleront, plus tôt la France sortira de l’ornière bananière dans laquelle l’a plongé Sarkozy. Même Ali Ben Bongo, au Gabon, ou Denis Sassou-Nguesso, au Congo, n’ont pas osé désigner directement le patron de leur télé publique… Ou alors qu’il fasse carrément l’économie des salaires des membres du CSA. Pour faire les commissions de l’État !