COLLOQUE
Des grands projets aux restructurations industrielles
Sous le haut patronage
du
Ministre de l'Industrie
de la Poste et des Télécomunications
19 novembre 1996
Lieu :
Centre de Conférences Internationales
19, avenue Kléber - Paris XVIe
1. CEA et Cogema : les grands projets nucléaires de la France
. Jean-Pierre DAVIET, Professeur à l'ENS de Cachan
USSI, Pierrelatte et l'usine de séparation isotopique
Intervenants :
. Jean-François PETIT, ancien Président du directoire d'Eurodif
. André SCHNEIDER-MAUNOURY, ancien Président du directoire d'Eurodif
. Claude AYCOBERRY, ancien Directeur de la branche retraitement de la Cogéma
2. Alcatel : télécommunications et informatique
. Pascal GRISET, Chargé de recherches à l'Institut d'Histoire Moderne et Contemporaine
(CNRS)
Georges Besse à la Compagnie industrielle des télécommunications
Intervenants :
. François de LAAGE de MEUX, ancien vice-président de CIT-Alcatel
. Jacques RAIMAN, ancien Président de GSI
. Bernard de GAULLE, ancien Directeur à la direction internationale de CIT-Alcatel
Des grands projets technologiques aux reconversions industrielles, Georges Besse est un acteur majeur des pages d'histoire les plus marquantes de l'économie française contemporaine.
Originaire d'Auvergne, d'origine modeste, polytechnicien et ingénieur du Corps des Mines, il connaît au début de sa carrière l'expérience d'ingénieur de fond dans les mines de fer et contrôle l'exploitation des mines de charbon.
Adjoint au directeur industriel du Commissariat à l'Energie Atomique, il est un des Mousquetaires de la construction de l'usine atomique de Pierrelatte qui donne à la France son indépendance stratégique. Il est l'incomparable animateur des équipes qui mettent en place les bases du développement de l'industrie nucléaire civile et militaire avec Marcoule et les usines de séparation isotopique (USSI).
Passionné par le développement des technologies, il s'intéresse ensuite aux domaines du téléphone et de l'informatique dans le groupe Alcatel et à la Compagnie industrielle des télécommunications.
De retour dans l'énergie nucléaire, président du directoire d'Eurodif et de la Cogema, il sait transformer nos compétences technologiques en réalisations industrielles compétitives : la France détient aujourd'hui le premier rang mondial dans l'industrie du cycle du combustible nucléaire.
Entre-temps, les Trente Glorieuses ont fait place au temps des crises et du redéploiement industriel, à la suite des deux chocs pétroliers. Ses qualités d'animateur d'équipes et de courage en font le capitaine d'industrie publique que le gouvernement choisira pour redresser les secteurs de l'aluminium et de l'automobile. Fleurons de notre industrie nationale, mais ravagées par les pertes financières, Pechiney puis Renault sont recentrées sur leurs métiers pour redevenir des outils efficaces et compétitifs. C'est dans cet effort partagé par les équipes dirigeantes et le personnel qu'il disparaît tragiquement, victime d'une méprise absurde : car c'est l'intérêt général qu'il incarnait et non le capitalisme prédateur.
Entre la technique et l'entreprise, à la frontière des choix stratégiques et du management des usines, Georges Besse, ingénieur d'Etat, est l'exemple du grand capitaine d'industrie acteur de la transformation d'une industrie française moderne et compétitive.
Dans sa série de manisfestations consacrées aux grandes figures de l'industrie et de la politique industrielle, l'Institut d'Histoire de l'Industrie a souhaité contribuer à l'éclairage de cette page de l'histoire industrielle du pays, en rassemblant des contributions d'historiens et d'économistes, ainsi que que les apports de personnalités politiques, administratives et industrielles, témoins et compagnons de l'action de Georges Besse.
Georges-Henri SOUTOU, Professeur à l'Université de Paris IV-Sorbonne, est le conseiller scientifique de ce colloque.