(Last update : Fri, 22 Dec 2000)
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Les PME-PMI et les Autoroutes de l'Information

I. LES AUTOROUTES DE L'INFORMATION: DE QUOI S'AGIT-IL ?

L'avènement de la société de l'information et la globalisation des marchés constituent les ingrédients majeurs d'une quatrième révolution industrielle à laquelle les PME doivent s'adapter.

Le développement rapide des techniques de communication et la globalisation des marchés sont tels qu'un G8 consacré aux autoroutes de l'information a été créé afin de définir les principes applicables entre les partenaires commerciaux des pays les plus riches. Un sous-groupe a été plus particulièrement chargé du thème de l'accès des PME au marché global.

Les choses vont très vite dans ce secteur, à tel point qu'il est légitime de se demander quelle est la part des phénomènes de mode et celle des changements plus profonds qui risquent d'affecter les entreprises si elles ne s'adaptent pas. Cette analyse est d'autant plus délicate que chacun sait que l'offre de services évolue très rapidement, ainsi que les coûts et les technologies, sans qu'on sache exactement ce qui en émergera et quand.

Ce qui est clair à l'aune de l'expérience américaine, c'est que la production et les échanges d'images fixes et animées, de données et de paroles se généralisent, tant dans le domaine professionnel, en communication interne et externe, que dans le grand public. Le développement très rapide des technologies numériques (bases de données, puissance de mémoire, de traitement et de transmission) et du génie logiciel font penser que ces échanges seront de plus en plus conviviaux et simples d'utilisation, jusqu'à modifier en profondeur les modes de communication ou de consommation actuels.

Il est nécessaire de bien faire la part entre les infrastructures et les supports de communication, le concept d'échanges planétaires et en temps réel d'informations de toutes natures que ces technologies rendent possible, et les enjeux commerciaux et industriels qui s'y rattachent.

A. La genèse des autoroutes de l'information.

Les autoroutes de l'information sont aujourd'hui au coeur de nombreux discours politiques et économiques concernant les grands chantiers des années futures, notamment pour la Communauté Européenne.

Ces autoroutes sont des réseaux physiques (fibres optiques) véhiculant des signaux numériques à très hauts débits (1) et pouvant notamment supporter des services multimédia. L'analogie avec l'infrastructure routière a été initiée par le vice-président américain Albert Gore, militant des réseaux de communication électroniques à l'image de son père qui, dans les années 1960, avait lancé le programme de construction des autoroutes entre les différents Etats américains.

Ces autoroutes de l'information sont donc des "infrastructures de réseaux à très haut débits pouvant supporter une très grande variété de services interactifs à vocation professionnelle ou résidentielle" (2).

Le concept d'autoroutes de l'information recouvre des systèmes différents:

- les "autoroutes à images" qui visent en priorité à véhiculer des services multimédia interactifs.

- Les autoroutes pour lesquelles le texte reste essentiel avec des accès possibles à des faibles débits.

Les premières visent à desservir chaque foyer pour des applications de type télévision numérique, telle que la vente par correspondance, le télétravail et l'ensemble des téléservices. Elles nécessitent des vitesses de transmission très élevées mais tous les problèmes techniques ne sont pas encore résolus tels que la confidentialité des numéros de cartes de paiement.

Selon une étude du Georgia Institute of Technology, les secondes connaissent déjà depuis 20 ans un développement important avec comme ossature principale le réseau INTERNET qui compte aujourd'hui plus de 40 millions d'utilisateurs à travers le monde.

A ce jour, Internet est certainement l'autoroute la plus banalisée et la plus mondialement parcourue. De nombreux services sont accessibles à faible vitesse (1200 à 28800 bauds (3) ) et les services multimédias se sont multipliés. Internet offre des accès à des vitesses très différentes limitant parfois les services disponibles.

Dans le schéma esquissé par ces autoroutes, la dimension domestique est en effet essentielle, leur caractère universel tenant pour beaucoup à la volonté affichée d'en faire des infrastructures de masse. Ce qui suppose un déploiement à très grande échelle de ces infrastructures dont on voit mal comment elles auraient pu se limiter aux seuls cadres nationaux.

C'est autour de cette partie terminale des autoroutes de l'information, la "chevelure" comme l'appelle les spécialistes, que se cristallisent la plupart des enjeux, à la fois technologiques et économiques.

1. La montée des technologies de communication numériques et intégrées.

a) Des ruptures technologiques récentes.

(1)Les technologies sont prêtes.

1. Les techniques de la micro-électronique évoluent régulièrement depuis quelques décennies, multipliant par 1000 tous les 15 ans les performances en capacité de calcul et en vitesse des composants électroniques. Ces formidables progrès se répercutent directement dans la performances des ordinateurs comme dans celle des équipements de télécommunications, commutateurs, systèmes de traitement et de transmission à haut débit, systèmes sur fibre optique etc.

Plus de vingt ans après les débuts de la numérisation (4) du téléphone, les technologies permettent de réaliser, à un prix comparable, des réseaux capables de transmettre des informations de quelques dizaines de millions de bits par secondes. Soit 1000 fois plus que le débit du téléphone.

Les progrès de la micro-électronique rendent ainsi possible, à coût raisonnable, la mise en oeuvre des autoroutes de l'information.

Ces modifications obligent à maîtriser les techniques et les technologies de toute la chaîne de l'information, depuis la source jusqu'à l'utilisateur. Cette chaîne, entièrement numérique, a bénéficié d'avancées très rapides et de ruptures technologiques récentes qui la rendent aujourd'hui réalisable, alors qu'il y a seulement trois ou cinq ans son existence semblait tout à fait hypothétique à si brève échéance. La rapidité de ces progrès explique que la notion d'autoroutes de l'information soit si récente.

Comment se constitue la chaîne de l'information ?

Elle comprend la compression de l'image numérique, les serveurs (5) multimédia, les réseaux à hauts débits et les terminaux. Les réseaux à hauts débits font eux mêmes appel à plusieurs techniques, en particulier à la fibre optique, et à une nouvelle technique de commutation large bande, l'ATM (6)

La mise en place de telles techniques passe par le développement de serveurs capables de traiter une image animée ainsi que le son; nous verrons par la suite que l'industrie du serveur constitue un axe stratégique important chez les plus grands constructeurs de matériels informatiques et de logiciels qui travaillent pour mettre au point de tels serveurs multimédia. Notons qu'en France, une grande expérience a été acquise avec le Minitel pour le traitement des services interactifs au niveau des serveurs.

Pour les équipements terminaux, il convient d'opérer une distinction entre les utilisateurs professionnels et les utilisateurs grand public:

- Les entreprises disposent déjà de systèmes locaux multimédia composés de micro-ordinateurs, sur lesquels sont connectés des lecteurs de CD-ROM (7) et des cartes de décodage, avec éventuellement une caméra pour établir des communications de type visiophone. Les services ainsi apportés peuvent être mis en commun pour plusieurs utilisateurs utilisant le même réseau local à haut débit. Pour accroître l capacité et la diversité des services disponibles, des serveurs vidéo connectables sur ces réseaux locaux sont offerts. Un exemple d'utilisation de ces serveurs est celle faite par les chaînes de télévision comme aide à la production du journal télévisé. Avec le développement des autoroutes de l'information, ces usages locaux s'ouvrent sur l'extérieur. Les réseaux informatiques d'entreprise seront connectés d'autant plus facilement aux réseaux publics qu'ils utiliseront la même technologie ATM.

- Les utilisateurs grand public, en France, disposent actuellement du service Minitel et, de plus en plus, d'un micro-ordinateur connecté au réseau téléphonique. Ils ont ainsi accès aux services "on-line" (8) à des débits faibles mais en constante augmentation. Ainsi, le minitel vitesse rapide fonctionne à 9600 bits/s (au lieu de 1200 bit/s pour le Minitel classique) et les modems de micro-ordinateurs pourront atteindre un débit de 28,8 Kbit/s voire 64 Kbit/s sur le réseau international de téléphone numérique et de transmission de données "Numéris". Pour les particuliers, l'accès aux autoroutes de l'information et, plus particulièrement au réseau Internet, change les ordres de grandeur de vitesses de transmission et de traitement. Des adaptateurs enfichables dans les micro-ordinateurs ou connectables aux téléviseurs sont en perpétuel développement.

Dans tous les cas, les terminaux multimédia bénéficient des fortes baisses de prix dues aux effets de séries de l'électronique grand public et des performances accrues des composants électroniques eux-mêmes. Les terminaux connectés aux téléviseurs, que fournissait le groupe Thomson dés 1994 pour le service américain de télévision numérique par satellite direct, étaient commercialisés à un prix inférieur à 4000 francs pour une première série d'un million de pièces. Ils comprenaient une antenne de réception satellite et le terminal de télévision proprement dit. Le traitement des images et du multimédia, la navigation intelligente dans les bases de données nécessitent des logiciels très complexes. L'augmentation de la taille des logiciels, permise par les capacités sans cesse croissantes des ordinateurs, rend nécessaire l'utilisation d'outils de développement et de tests très performants. Les progrès en matière de génie logiciel et les nouveaux langages de programmation ont permis de répondre à ces nouveaux besoins.

(2) Trois grandes ruptures permettent la réalisation des autoroutes de l'information.

(a) La compression numérique de l'image.

La numérisation simple de la télévision conduit à des quantités énormes d'information. Pour pouvoir les transmettre, des algorithmes de compression permettent de réduire d'un facteur 10 à 100 les quantités d'information.

Ces algorithmes qui analysent les images sont très complexes et n'ont été normalisés que très récemment par un groupe d'experts (audiovisuel, informatique, composant, service provider). Ensemble, ils ont mis au point la norme MPEG (9). Nécessitant d'énormes investissements technologiques, ils sont désormais à la portée de l'industrie car les composants électroniques nécessaires à leur fonctionnement étaient irréalisables auparavant.

Grâce à ses performances, la télévision numérique peut être transmise plus efficacement que la télévision analogique. Après plus de 50 ans de commercialisation sous cette forme, la télévision analogique sera remplacée par la télévision numérique.

Les circuits de décompression numérique, à la norme mondiale MPEG, sont disponibles depuis 1994, pour la réalisation des terminaux d'abonnés. Des prototypes de station de compression en temps réel sont déjà proposés, par les industriels, aux chaînes de télévision et aux opérateurs de câbles et de satellites.

(b) L'ATM (Asynchronous Transfer Mode).

D'abord électromécanique jusqu'aux années 1970, puis entièrement numérique, la commutation téléphonique va subir une nouvelle rupture technologique avec l'arrivée de l'ATM (Asynchronous Transfer Mode), technique conçue en France par le CNET (Centre National d'Etudes des Télécommunications) voici quelques années. Ce type de commutateur permet d'établir des liaisons à débits variables, selon la demande, et de garantir la continuité du débit avec un retard acceptable pour les communications audiovisuelles. Enorme avantage: il permet de traiter indifféremment des liaisons vocales, des données audiovisuelles, et de commuter efficacement les signaux à très hauts débits, et en particulier le multimédia.

La même technique étant actuellement proposée par les constructeurs d'informatique pour les réseaux locaux d'entreprises, on devrait ainsi obtenir pour la première fois une homogénéité de techniques et de performances (la vitesse de transmission) entre les réseaux locaux informatiques et les utilisateurs de télécommunications. Cette technique constitue un élément tout à fait stratégique pour l'établissement des liaisons à hauts débits.

Alcatel, le numéro un des équipements de télécommunication figure avec l'américain ATT (10) et le japonais Fujitsu parmi les leaders de cette technologie.

En attendant les miracles de l'ATM, France Télécom s'est mis à l'heure de Numéris, le réseau numérique à intégration de service (RNIS). Lancé à partir de 1987, il affiche un débit de 64 Kbits par seconde (plus de 50 fois celui du Minitel, voir tableaux à la page suivante) et constitue une première étape vers les autoroutes de l'information, idéal pour le transfert de gros fichiers ou le démarrage du multimédia.

En forte croissance (86% en 1994), Numéris compte aujourd'hui plus de 220 000 accès, correspondant peu à peu à un million de "lignes". Les clients s'abonnent d'abord pour le téléphone (54% d'entre eux n'utiliseront Numéris que pour la voix) et pratiquent le transfert de données dans un deuxième temps.

France Télécom cherche à promouvoir ses utilisations plus sophistiquées: télétravail, accès direct à Internet visioconférence sur micro-ordinateur avec l'aide des groupes français SAT et Matra et celle de l'américain Intel.

Malheureusement, le Minitel s'est avéré être un échec commercial sur ce marché avec un taux d'utilisateurs inférieur à 3%.

(c) La fibre optique.

Les fibres optiques sont capables d'écouler de très hauts débits numériques de données et en particulier des images fixes mais aussi animées.

La fibre optique remplace de plus en plus la paire de cuivre et le câble coaxial, dans le réseau de raccordement des abonnés, à l'exception des quelques dernières dizaines de mètres comme par exemple les réseaux internes aux immeubles. Déjà installée depuis une dizaine d'années dans les réseaux interurbains, son coût ne permettait pas son utilisation dans tout le réseau.

Les progrès réalisés dans la fabrication de la fibre optique et dans l'intégration des composants et des systèmes optoélectroniques rendent aujourd'hui possible la réalisation en grande série de systèmes permettant le raccordement des abonnés aux fibres optiques.

(d) Les hauts débits.

Une fois numérisés, tous les types de signaux sont composés d'unités élémentaires d'information (bit) n'ayant que les deux valeurs distinctes (0 et 1) dont le débit est mesuré par la quantité de bits transmis par seconde: milliers de bits par secondes (Kbit/s), ou millions (Mbit/s).

Pour caractériser les très hauts débits, il faut en premier lieu les situer par rapport aux débits des réseaux, et des services les plus courants:

Les bas débits qui se mesurent en Kbit/s (en France).

1,2 Kbit/s 	Minitel. Ce débit est depuis peu porté à 9,6
Kbit/s avec le Minitel rapide.

13 Kbit/s 	Radiotéléphont mobile avec sa compression
numérique de la voix (GSM).

28,8 Kbit/s 	Téléphone classique. Il est numérisé sans
compression numérique de la voix
	à l'intérieur du réseau. La commutation du
téléphone et les liaisons entre
	centraux sont effectuées sous cette forme.

64 Kbit/s 	Numéris. Il permet à la fois d'établir des
liaisons téléphoniques numériques
	de bout en bout, et de transmettre une image fixe
en couleur de la qualité de
	la télévision en environ 10 secondes. Ce débit ne
permet pas de transmettre
	des émissions de télévision, mais seulement des
images animées en couleur de
	petit format et de qualité médiocre.

128 Kbit/s 	Visiophone numérique d'entrée de gamme
utilisant deux canaux Numéris.
(Source: Rapport Théry)

Les hauts débits qui se mesurent en Mbit/s (en France).

1,4 Mbit/s 	Disque compact pour un son hi-fi stéréo,
sans compression numérique.

1,5 Mbit/s 	Visiophone avec image de qualité.
Consultation multimédia ou jeux vidéo avec
	une image animée sur un terminal dérivé d'un
micro-ordinateur. Image de télévision
	de qualité équivalente à celle d'un magnétoscope,
à condition d'utiliser une
	compression numérique à la norme MPEG 1 .

4 à 5 Mbit/s 	Image de télévision de qualité habituelle,
en utilisant une compression numérique
	à la norme MPEG 2.

20 à 30 Mbits/s Image de télévision haute définition, en
utilisant, une compression numérique.
	Ce débit, très important, n'est jamais utilisé
pour des transmissions.

155, 622 et 2488 Mbits/s Débits des nouveaux systèmes de
transmissions numériques pour les
		 liaisons à haut débit sur fibre optique
entre centraux.

80K Mbit/s 	Capacité maximale d'un commutateur ATM.
(Source: Rapport Théry)

b) Comment, à partir des réseaux existants, les autoroutes de l'information se sont constituées ?

(1) Les limites des réseaux existants.

Les réseaux actuels ne peuvent constituer de véritables autoroutes de l'information même au prix d'adjonction d'équipements supplémentaires.

Le raccordement des abonnés aux réseaux téléphoniques et aux réseaux câblés constituent aujourd'hui un goulet d'étranglement de la chaîne de communication. En effet, la fibre optique est déjà largement déployée sur les liaisons interurbaines et entre les centraux. Ces réseaux sont donc capables de transmettre les signaux à hauts débits et les terminaux sont capables de les exploiter.

La paire de cuivre téléphonique qui arrive aujourd'hui chez l'abonné est limitée à de faibles débits.

De plus, si des investissements supplémentaires ne sont pas faits les réseaux câblés se limiteront à une transmission dans un seul sens.

Sans faire évoluer le réseau téléphonique en remplaçant les paires de cuivre par de la fibre optique, les solutions techniquement envisageables pour faire sauter ces goulets d'étranglement sur les quelques kilomètres qui séparent le central de l'utilisateur consisteraient à:

- Réutiliser la paire de cuivre existante du téléphone en ajoutant à ses deux extrémités un système électronique complexe, appelé ADSL (Asymetric Digital Subscriber Loop, ou réseau de raccordement numérique asymétrique).

- Réutiliser les réseaux câblés existants en faisant évoluer leur architecture pour leur permettre de fonctionner de manière interactive.

L'ADSL est un système électronique installé sur une ligne téléphonique, constitué de deux boîtiers, l'un situé au central téléphonique, l'autre chez l'abonné. Il permet d'établir, en plus de la liaison téléphonique sur la paire de cuivre, un canal unilatéral d'un débit de 1,5 Mbit/s, ou de 6 Mbit/s du central vers l'abonné, et un canal bilatéral permettant au minimum une liaison du type Numéris, et au maximum une liaison visiophonique de bonne qualité. Il permet en particulier l'établissement d'un canal vidéo interactif entre l'abonné et un serveur.

Cependant, ce système très complexe, qui utilise au maximum les capacités de la paire de cuivre téléphonique, est très coûteux sauf s'il peut être fabriqué à plusieurs millions d'exemplaires.

En ce qui concerne la France, elle ne bénéficie pas d'un marché suffisant pour développer un tel système. Seuls les Etats-Unis auraient la taille requise et la France pourrait alors en profiter.

En France, la diffusion de l'ADSL restera limitée à de gros consommateurs de services vidéo, seuls capables de justifier un tel investissement sans perspective d'évolution.

Les réseaux câblés utilisant un raccordement arborescent des abonnés en coaxial n'ont pas la même capacité que la fibre optique. Ils ne fonctionnent actuellement que dans un sens, suivant un schéma de diffusion, et même s'ils peuvent être perfectionnés par l'adjonction d'une voie retour, il faut aussi modifier leur architecture pour qu'ils puissent offrir des liaisons point à point. Pour cela, il faut affecter, à la demande, un canal de transmission à l'utilisateur pendant la durée de la communication interactive. Des investissements conséquents dans le réseau sont nécessaires et le coût de terminal d'abonné est renchéri. En tous cas, la capacité totale limite l'accès au service téléphonique à une minorité d'utilisateurs et ne permet pas d'obtenir des débits élevés dans les deux sens de transmission.

En Allemagne, aucune convergence des réseaux câblés et du service téléphonique n'a jusqu'à présent été étudiée.

En Angleterre, où les câblo-opérateurs offrent le service téléphonique, British Telecom a mis au point deux réseaux construits en parallèle dès l'origine, en équipant le domicile des utilisateurs d'un câble comprenant un coaxial et une paire de cuivre téléphonique.

Aux Etats-Unis, les câblo-opérateurs orientent plutôt l'architecture de leurs réseaux pour pouvoir utiliser la partie en fibre optique pour le raccordement d'immeubles professionnels et de bornes de réseaux mobiles.

Compte tenu de l'arrivée des autoroutes de l'information, de nouveaux réseaux câblés en coaxiaux seraient obsolètes en moins de 5 ou 10 ans, rendant illusoire tout espoir d'un retour satisfaisant sur l'investissement.

Enfin, les réseaux de diffusion que sont les réseaux par satellites et par diffusion hertzienne n'offrent pas de possibilité de voie de retour. Il est donc également difficile de les faire évoluer vers des autoroutes de l'information qui fonctionnent dans les deux sens.

En revanche, les réseaux existants peuvent constituer un bon support pour des expérimentations ou des plates-formes de développement en attendant la disponibilité de réseaux en fibre optique.

(2) La fibre optique: Elément essentiel et nécessaire pour l'accès des utilisateurs aux services multimédia

La fibre optique a une capacité de transmission quasiment illimitée (11) et peut donc facilement transmettre dans les deux sens de grands débits. Elle est donc le support privilégié des futurs services interactifs multimédia et donc d'images animées. Elle est désormais compétitive dans les réseaux de raccordement.

Contrairement au câble coaxial, la fibre optique ne nécessite pas d'amplificateurs ni d'éléments actifs dans le réseau. Elle permet donc d'utiliser des architectures plus simples et plus fiables.

Les autoroutes de l'information nécessitent le prolongement des infrastructures de transmission en fibre optique jusque chaque abonné par un réseau de raccordement totalement ou partiellement en fibre optique. Suivant le type d'habitat (immeuble, zone pavillonnaire ou habitat dispersé) et sa densité, ainsi que les services proposés, diverses architectures sont possibles.

o L'architecture FTTH (Fiber to the Home):

Cette architecture, pour laquelle la fibre va jusque chez l'abonné, constitue l'architecture cible. En effet, aucun équipement électronique n'est nécessaire dans le réseau de distribution, qui peut être purement passif Toutes les possibilités de la fibre sont présentes chez l'abonné sans être grevées par un câble de branchement en cuivre.

Les équipements électroniques sont uniquement situés aux deux extrémités: dans le central et chez l'abonné. L'introduction du FTTH permet donc une simplification de l'exploitation, tout en offrant les possibilités d'évolutions maximales en matière de nouveaux services tel que l'accès au réseau Internet.

D'autre part, on distingue trois autres types d'architecture mixte:

o FTTB (Fiber to the building): La fibre optique va jusqu'au pied de l'immeuble. L'équipement est partagé par une ou quelques dizaines d'abonnés.

o FTTC (Fiber To The Curb): La fibre optique va jusqu'à une "armoire" ou une borne en extérieur, sur le trottoir, pour desservir plusieurs maisons.

o Système hybride fibre-câble coaxial : C'est le système développé pour les zones pavillonnaires américaines. La fibre va jusqu'à une "armoire" desservant 100 à 500 logements. Le branchement final est en câble coaxial pour pouvoir offrir la distribution classique de chaînes de télévision par câble, enjeu important pour les compagnies de téléphone américaines.

Ces architectures permettent de transmettre de la téléphonie, des données à hauts débits dans les deux sens, et surtout des programmes de télévision soit sous forme numérique, soit sous forme analogique suivant la technique actuelle des réseaux câblés.

Ces architectures mixtes utilisent sur les dernières dizaines ou centaines de mètres du raccordement, une paire de cuivre, un câble coaxial, ou les deux. Alors qu'il est très difficile de transmettre de très hauts débits sur une paire de cuivre sur quelques kilomètres, une telle transmission est relativement facile sur une centaine de mètres.

Le coût d'un raccordement terminal en fibre optique (capable d'adapter l'infrastructure existante au réseau commuté en fibre) représenterait, en 1994, un investissement d'environ 200 milliards de francs. La question est de savoir si aujourd'hui nous sommes prêts à payer une telle somme. La réponse est non lorsque l'on sait qu'une prise cuivre, comme la prise câble, coûte environ 400 francs, alors que le prix d'un raccord optique "à domicile" s'élève à plus de 20 000 francs.

D'ailleurs si ce coût est davantage à la portée des entreprises qu'à celle des particuliers, un réseau commuté en fibre optique n'apporterait aux entreprises, par rapport à l'infrastructure actuelle et l'exploitation que l'on peut en faire, que le transport de la vidéo animée.

Mais il existe avant que cette solution, techniquement la plus achevée, ne soit généralisable, d'autres moyens plus "rustiques" d'utiliser les voies de circulation existantes, compte tenu des contraintes de temps et d'argent. Les développements étudiés ci-dessus restent cantonnés au marché français: chaque pays disposant de sa propre stratégie. Nulle comparaison en effet entre les techniques de raccord et les investissements prévus par les Etats- Unis, les Japonais et les Français.

Normes, infrastructures, nombre de câblo-opérateurs (moins d'une dizaine en France, plus de 1400 aux Etats-Unis): Le poids des acteurs informatiques reste très différent. Monopoles (12) des opérateurs dans certains pays (France), influences gouvernementales plus ou moins fortes dans d'autres (Etats-Unis) sont autant de paramètres qui influent directement sur les techniques et moyens à mettre en oeuvre pour se raccorder et accéder à ces autoroutes.

c) Etat de l'art des technologies clés.

La réalisation des autoroutes de l'information passe par l'implantation de la fibre optique comme support essentiel. Cependant, tout le potentiel de ces nouvelles technologies ne peut être obtenu qu'en conjuguant les trois fonctions suivantes.

(1) La continuité numérique d'un bout à l'autre de la liaison.

La continuité d'un bout à l'autre de la chaîne de communication, c'est à dire depuis la source d'information jusqu'au terminal de l'utilisateur, est indispensable pour fournir les nouveaux services.

Le traitement informatique des données, des textes, des images et du son (13) permet d'offrir des services élaborés et complexes tout en rendant intelligent et simple l'accès à l'information. Ce traitement informatique est assuré principalement en deux endroits: dans le serveur, source de l'information, et dans le terminal de l'utilisateur.

La continuité numérique entre ces deux extrémités est donc nécessaire, car elle seule autorise la convergence des trois techniques que sont l'informatique, les télécommunications, et l'audiovisuel. En France, le réseau Numéris offre déjà cette continuité numérique, mais à bas débit.

(2) La transmission rapide dans les deux sens pour permettre l'interactivité

L'interactivité (14) est une capacité de dialogue entre l'utilisateur et la source d'information. Elle reste cependant très limitée si elle n'est pas en temps réel.

L'interactivité en temps réel du réseau Internet reste encore non résolue surtout en ce qui concerne les services de bases de données financières. Pour les simples consultations de services, le débit sur la voie de retour, c'est à dire dans le sens utilisateur vers serveur, est faible. Mais d'autres applications, telles que l'échange de fichiers, le travail en groupe sur des documents et la visiophonie, nécessitent que les deux sens de transmission fonctionnent à hauts débits. Les autoroutes de l'information doivent donc allier interactivité et instantanéité.

(3) La banalisation des services multimédias

Le futur du multimédia passe par l'interactivité. Mais les réseaux ne seront pas tout; l'arrivée du CD-ROM réinscriptible à des prix attractifs annonce la vraie banalisation du multimédia.

Dans peu de temps, les réseaux multimédias offriront aux utilisateurs, professionnels et privés, la possibilité de se connecter à un service à partir duquel ils interrogeront, grâce à la vidéo, un professeur, un collègue, un médecin ou un avocat. Internet, sera l'un des principaux véhicules de cette interactivité ainsi que les dizaines de milliers de sites commerciaux qu'il héberge déjà.

Plusieurs fournisseurs présentent déjà des logiciels qui permettent de faire du visiophone sur Internet à partir d'un micro-ordinateur connecté au réseau téléphonique commuté normal. Même si le manque de synchronisation entre le son et les images est encore présent, la banalisation d'une ligne RNIS (Réseau Numérique à Intégration de Services) et l'amélioration des algorithmes de compression rendront bientôt cette technologie plus transparente.

D'autre part, les coûts auront tendance à se stabiliser compte tenu de la concurrence que commencent à se livrer opérateurs de téléphone et câblo-opérateurs aux Etats-Unis.

La généralisation de ces services conduira également à rendre presque nul le coût du téléphone uniquement vocal, puisqu'il ne représentera qu'une quantité négligeable dans le flot d'informations multimédia déversées chez chaque abonné.

Les ventes de produits multimédia en France, ont augmenté de 80% entre les quatrième trimestres 1993 et 1994. Selon l'institut I+C, le CD-ROM enregistre la plus forte hausse avec 90% alors que le CD-I (15) augmente de 65%, même si 15% des points de vente ont décidé d'abandonner ce support en raison du faible nombre de titres disponibles.

Aux Etats-Unis, où les taux d'équipement sont les plus importants, le nombre de CD-ROM vendus sur la totalité de 1994 est en hausse de 229%

2. La percée conceptuelle du système Internet.

Un rapport du début de l'année 1995 de Goldman Sachs & Co estime que le marché de l'Internet (accès, contenu, logiciel, service, expertise) doit augmenter d'un montant de $366 millions en 1994 à un montant de $3,7 milliards en 1998, c'est à dire une multiplication par 10 en cinq ans. Le seul marché de l'accès à Internet devrait atteindre une valeur de $850 millions en 1998, représentant un montant de $135 millions en 1994. Mais si ces prévisions de croissance sont certes impressionnantes, les six premiers mois de l'année indiquent un développement de ce marché encore plus rapide. D'après un rapport plus récent de la société Maloff sortie en Juin 1995, le marché de l'accès à Internet connaît une croissance effrénée avec un taux d'augmentation de 28,4% par mois en moyenne. Il est passé d'un montant annuel de $118,8 millions (calculé en mars 1994) à un montant annuel de $521,41 millions (calculé en janvier 1995). En ajoutant l'impact des "Informations Services Providers" (comme AOL, Compuserve, Prodigy, etc.) qui totalisent à la fin août 1995 un total de 7,3 millions de membres (en progression de 46% par rapport à 1994), le marché des services on-line et de l'Internet représente un montant de $1,071 milliards. En 1996, ce marché devrait dépasser la valeur de $2,5 milliards.

a) Qu'est-ce que l'Internet ?

Le réseau Internet est constitué de plusieurs milliers de réseaux d'ordinateurs interconnectés utilisant un ensemble commun de protocoles de communication pour créer un moyen universel de communication. Le nombre d'utilisateurs de ce réseau est estimé à plus de 40 millions répartis dans plus de 90 pays (93 en Mai 1995). Tous ces utilisateurs accèdent à Internet à partir d'ordinateurs et de terminaux depuis les instituts d'éducation, les fournisseurs d'accès Internet (providers), et autres organisations.

Ces milliers de réseaux interconnectés (du réseau local au réseau étendu) sont contrôlés par différentes organisations, sont de différentes tailles et utilisent une palette étendue de technologies de réseau. Ils sont unis par l'emploi de protocoles et services communs. A travers l'Internet, vous retrouvez les mêmes services, implémentés sur de nombreux systèmes d'exploitation et matériels différents et ce, de façon transparente pour vous.

b) Qui contrôle l'Internet ?

Clairement, personne en particulier. L'Internet est constitué de plusieurs milliers de réseaux indépendants, chacun d'entre eux ayant ses propres autorités pour l'administrer. Cependant, l'orientation générale d'Internet est suivie par l'Internet Society, une association de volontaires dont l'intention est de promouvoir et de permettre l'échange global d'informations à travers ce réseau. Les aspects techniques d'Internet sont pris en charge par l'Internet Architecture Board (IAB) et ses subdivisions. Ils conçoivent et approuvent les nouveaux protocoles réseau et les applications qui sont utilisés à grande échelle sur Internet.

Une autre autorité, connue sous le nom de InterNIC, est responsable de l'enregistrement et du référencement de tous les ordinateurs et réseaux connectés à l'Internet, aussi bien qu'à la mise à disposition de services de consultant aux membres d'Internet. InterNIC est constitué de plusieurs organisations commerciales et principalement de General Atomics qui possède CERFNet, Performance Systems International (PSINet), et AT&T. PSINet et CERFNet sont deux des plus importants réseaux de l'Internet.

Internet Architecture Board (IAB) et InteNIC, cependant, ne supervisent pas les activités quotidiennes de l'Internet. Ceete tâche est laissée aux administrateurs propres à chaque réseau. Ces réseaux individuels peuvent également avoir leurs propres règles pour l'utilisation de leurs services et l'échange de leurs données. Ainsi, certains réseaux n'autorisent pas l'échange de données commerciales. D'autres empêchent les échanges de données non sécurisés.

c) Comment Internet a-t-il été créé ?

Ce réseau a été créé à l'initiative de l'armée américaine qui avait besoin d'être capable de communiquer en cas de conflit nucléaire. Ainsi, en 1964, l'idée d'un réseau sans direction centralisée fût proposée. Ce réseau a été conçu pour pouvoir fonctionner même détruit partiellement, chaque noeud du réseau étant similaire aux autres, avec sa propre autorité de création, de transmission ou de réception des messages.

Les premiers tests d'un tel réseau furent effectués en 1968 en Grande-Bretagne. Peu de temps après, l'agence du Pentagone pour les projets de recherches avancées (Advanced Research Projects Agency: ARPA) décida de financer un projet plus vaste et plus ambitieux aux Etats-Unis. Les noeuds du réseau seraient alors de "super-ordinateurs" très rapides.

A l'automne 1969, le premier noeud de la sorte fût installé à l'université de Californie à Los Angeles. En décembre 1969, il y avait quatre noeuds installés sur le réseau naissant qui fût appelé ARPANET (réseau ARPA). En 1972, il y en avait 37.

A la fin de la seconde année du projet, on constata curieusement que les utilisateurs d'ARPANET avait converti le réseau partagé d'ordinateurs en un bureau de poste à grand vitesse, subventionné au niveau fédéral. En effet, la majeure partie des échanges sur ARPANET ne concernait plus des échanges longues distances mais davantage des actualités et messages personnels.

Durant les années 70, le réseau ARPANET se développa. Sa structure décentralisée rendît son expansion aisée. Contrairement aux réseaux standards constitués, le réseau ARPA pouvait accueillir plusieurs types de machines.

Le premier protocole utilisé pour communiquer sur ARPA fût NCP (Network Control Protocol). Mais avec le temps et la technique progressant, NCP fût supplanté par un standard plus sophistiqué connu sous le nom TCP-IP (Transmission Control Protocol, Internet Protocol), qui est toujours utilisé de nos jours.

En 1977, TCP/IP fût utilisé par de nombreux réseaux pour se connecter à ARPANET. ARPANET lui-même resta assez fortement contrôlé jusqu'en 1983, quant sa composante militaire fût retirée de son architecture pour devenir MILNET.

Pendant les années 80, ARPANET s'étendit massivement et devint connu sous le nom INTERNET.

Une fois les protocoles mis en place, les outils qui constituent l'Internet aujourd'hui sont apparus:

- logiciel d'accès, FTP et messagerie fin 70,

- Usenet en 81,

- Gopher en 82,

- le World Wide Web en 89,

- Mosaïc en 92.

En 1990, ARPANET fût pris en charge par NSFNET fondé par la National Science Foundation.

3. Politique et autoroutes de l'information.

a) Enjeu stratégique.

La tenue d'un G7 spécialisé sur la société de l'information confirme à quel point ce sujet est considéré comme stratégique, et notamment par les Etats-Unis.

Le développement de nouvelles industries autour des technologies de l'information devrait assurer le développement économique d'une nouvelle ère industrielle. Aux Etats-Unis, on estime que près de 40% de l'augmentation du PNB provient de ces nouvelles technologies. Le marché des télécommunications devrait à lui seul pratiquement doubler d'ici l'an 2000 pour atteindre 900 milliards de dollars contre 580 en 1993.

Ces nouvelles technologies devraient également modifier la nature des échanges, la circulation des savoirs prévaudrait sur celle des marchandises. Les nations devront organiser "leurs industries" autour de la maîtrise et du transport de "cette intelligence".

b) Implications pour les P.M.E.

La mise en place du projet pilote No. 10 du G7, Marché global pour les P.M.E., veut aider les P.M.E. à échanger des informations commerciales, trouver de nouveaux marchés, et améliorer les paiements grâce au réseau informatique. Les entreprises qui maîtriseront ces technologies, bénéficieront d'un avantage sur les marchés globaux (vendre dans le monde entier plus vite et plus sûrement sans avoir les moyens financiers des multinationales), alors que les autres risquent d'être marginalisées.

La numérisation de toutes les données (texte, image fixe, image animée, son) modifient et facilitent leurs conditions de diffusion, d'exploitation et d'archivage tout en abaissant les coûts de ces opérations. Lorsque des informations, précises et fiables, comme des répertoires d'activité de sociétés sont accessibles, facilement, par tous, dans le monde entier, la seule maîtrise d'un fichier client n'est plus un gage de compétitivité. De nouveaux services de réservations en ligne ("on line") liés avec le système interne de gestion de flux tendus pourraient permettre, aussi bien pour une PME que pour une multinationale, une optimisation des transports. C'est l'accès rapide et fiable à l'information, la capacité d'échanger de "l'intelligence" et non plus seulement des produits qui seront la clé de la compétitivité.

B. Les acteurs de l'offre et leurs stratégies.

La bataille qui s'engage principalement aux Etats-Unis pour contrôler les réseaux des futures autoroutes de l'information, met en présence les plus grandes sociétés américaines et mondiales dans des domaines très divers qui peuvent être classés en sept groupes:

- les fournisseurs d'infrastructures,

- les fournisseurs de supports d'accès hardware et software,

- les opérateurs de services d'accès,

- les fournisseurs de logiciels d'accès aux services on- line et à Internet,

- les fabricants de matériels et de logiciels informatiques,

- les développeurs de produits,

- les fournisseurs de produits.

Le paysage est en perpétuelle évolution. Les banques sont a priori des utilisateurs mais pourraient songer à devenir des acteurs si leurs analyses stratégiques les conduisent à penser que le développement des transactions on-line peut leur porter préjudice. Il en va de même des grands opérateurs de cartes de crédit. Microsoft, plutôt connu pour ses logiciels et notamment son interface Windows, essaie de prendre pied sur le marché du micro-paiement et de la gestion financière grand public. En l'absence d'axes stratégiques clairement perceptibles, toutes les entreprises du secteur cherchent avant tout des alliances, dans un contexte où les pouvoirs publics se méfient avant tout de l'apparition de super-monopoles.

La conquête de l'espace avait été proposée au peuple américain par le Président Kennedy comme la nouvelle frontière du 20ème siècle.

De la même manière, le projet "National Information Infrastructure" (NII) (16) a été proposé par le vice-président Al Gore, comme une nouvelle frontière pour le 21ème siècle.

Grâce à cette impulsion, archétype des stratégies à l'américaine, les Etats-Unis ont vu les industries du spectacle, de l'informatique, des télécommunications, de la distribution, et de l'information entrer dans une effervescence dont on ne voit pas encore bien les résultats, mais dont l'objectif est clairement affirmé: le contrôle de la chaîne numérique de l'information à l'échelle mondiale de l'aval vers l'amont.

Le développement des autoroutes de l'information passe par une profonde recomposition du paysage des télécommunications et de l'audiovisuel. Les américains ont les premiers montré la voie en multipliant les alliances et les fusions.

1. Les fournisseurs d'infrastructures.

On distingue les sociétés de télécommunications opérant sur des longues distances des sociétés de télécommunications locales.

a) Les sociétés de télécommunication opérant sur les longues distances (AT&T, MCI, Sprint)

Ces sociétés appelées "carriers" voient dans l'avènement des autoroutes de l'information l'occasion de remettre en cause le partage d'activités qui leur fût imposé à l'occasion de la déréglementation des années 1980.

Parce que l'explosion du multimédia dont nous parlions précédemment implique une combinaison d'éléments complexes (voix, son, données, images) et une maîtrise complète de la chaîne de communication, ces entreprises récupèrent une clientèle locale dont elles ont été écartées au profit des sociétés de télécommunications locales. AT&T, qui est aussi l'un des plus grands constructeurs de matériel de télécommunication, y voit aussi l'opportunité de vendre de nouveaux équipements (serveurs, réseaux, commutateurs, logiciels).

Aux Etats-Unis, les sociétés les plus impliquées dans ce processus sont AT&T, MCI, Sprint, et News Corp.

France Télécom en France et Deutsche Télécom en Allemagne se sont engagés dans des discussions délicates outre- Atlantique avec l'opérateur téléphonique américain Sprint.

Au Royaume-Uni, les principaux protagonistes sont Cable & Wireless et British Télécom. Ce dernier dispose d'une autonomie accrue du fait de sa récente privatisation.

En Allemagne, à la différence des Etats-Unis et du Royaume- Uni, il n'y a qu'un opérateur chargé des télécommunications et du câble: Deutsche Telekom, qui sera lui aussi à son tour partiellement privatisé en 1996.

b) Les sociétés de télécommunications locales, issues du démantèlement d'AT&T en 1984.

Ces sociétés sont appelées Regional Bell Operating Compagnies (RBOC's).

Ce sont des entreprises bénéficiant jusqu'à présent d'une position sinon monopolistique, du moins dominante dans les liaisons téléphoniques locales sur des régions regroupant plusieurs Etats.

Les concurrents des compagnies locales, les Competitive Access Provider (CAP), ne réalisent que moins de 1% du chiffre d'affaires de cette activité. Ce chiffre fait ressortir les limites d'une politique de concurrence pourtant affichée clairement par l'autorité de réglementation. Cette autorité de réglementation est la Federal Communication Commission (FCC) qui relève du Congrès. La capitalisation boursière des RBOC's représente aujourd'hui de deux à quatre fois la valeur initiale lors du démantèlement d'AT&T au début de 1984.

Elles ont chacune un chiffre d'affaires approchant celui de France Télécom. Elles disposent de véritables trésors de guerre, qui les placent en position favorable pour la conquête de nouveaux marchés.

Ces principaux opérateurs, que l'on surnomme les "baby bell", sont Bell South, GTE, Nynex, US West, Pacific Telesis, South Westem Bell, SWB, et Bell Atlantic. Ces compagnies de téléphone ont été les premières à annoncer le déploiement massif d'autoroutes utilisant très largement la fibre optique.

2. Les câblo-opérateurs.

Les câblo-opérateurs ont une taille plus modeste: la plus petite RBOC a un chiffre d'affaires triple de celui du plus gros câblo-opérateur, TCI. Leur situation financière est beaucoup moins florissante car ils souffrent d'un manque de fonds propres.

Leurs perpectives tarifaires sont peu encourageantes; ils ont notamment subi une réduction autoritaire de leurs tarifs, décidée par la "FCC" (17). Nombre de réseaux câblés étaient et restent vétustes et ont besoin d'être renouvelés.

C'est la raison pour laquelle, en dépit de l'autorisation de faire de la téléphonie, qu'ils ont activement participé à la recherche d'alliances.

Les principaux câblo-opérateurs aux Etats-Unis sont Viacom et Time Warner, que l'on retrouvera dans le domaine du software et de la télévision interactive. Mais le plus gros reste encore TCI.

En Europe, British Telecom, France Telecom et Deutsche Telekom sont les plus gros intervenants. Nous verrons que par le jeu des alliances, RWE, deuxième opérateur allemand, est également très présent sur le marché européen.

3. Les opérateurs de services d'accès.

Les opérateurs de service d'accès sont des prestataires qui permettent aux entreprises comme aux particuliers d'avoir un accès informatique aux services on-line ou à Internet.

Dans le cas de services on-line, ces opérateurs sont également propriétaires de l'infrastructure à laquelle ils connectent leurs abonnés et des informations qu'elle véhicule. Sur le marché des services on-line, on peut citer comme opérateurs de services propriétaires: America On Line, Compuserve, Prodigy, Genie, Delphi, Lexis Nexis, Medis, Datatimes, Dun & Bradstreet, Dow Jones News, Dialog,...

Dans le cas d'Internet, l'opérateur de services d'accès employé dépend du type de connexion choisie. Nous reviendrons précisément sur les types de connexion disponibles plus loin dans cette étude. Pour cette partie, citons les deux types d'opérateurs de services d'accès à Internet et les types de connexion qu'ils proposent:

- opérateur de services spécialisé dans l'accès Internet avec accès direct par câblage d'une machine à un routeur de l'Internet ou accès par liaison téléphonique en utilisant un modem. Parmi ces opérateurs de services d'accès spécialisés, citons CERFNet, Netcom, PSINet, InternetU, AlterNet/UUnet... pour les Etats-Unis, EUnet, TransNet, Oléane, FranceNet... pour la France et l'Europe (une liste complète des opérateurs de services accès à l'Internet est fournie en annexe 1 avec, pour chacun, les services proposés et les tarifs).

- opérateur de services d'accès à un service on-line propriétaire et qui propose un accès Internet. De plus en plus, les services on-line grand public intègrent dans les services offerts, un accès Internet (America On Line, Compuserve, Prodigy). Le type de connexion proposée est identique à celui de la connexion au service on-line: Liaison téléphonique en utilisant un modem.

4. Les fournisseurs de logiciels d'accès aux services on- line et Internet.

Il existe sur le marché plusieurs fournisseurs de logiciels d'accès aux services on-line et Internet.

Les logiciels d'accès aux services on-line sont fournis par les services on-line eux-mêmes. Dans ce cas, l'utilisateur n'a pas le choix. Ces logiciels sont conçus pour être exécutés dans des environnements graphiques (type Windows) dans le cas de services on-line grand public. Ce n'est pas toujours le cas pour les bases de données professionnelles où l'interface reste une interface texte. Certains services on-line sont accessibles par l'intermédiaire de logiciels de communication classiques (Ex: Terminal, Smartcom...).

Pour l'accès à Internet, le choix est plus vaste car il n'y a pas d'interface propriétaire mais plutôt une offre assez large d'outils développés pour utiliser les normes et protocoles du réseau. Les fournisseurs de logiciels d'accès au réseau Internet sont nombreux et parmi les principaux:

- Netscape Communications Corporation (voir annexe 3) dont l'objectif est d'être le premier fournisseur de logiciels ouverts qui permettent au public et aux entreprises d'échanger des informations et d'effectuer du commerce sur Internet et les réseaux globaux. Cette entreprise fût fondée en 1994 par James H. Clark, le fondateur de Silicon Graphics Inc., et Marc Andreessen créateur du logiciel Mosaic (premier logiciel de navigation du World Wide Web). Netscape Communications Corporation distribue deux types de produits: le logiciel de navigation client et le logiciel serveur:

o Le logiciel de navigation client permet aux utilisateurs d'accéder et de consulter tous les sites du World Wide Web.

o Le logiciel serveur permet d'installer et de maintenir un serveur pour publier des informations et conduire des opérations commerciales sur Internet.

- Microsoft Corporation permet accès au réseau Internet par l'intermédiaire du réseau propriétaire MSN (Microsoft Network) et du logiciel Microsoft Internet Explorer 2.0. Le réseau MSN est un nouveau service on-line dont accès est possible par Windows 95.

- Spry Inc., devenu la division des services Internet de Compuserve en Mars 1995, commercialise plusieurs produits pour accéder ou mettre des informations sur Internet. Parmi ces produits, Mosaic in a box for Windows 95, Internet in a box, Internet Office Professionnal et Internet Office Server.

- Netmanage commercialise un ensemble d'outils regroupés sous le nom de Chameleon. Chameleon peut être installé, configuré et connecté à Internet en cinq minutes environ selon Netmanage. La fonctionnalité "Instant Internet" permet à l'utilisateur de souscrire automatiquement à l'un des cinq fournisseurs accès proposés à savoir: Advantis, Alternet, CERFNet, Portal ou Performance Systems International Inc (PSI). Le fournisseur accès PSI offre même 7 jours gratuits de pleins services aux utilisateurs de Chaméléon.

5. Les fabricants de matériels.

Ces industries les plus connues du grand public sont vivement attirées par les autoroutes de l'information. Elles considèrent que ces marchés ont des perspectives de croissance importantes et espèrent y prendre position, grâce à des produits de plus en plus sophistiqués.

Les fabricants de matériels informatiques sont très sollicités par les exigences dues au développement des autoroutes de l'information car ils se trouvent en amont de la chaîne. De plus, toute la chaîne informatique, des grands ordinateurs au marché des portables, y trouve un intérêt. Les micro-ordinateurs intègrent de plus en plus une configuration du type multimédia que ce soit pour les desktop ou les notebook. Ces configurations nouvelles permettent d'accroître la convivialité des micro- ordinateurs ainsi que leur puissance de calcul. Le CD-ROM, le CD-I et le microprocesseurs Pentium et Power-P.C (18) permettent respectivement de développer ces deux caractéristiques. L'industrie du serveur fait aussi partie intégrante des stratégies de développement des fabricants de micro-ordinateurs dans un marché principalement tourné vers les réseaux.

D'autre part, la convivialité des micro-ordinateurs est renforcée par les innovations des industries de logiciels. Parmi elles, Microsoft, qui dispose d'un quasi-monopole mondial laisse peu de marge de manoeuvre pour les concurrents notamment avec la sortie du nouveau système d'exploitation Windows 95, intégrant son propre service "on-line".

Il serait trop long de dresser une liste complète de tous les intervenants sur ces marchés; cependant il convient de citer certains d'entre eux. Parmi les principaux fabricants de matériel informatique, le peloton de tête, comprend: Compaq, IBM, Apple, Packard Bell, Nec, Hewlet Packard, Apple, Zenith Data Systems et Olivetti.

6. Les développeurs de produits.

a) Sociétés de services, consultants, agences de communication interactive.

Ces prestataires conseillent, réalisent un plan marketing, possèdent des designer, organisent les informations et développent des serveurs Web. Leur compétence dépend en grande partie de leur capacité à intégrer dans leur offre des métiers très différents (compétence en design, en marketing et en technologie). Ces sociétés proposent du sur-mesure. A l'opposé, certaines sociétés telles IndustryNet, proposent un service unique, plus adapté aux PME.

b) Les agences de publicité généralistes

Si vous travaillez déjà avec elles, elles vous expliqueront les possibilités des nouveaux médias pour votre marketing, elles proposent un service complet, et en général font sous-traiter la réalisation. Leurs approches et leurs coûts les rendent peu accessibles aux moyennes entreprises.

7. Les fournisseurs de produits.

Fer de lance des exportations américaines, ces industries, surtout celles du cinéma et des programmes audiovisuels, voient le déploiement des autoroutes sur le sol américain et mondial comme moyen de multiplier la valorisation de catalogues déjà amortis, et d'écouler des produits nouveaux.

Ces produits sont facilement amortissables grâce à des effets de série. Les groupes d'édition cherchent à rentabiliser leur contenu par une diversification de leur mode de diffusion.

Parmi ces industries de programme, les industries du cinéma sont en première ligne.

Le chiffre d'affaires de la vaste nébuleuse "télécoms- médias-loisirs-informatique-électronique grand public" devrait passer de 1400 milliards de dollars en 1992 à 2200 milliards de dollars en l'an 2000. S'il est trop tôt pour identifier, dès à présent, les créneaux stratégiques et les centres de profit de ce malstrom industriel, il semble désormais acquis que le software (logiciels, applications, programmes, services) dégagera davantage de marge que le hardware (machines, terminaux) ou la distribution, partout en voie de déréglementation.

Les entreprises qui domineront ce secteur s'appellent DreamWorks SKG, Reuters, Viacom/MTV, Disney, Microsoft, Sony.

Ce qui rapproche ces firmes, au premier abord disparates, c'est que leur succès dépend de leur capacité à se placer favorablement sur les "inforoutes", à inventer, à véhiculer ou mettre en bouquet ces programmes et services qui constituent le nouvel or noir de nos économies immatérielles. Leur inffluence, ils la tireront sans doute moins de leur gigantisme ou de la taille de leurs profits que de leur capacité à modeler nos sociétés.

L'offensive de ces géants de l'industrie américaine pose, avec une acuité renouvelée, le problème du déséquilibre des échanges culturels transatlantiques.

C. Les stratégies des acteurs.

1. Historique: Des échecs retentissants... qui ne remettent pas en cause le mouvement.

De très imposantes tentatives d'alliances (TCI/BELL) ont contribué à imposer une dynamique d'ensemble propice aux développements des autoroutes de l'information. Cette dynamique a donné lieu à des effets d'annonces qui n'ont pu être que profitables pour la suite des événements. Le projet du "National Information Infrastructure" est, pour partie, à l'origine des grands rapprochements qui se sont opérés outre Atlantique.

Ce projet vient récemment d'être complété par un projet de loi adopté le 4 août dernier par la Chambre des représentants. Même si l'état actuel des négociations ne fait pas encore de ce projet une loi, c'est déjà une révolution. Il ne s'agit ni plus ni moins que d'une très large déréglementation de l'industrie de la communication, ouvrant les différents secteurs de cette industrie à la concurrence et libéralisant considérablement les limites fixées au cumul de propriété des différents médias.

On le remarque bien, les pouvoirs publics, que ce soit aux Etats-Unis ou en France, encouragent vivement un développement en faveur des autoroutes de l'information.

a) Des stratégies par alliance.

Il serait trop ambitieux et quasiment impossible de faire un inventaire des principales alliances stratégiques dans le domaine des autoroutes de l'information. La raison est simple: l'ensemble des acteurs énumérés précédemment entend être présent sur un marché en pleine expansion (voir annexe 2: tableau récapitulatif des alliances).

C'est donc dans le cadre de ces nouvelles déréglementations, en cours ou à venir, que les grands opérateurs et les entreprises appartenant aux secteurs des nouveaux modes de télécommunication se doivent de fournir une offre complète et homogène, faute de quoi elles risquent de se retrouver dans une situation de marginalisation.

L'impulsion est venue des Etats-Unis avec la bataille financière opposant les compagnies locales de téléphone et les câblo-opérateurs. Malgré quelques échecs, il faut retenir:

- l'accord entre US West et la Time Wamer avec un enjeu financier de 2 milliards de dollars,

- le rapprochement de Nynex et Viacom avec un enjeu financier de 1,6 milliards de dollars,

- en mars 1995, Sprint s'allie à TCI, Comcast et Cox (câblo-opérateurs),

- plus récemment, deux grandes alliances stratégiques se sont conclues; l'une entre Bell Atlantic, Nynex, US West, et Air Touch dans le domaine du téléphone cellulaire et l'autre entre Bell South, Ameritech, SBC communications (téléphone) et Disney (industries de programmes),

- accord entre Netscape et Terisa Systems Inc (avril 1995) pour créer un standard unique de cryptage pour le transfert sécurisé d'informations on-line [le système Secure Hypertext Transfert Protocol (S-HTTP) de Terisa et le système Secure Socket Layer (SSL) seront confondus].

Le secteur des Télécoms d'entreprise est également en pleine mutation, dans la mesure ou des groupes de taille très importante et de nationalités différentes s'associent sous forme de consortiums afin d'élaborer ensemble des stratégies communes de développement.

Télécoms d'entreprises: Les principales alliances.

Consortiums 			Opérateurs

IRIS				Compagnie Générale des Eaux.
Unisource (KPN-Tolia-Swiss télécom)

ATLAS 				France Télécom / Sprint
Deutsche Telekom

CONCERT 			British Telecom
MCI (Etats-Unis)

INFONET 			Deutsche Telekom / Swiss Télécom /
Tella (Suède)
France Telecom / KPN (Pays-Bas)

GLOBAL DIGITAL 			Cable & Wireless (CaGB) /
Téléglobe (Canada) / IDC (Japon)
HIGHWAY 			HKT (Hongkong) / Télé2 (Suède)

WORLD 				ATT / STL (Singapour)
PARTNERS 			KDD (Japon)

UNIWORLD 			ATT
(projet)			Unisource

b) Des partenaires différents pour des stratégies gagnantes.

(1) Crise de croissance pour les petites sociétés

Les petites sociétés de services en informatique qui sont à l'origine d'évolutions technologiques majeures sur les autoroutes de l'information sont aspirées par le marché. La demande étant très forte et urgente, elles connaissent pour la plupart rapidement des crises de croissance (problème de cash flow); ce qu'elles gèrent à court terme plutôt bien, en trouvant des alliances avec des partenaires "gros calibre " (IBM, Microsoft, les banques, les opérateurs de téléphonie et de câble) ou en se lançant sur les marchés financiers. L'exemple le plus spectaculaire est celui de la société Netscape (voir annexe 3) qui lors de son introduction en bourse en août dernier a capitalisé 30 fois son chiffre d'affaires (alors que la société fait des pertes !).

(2) Etre présent à n'importe quel prix pour les majors.

Ce marché et les technologies qui le portent sont en telle expansion que les grosses entreprises préfèrent racheter à n'importe quel prix une société qui offre une technique ou un savoir faire susceptible de les positionner sur ces marchés (et surtout de ne pas les laisser à l'écart). C'est ainsi que Compuserve, voyant ses parts de marché réduire en mai dernier suite à la stratégie de son concurrent America On Line, qui offrit quelques semaines plus tôt un accès Internet via son serveur, a racheté la société SPRY (qui propose une solution complète d'accès Internet) pour $ 100 millions. D'après les analystes financiers, cette société n'en valait pas le quart ! Il fallait être présent et vite, or il n'y avait pas d'autres sociétés à acheter, expliquent les responsables de Compuserve.

Ceci à pour effet de stimuler la créativité des petites sociétés et permet aux grosses sociétés de maintenir leurs parts de marché. La Silicon Valley reprend sa place de star californienne aux Etats-Unis et dans le monde où les américains demeurent leader aussi bien en terme de développement de technologies que d'intensité d'utilisation.

c)Les conséquences des alliances.

(1) Les conséquences inhérentes au marché des autoroutes de l'information.

Ces conséquences sont celles qui sont propres au développement des autoroutes de l'information. Elles s'inscrivent dans le cadre de la déréglementation des télécommunications aussi bien aux Etats-Unis qu'en Europe.

Cette évolution de l'accès aux informations au niveau planétaire présente les mêmes caractéristiques que n'importe laquelle des révolutions. Par analogie avec le domaine militaire, une révolution implique des stratégies d'attaque et de défense. L'histoire et la sociologie ont montré que les alliances entre les différents belligérants permettent de construire une unité; et c'est cette unité renforcée qui permet de mieux avancer ou de mieux se défendre.

La maîtrise de la chaîne de l'information à l'ère du numérique passe avant tout par le désir de chacun des intervenants de s'unir là où ils sont technologiquement en position de faiblesse. La conséquence directe que l'on peut qualifier de positive et nécessaire permet la progression technologique vers une meilleure maîtrise de la recherche. Plus les alliances se multiplieront, et plus les industries domineront les techniques de la diffusion des informations.

Ainsi, la multinationalisation des firmes crée trois avantages (avantage spécifique, avantage à la localisation et avantage à l'internalisation) permettant ainsi des économies d'échelle et une différenciation en terme de produit.

(2) Les implications industrielles et commerciales de ces alliances.

Un deuxième type de synergie est à dégager de ces stratégies de développement par alliances.

Le rachat de Lotus par IBM, a permis à ces deux firmes de réagir en terme de produit face au leader Microsoft. IBM, avec le Lotus Notes, produit vedette de Lotus (logiciel de travail en groupe), qui peut être utilisé sur toutes les machines quel que soit leur système d'exploitation, a fait réagir Microsoft qui prépare actuellement le lancement d'un produit concurrent, baptisé "Exchange". La firme IBM dispose ainsi d'un avantage compétitif en terme de produit et en terme de temps.

Les stratégies coopération/concurrence dans un environnement comme celui-ci où les frontières des secteurs, des groupes, et des firmes sont mouvantes, prennent la forme de courses entre les différents concurrents. Ces courses stratégiques peuvent être observées pour la recherche et développement, la production/distribution (Zenith Data Systems et tout récemment NEC et IPC) et l'adoption de normes techniques tout le long du processus de production.

L'importance de ces stratégies de coopération est cruciale en matière de R&D, surtout dans ces industries intensives en technologie. La R&D est l'un des principaux domaines d'investissements stratégiques, via ces accords de coopérations et d'alliances. La forme principale de coopération de l'ensemble des accords précités est la Joint venture. La principale motivation est technologique, elle consiste en des transferts ou des rapprochements de savoir faire. D'une façon générale, le rapprochement permet soit aux deux firmes (joint-venture), soit à plusieurs firmes (consortium):

- des économies d'échelle, puisque l'activité est rationalisée en un ou plusieurs centres de recherche et de production,

- un accès à la connaissance ou la possibilité de mettre en route une activité dans laquelle il existe une complémentarité entre les deux sociétés,

- une réduction du risque,

- une accélération de la concurrence, dans la mesure où ces regroupements influencent les bases de la compétition dans les secteurs de l'informatique, du logiciel et des télécommunications.

D'un point de vue commercial, certains accords permettent une amélioration en termes de marketing et de communication.

Bien souvent, des entreprises développeront leurs secteurs communication et marketing en passant des alliances avec des acteurs de renom présents sur la chaîne de l'information. Ainsi, certaines de ces alliances, parfois ponctuelles, auront pour vocation une amélioration de la notoriété de l'entreprise. Outre l'aspect financier et technologique, il ne faut pas négliger qu'une présence sur les autoroutes de l'information, que se soit par la création d'un serveur Web ou par une alliance avec un autre partenaire, représente, avec une bonne couverture presse (articles, mailing, publicité...), un bon outil de communication exteme.

L'accord entre Zenith Data Systems, Netscape et Libération a permis au constructeur de micro-ordinateur français de développer un serveur Internet à l'occasion du dernier festival de Cannes.

La société française qui, malgré sa position moyenne sur le plan des médias aux Etats-Unis, a su montrer qu'elle était capable d'être présente sur un événement aussi retentissant que le festival de Cannes.

Les retombées en terme de publicité et de communication furent importante puisque plus de 300000 "visiteurs" sont venus consulter le serveur. Le serveur permettait d'obtenir des informations sur les films et les acteurs en compétition pendant la quinzaine du festival mais permettait en outre un accès direct sur le serveur de la société en donnant la possibilité aux visiteurs de s'informer sur les nouveaux produits de la firme et surtout de passer des commandes.

D. Les nouveaux supports de téle-services et télé- marketing.

1. Services on-line.

En pleine émergence, le marché des services on-line est difficile à appréhender car il s'inscrit et se pense d'emblée dans un contexte mondial. Face à une terminologie compliquée, au lancement de multiples projets, à un foisonnement d'alliances et à l'implication des "politiques", il nous est apparu nécessaire de clarifier la notion même de services on-line et de définir notre champ d'investigation.

Avec l'arrivée en force de la micro-informatique communicante, un foisonnement de services nouveaux émerge et pénètre aussi bien le monde professionnel que le grand public: ces nouveaux services sont communément appelés services on-line.

Comme nous l'avions précisé ultérieurement, lors de l'énumération des différents acteurs prenant part au marché des autoroutes de l'information, une grande confusion règne en ce qui concerne le marché des services on-line et ceci, pour un certain nombres de raisons:

- le foisonnement des alliances et des rachats,

- le lancement de multiples projets,

- l'apparition d'un terminologie compliquée,

- l'implication des politiques avec le débat sur les autoroutes de l'information.

Face à ce marché émergent encore mal maîtrisé et mal défini, il est indispensable de préciser ce que l'on entend par services on-line et d'en donner une définition cohérente. D'une manière générale, les services on-line sont une association de techniques de télécommunication et de l'informatique en vue du traitement de l'information à distance. Partant de cette définition, on s'aperçoit que l'on peut mettre ce que l'on veut dans ces services on- line.

Quels critères de segmentation adopter pour cerner au mieux ce marché ?

Une analyse des services on-line permet d'extraire plusieurs critères de différenciation:

- les services on-line s'inscrivent dans une problématique de diffusion au plus grand nombre de l'information,

- les services on-line sont diffusés sur un réseau de télécommunication ouvert au public,

- ils permettent la connexion à des serveurs d'information,

- ils impliquent une interactivité entre le service et l'utilisateur,

- enfin, le terminal doit posséder une interface graphique.

Suite à ce premier ciblage, il est possible de distinguer deux types de services on-line:

- service télématique bas débit du type vidéotexte (19)

- service télématique micro-commercial du type Compuserve,

a) Deux types de services on-line

(1) Les services télématiques à bas débit

Le vidéotexte est un moyen de communication permettant d'accéder, à partir de terminaux simples et gratuits (ou peu chers), à des services informatiques hébergés par des centres serveurs. Le vidéotexte s'est développé d'abord en Europe à partir de terminaux spécifiques sans normalisation globale au préalable. La multiplication des normes au niveau mondial a entraîné un cloisonnement des marchés.

Mais comme nous pouvons le voir dans le tableau ci-dessous, c'est le système français, mondialement connu sous le nom de son terminal Minitel, qui a remporté le plus franc succès.

Type de 	Pays 		Nom du 		Année de 	Nombre de
Utilisateurs
facturation 			service 	création 	service
réguliers

Abonnement 	Allemagne 	BTX 		1983 		 2
600 		     700 000

	Angleterre 	PRESTEL 	1980 		 1 000 	
      40 000

Kiosque 	France 		TELETEL 	1982 		22 000 	
  13 000 000
			/MINITEL

	Etats-Unis 	NAPLPS 		1984 		 1
500 		     200 000
(Source: Intégration Marketing, mai 95)

(2) Les services télématiques micros commerciaux.

(a) Les "serveurs-réseaux".

Les "serveurs-réseaux" sont des services on-line possédant leurs propres réseaux. Ces réseaux sont constitués de liaisons spécialisées reliant les fournisseurs de contenus et différents points d'accès répartis dans différents pays.

Le contenu de tels serveurs sont des banques de données structurées, consultables à l'aide de terminaux (micro- ordinateur + terminal vidéotexte) via les réseaux de télécommunications, interactifs et payants sous trois formes: l'abonnement, un coût horaire de connexion, des coûts supplémentaires suivants les services utilisés.

On peut dénombrer deux grandes familles de "serveurs- réseaux": ceux à vocation professionnelle et ceux à vocation grand public (comme Compuserve).

Les "serveurs-réseaux" à vocation commerciale se caractérisent surtout par leur qualité de service (bonne gestion de l'abonné, convivialité, information structurée, interface de qualité...).

Les serveurs électroniques commerciaux (ou "serveurs réseaux")

Année de 	Les acteurs 		Nombres 	Principaux
Tarifs
création				d'abonnés	services

	Grand public				E-mail
	Compuserve				Forums
1979 		AOL			12 millions	News		
(voir annexe 4)
	GEnie 					Jeux
	Delphi... 				Sport...

	Professionnel
	Lexis/Nexis 				Finance
	Medis 			 5 millions 	News
1982 		Dow Jones News 				Banques de 	Variables (20)
	Dialog 					données
						spécialisées
(Source: Intégration Marketing, mai 1995)

Nombre d'abonnés des services on-line (en millions).

		Jan 95 	Fev 95 	Mar 95 	Août 95
	Evolution: mars-août 95

Prodigy 	1,38 	1,45 	1,55 	1,7 		 9,6%
Compuserve 	1,7 	1,75 	1,8 	2,5 		38,8%
AOL 		1,75 	1,87 	2,2 	3,1 		40,9%
(Source: PEE Chicago)

Prévision d'évolutions du nombre d'abonnés en millions.

Abonnés 	1994 	1995 	1996 	1998 	2000

AOL 		1,3 	2,6 	 3,9 	 5,5 	 6,3
Compuserve 	2,4 	3,6 	 4,7 	 5,6 	 6,3
Prodigy 	1,1 	1,2 	 1,3 	 1,6 	 1,9
Total		5	7,7	10,2	13,1	14,9
(Source: Integration Marketing, mai 1995)

Il existe également deux autres types de services télématiques micro que sont les BBS et le kme="D2a">iosque micro (pour la France).

b) Comment se connecter aux services on-line?

La connexion aux Etats-Unis est différente de celle en France. En effet, la plupart des serveurs-réseaux disponibles en France le sont par l'intermédiaire de services France Télécom.

Pour la France, il existe trois façons de se connecter aux services on-line:

o "en direct": on appelle le serveur; il nous envoie une disquette qu'on installe sur notre micro-ordinateur. On compose le numéro du serveur et on s'y connecte.

o par le kiosque:

- pour le Télétel, il suffit de composer un code générique (type 36 15) et on se connecte via un code d'accès,

- pour le kiosque micro, on doit d'abord faire la démarche de contacter le serveur pour obtenir une disquette d'installation et ensuite c'est le même fonctionnement que pour le Télétel/minitel.

o par une ligne dédiée à travers un opérateur (Transpac en France, Datex J en Allemagne...) Ces trois modes d'accès permettent à l'utilisateur d'obtenir une tarification adaptée à ses besoins et au serveur d'élargir leur cible potentielle.

Tableau récapitulatif des modes d'accès aux services on- line

					Points forts 			
	Points faibles

Accès direct 			Fidélité de l'utilisateur 	
	Tarification non utilisable pour
				(abonné) 				tout le
territoire
				Contact direct entre le serveur
	Tarification différente de la
				et l'abonné 				facture
	téléphonique.

Le Kiosque 			Accessible facilement 		
	Volatilité de l'utilisateur
				Cible potentielle importante 	
	Services restreints
				Tarification unique pour 		(pour
le Minitel)
				l'utilisateur 			
	Tarification élevée.

Opérateurs 			Fidélité de l'utilisateur 	
	Câble pas très répandu dans
(Transcable) 			(abonné) 				certains
Pays
				Tarification unique pour
				l'utilisateur

(Source: Integration Marketing, mai 1995)

2. Internet.

a) Rappel

C'est dans les années 1960, en 1969 exactement, qu'a été conçu le réseau Internet, réseau public subventionné, qui dans l'esprit du Vice Président américain A1 Gore pourrait constituer l'épine dorsale d'un réseau d'autoroutes à la fois national et international.

Internet, est un "réseau de réseaux" initialement destiné aux besoins d'échanges et de communications entre centres de l'armée, centres de recherche et universités.

Aujourd'hui, il permet l'interconnexion de sites informatiques et de réseaux locaux d'entreprises.

Avec des coûts abaissés par la prise en charge d'une partie de son exploitation par l'administration fédérale aux Etats-Unis, Internet s'est largement étendu au niveau mondial.

Internet peut s'envisager comme une structure hiérarchique à trois niveaux. On part d'un réseau local connecté à un réseau régional, lui même raccordé à un réseau national. L'interconnexion de l'ensemble des réseaux nationaux ainsi formée (ou "backbone") constitue l'Internet.

A ce jour, Internet est certainement l'autoroute la plus banalisée et la plus mondialement parcourue. Internet, est un réseau géant rassemblant environ 17 000 sous réseaux à travers le monde, et fonctionnant sous le même protocole TCP/IP (Transmission Control Protocol/Internet Protocol). Le protocole a été initié par le département de la Défense américaine dans les années 1980.

b) Les outils Internet

Un certain nombre d'outils permettent d'accéder aux ordinateurs connectés à ces réseaux et donc aux informations qu'il contient.

Les principaux outils sont au nombre de cinq:

- la messagerie électronique. (E-mail),

- l'accès aux banques de données (Gopher),

- les forums électroniques (newsgroup),

- les transferts de fichiers (FTP),

- le World Wide Web.

Ces outils forment la charpente d'Internet.

(1)- La messagerie.

Ce service de base permet la communication internationale à très bas coût outrepassant les problèmes de distances et de décalages horaires.

L'intérêt principal du réseau Internet est la possibilité d'échanger des messages avec les autres utilisateurs, par l'intermédiaire du service de messagerie appelé E. Mail (Electronic Mail). Au lieu d'avoir une adresse postale ou un numéro de téléphone, on dispose d'une adresse E. Mail.

En France, la plupart des sites sont identifiés par le suffixe fr. (uk désigne la Grande-Bretagne et jp le Japon...). Pour envoyer un message à un correspondant, on utilise un logiciel spécial (Eudora,...). La messagerie est un excellent moyen d'information.

Ceci permet de recevoir et d'envoyer des messages ainsi que des fichiers à tous les utilisateurs, en connaissant leurs adresses. chaque organisme connecté à Internet, possède une adresse propre et unique (tel un numéro de téléphone) du type:

- name@domain_name.suf.

Exemples de suffixe:

- .edu désigne les universités américaines,

- .com désigne les entreprises,

- .org les organisations,

- .gov les agences gouvernementales.

Si vous êtes serveur sur le réseau, ou si vous désirez plusieurs adresses (une par personne, ou une par service). il vous faudra choisir un domain_name qui sera le nom de votre organisme sur le réseau (Ex: Dupont@société.com, ventes@société.com). Si vous avez un seul accès via un prestataire, votre domain_name sera celui du prestataire.

On peut citer comme exemple l'adresse du PEE de Chicago: FRTRADE@interaccess.com

La messagerie est l'application la plus utilisée. Le graphe ci-dessous montre l'évolution importante de son utilisation.

L'utilisation de la messagerie a environ quadruplé en 2 ans

(2) - L'accès aux banques de données (Gopher)

Des banques de données sont recensées dans des répertoires, 1000 catalogues de bibliothèques sont aujourd'hui accessibles sur le réseau, 100 catalogues français accessibles depuis juin 1995 (Bibliothèques de mathématiques, informatique, bibliothèques de laboratoire...). On trouve aussi sur le réseau des banques bibliographiques.

Il existe également des banques signalant les sommaires des revues scientifiques développées par un consortium de bibliothèques américaines. Cette banque dépouille plus de 8 000 revues de toutes les disciplines.

(3)- Les forums électroniques.

Le développement des messageries a permis de créer des centres virtuels de discussions entre spécialistes, non gérés par le réseau. Il suffit de s'inscrire sur une "mailing list" pour recevoir tous les messages concernant un thème particulier. Beaucoup de ces conférences sont accessibles sous la forme de "news group" (21). Ce sont des espaces virtuels dans lesquels on échange des idées ou des renseignements sur n'importe quel sujet. On en compte actuellement plus de 10 000, de l'étude de la Bible au reengineering en passant par la gestion des déchets radioactifs et la libération de la femme.

Chaque thème, est repéré par des initiales "alt" pour alternale (divers), comp pour computers, rec pour recreation, etc.

Pour y accéder, il est recommandé d'utiliser un logiciel particulier comme NewsWatcher, Air News ou Spry.

Ces forums sont utilisables de trois façons différentes:

- Consultation régulière pour suivre un marché, un secteur. Vous devez sélectionner précisément vos groupes, certains vous consommeront beaucoup de temps avec des informations anecdotiques. Préférez de manière générale les groupes "moderated", tous les messages sont filtrés par un modérateur, ce qui garantie l'intérêt des messages visibles.

- Interrogation ponctuelle d'un ou des groupes spécialisés. Vous avez ainsi immédiatement à disposition un groupe d'expert. Vous obtiendrez toujours une réponse ou des indications de réponse.

- Diffusion d'information sur vos produits, sur votre savoir-faire à tous les groupes cibles. Il ne s'agit pas de faire de la publicité franche, vous devez toujours apporter de l'information (respect de la "Netiquette", éthique du Net). Il peut être ainsi utile de demander auparavant l'avis du groupe, et donner un titre de message explicite...

Exemples:

- Recherche d'informations

From: jmallen@netcom.com (John Allen)
Subject: Re:bar code tags
Date: Fri, 12 May 1995 17:24:56 GMT

Question Gene Arguelles (gene@interport.net) wrote: We are looking to attach bar code tags to our equipment. We do re-manufaturing of rail road parts. The parts are cleaned in caustic solutions. So far nothing has withstood this process. We are looking at stainless steal tags but still lack a way of mounting them. Has anyone looked into this ? Also does anyone have any info on 2d coding ?

Reponse: Some manufacturers use a specialized bar code, which is basically raised bars that are molded into the manufactured component. This has worked with tire manufacturers. Also have you tried looking into RF ID solutions to your problem ?

- Recherche de partenaires

- From: futind@aol.com (FUTIND)
Subject: Manufacturer's Reps Wanted
Date: 13 May 1995 14:37:29 -0400
Reply-To: futind@aol.com (FUTIND)

We are a manufacturer of deep drawn metal products (Eyelets, Ferrules, Shells, Cans, etc.) seeking professional representation in most MANA territories. We work with both ferrous and non-ferrous material. SPC and JIT are available.

Reply to: Marco J. Gabriele - Margo Services Co., Inc. 777 Amity Road Bethany, CT 06524-3028 Phone: 203-393-2965 Fax: 203-393-3659

- From: naletras@epix.net (Nick Aletras) Subject: Wanted: Sales reps - Timing Pulleys & Spur Gears Date: 15 May 1995 01:14:08 GMT

We manufacture a line of standard and custom timing belt pulleys and spur gears. Also precision contract machining. We are seeking sales reps in all parts of the country.

Nick Aletras D J Manufacturing Email naletras@epix.net Phone: 717-836-2229 Fac:717-836-5089

- Publicité

From: stevemomo@aol.com (steveMomo)
Subject: ANNOUNCE: IMTS HOME PAGE
Date: 25 May 1995 14:15:25 -0400

Please visite the IMTS Home Page located at http://www.tmn.com/amt/.

At the site you will find information regarding exhibiting and attending the world famous manufacturing technology show, held in Chicago in 1996.

(4) Les transferts de fichiers (FTP).

C'est une fonction de base qui permet de transférer sur son micro-ordinateur la copie d'un fichier existant.

Pour rechercher des fichiers, il faut se connecter à un site, identifié en général par le préfixe "ftp" (file transfer protocol), au moyen d'un logiciel adapté. Ce logiciel offre en outre la possibilité de connaître sur quels serveurs se trouve un fichier.

Un autre moyen consiste à utiliser un programme appelé Gopher pour se connecter à des sites du même nom. On peut aussi y effectuer des recherches grâce à des logiciels utilitaires qui analyseront tous les serveurs Gopher répartis dans le monde.

Outre le programme Gopher, il existe le World Wide Web (WWW), plus connu sous le nom de Web. Un serveur Web donne souvent accès aux mêmes ressources que celles du serveur Gopher, associé au même site, mais il peut donner accès, en plus, à des produits multimédia (image et son).

(5) - Le World Wide Web.

Créé par le CERN (Centre Européen de Recherches Nucléaires) en 1989, le WWW (World Wide Web) ou Web est le plus récent des services. Il permet d'accéder de manière très simple et très intuitive via les interfaces graphiques de type MOSAIC (22) aux informations sous forme d'hypertexte (Interface graphique développée en 1993 au NCSA, National Center for Supercomputing Applications à l'Université de l'ILLINOIS). Les produits de Netscape (environ 75% du marché), de Spry, de Netmanage, et de tous les autres fournisseurs du marché en sont issus.

Le phénomène Web est à comparer au développement de la micro-informatique et d'un standard comme le PC et le DOS. L'évolution de l'utilisation du Web est exponentielle comme le montre le graphique ci-dessous.

[Croissance du trafic Web en Megaoctets/mois]

L'utilisation d'Internet a évolué de manière importante dès 1992, alors que l'utilisation du Web n'a commencée que fin 1993, prouvant que le besoin de communication via cet outil était déjà existant.

[Nombre de serveurs Internet 1989-1995] La croissance exponentielle de l'utilisation d'Internet s'explique par la conjonction d'un besoin naissant et de la disponibilité d'une nouvelle technologie qui permet de satisfaire ce besoin.

Le format de fichiers HTML (HyperText Markup Language) lisible par ces interfaces graphiques s'est imposé comme un véritable standard. Les informations mises sous ce format sont ainsi accessibles par toutes les machines et tous les systèmes d'exploitation. De plus ce format combine simplicité de production et puissance de communication.

Avec la possibilité d'envoyer de l'information sous forme de texte, d'images, de son (et de vidéo d'ici quelques temps), accessible facilement, le Web se définit comme un nouveau média. Si certains (N. Negroponte, directeur du Medialab au MIT) prévoient qu'il deviendra le média le plus important d'ici l'an 2000 devant la télévision ou l'édition papier, le Web pour une utilisation massive doit encore trouver toutes ses applications et prouver sa valeur ajoutée.

Le Web permet une utilisation très large, depuis l'édition grand public avec des serveurs sophistiqués et chers qui seront de plus en plus multimédia, jusqu'à l'édition business-to-business (échanges d'informations entre interlocuteurs spécialisés) avec des serveurs plus simples, économiques, évolutifs, adaptés aux besoins et donc rentables.

Une caractéristique de cet outil est son interactivité. Elle permet, sans changer de support, un échange entre celui qui envoie l'information et celui qui la reçoit. Son utilisation encore limitée donne néanmoins à ce média un intérêt très particulier notamment pour une utilisation marketing.

Le développement d'Internet et le nombre croissant d'utilisateurs connectés est probablement du à sa simplicité d'utilisation. Les documents véhiculés par un serveurs Web s'affichent à l'écran sous formes d'images et de textes accompagnés parfois même de son. Un simple clic avec la souris sur une phrase ou sur un mot clé et l'on passe à une autre page, voire à un autre document stocké sur un serveur australien, japonais ou américain. On "navigue" ainsi et on "surf sur le Net", d'un continent à l'autre au moyen de liens dynamiques, en même temps qu'on importe sur l'ordinateur des textes et des images, ou encore des fichiers, mis en téléchargement sur certains sites Web.

Ainsi, une personne qui ne possède aucune base informatique pourra, avec autant de facilité que le Minitel, accéder à tous les types d'informations qu'elle désire.

[Croissance de Internet Browsing Services]

Le Web représentait 20% du trafic total sur Internet en mars 95. Avec une progression mensuelle de 2 à 3%, il devrait en représenter prés de 50% d'ici la fin de l'année.

c) Comment se connecter à Internet ?

Trois types accès à Internet sont possibles:

o mode "accès direct": peu adapté au grand public, l'utilisateur se connecte directement sur l'Internet et a accès à l'ensemble des serveurs. En fait, il se constitue lui-même serveur et l'abonnement dépend du type de liaison utilisée (RNIS, liaisons spécialisées...). L'inconvénient dans ce type d'accès, c'est que l'utilisateur doit connaître les commandes Unix.

o accès par un "Internet Provider" (ou " Dial-up IP): l'utilisateur n'est pas connecté directement à l'Internet mais se voit ouvrir un compte sur un serveur avec un espace disque qui lui est réservé. Il peut envoyer et recevoir des messages, consulter des bases de données ou encore échanger des idées à travers les forums. L'utilisateur, après avoir acquitté d'un abonnement, se connecte via un micro- ordinateur équipé d'un modem.

o accès par un "serveur-réseau" (ou Dial-up simple): en effet, celui-ci peut offrir parmi ces services un accès restreint à l'Internet et la tendance est même d'offrir du Full Internet.

d) Baisse des coûts de connexion

On constate depuis 1 an une baisse générale des prix, principalement pour les connections hauts débits.

Un accès dialup (connecté via le réseau téléphonique avec un débit maximum aujourd'hui de 28,8 Kbps) coûte en moyenne $34.29 par mois.

Une connexion permanente haut débit 56 Kbps (connexion normale d'une entreprise moyenne) coûte en moyenne $550 par mois, en baisse de 30% par rapport à 1994.

Une connexion permanente très haut débit T1 (1,5 Mbps) (connexion pour les grandes entreprises et les prestataires Internet eux-mêmes) coûte en moyenne $1324 par mois, en baisse de 30% par rapport à 1994.

Le développement important du marché, une concurrence accrue devraient encore accentuer ces baisses de tarifs. La déréglementation américaine du marché des télécoms devrait faire naître une concurrence encore plus accrue entre les opérateurs télécoms grande distance (ATT, MCI, Sprint), les opérateurs locaux (Ameritech, US West, Pacific bell,...) et les cablo-opérateurs (TCI,...) qui vont tous proposer des services de transferts de données qui conservent une valeur ajoutée plus importante que la téléphonie classique et investir les ressources du réseau mondial Internet (cette tendance s'est confirme à l'occasion le salon mondial TELECOM 95 à Genève en octobre 95).

3me="D3.">. Croissance des services on-line et d'Internet.

La force de frappe potentielle de Microsoft ne doit pas faire oublier la concurrence vive qui existe déjà sur ce marché et qui ne va pas cesser de croître avec l'arrivée des groupes de télécommunications et câblo-opérateurs américains. On estime actuellement à 7,5 millions le nombre d'abonnés dans le monde pour les sociétés "Service en ligne", actuellement répartis sur trois entreprises (US): America On Line, Compuserve et Prodigy, qui se partageraient 95% du nombre d'abonnés, le solde restant pour des acteurs mineurs (Delphi et Genie)

Depuis peu, MCI et News Corp ont créé une société commune qui proposera une double prestation: un accès direct au réseau Internet ainsi que l'offre de multiples services on- line exclusifs. La compagnie de téléphone a été l'une des premières de son secteur à proposer un accès direct à Internet à ses abonnés.

Nombre d'abonnés aux réseaux de services en ligne propriétaire.

Millions d'abonnés 	Janv. 95 	Fév. 95 	Mars 95 	Août 95
	Variation
											mars-août
Prodigy 		1,38 		1,45 		1,55 	
	1,7 		 9,6%
Compuserve 		1,7 		1,75 		1,8 		2,5 	
	38,8%
America On Line 	1,75 		1,87 		2,2 	
	3,1 		40,9%

On observe qu'une part importante de l'augmentation des abonnés à Prodigy provient de l'accès Internet intégré à l'offie annoncé en mars 95, avec le renfort d'une campagne de 30 millions de dollars, ayant eu avec comme résultat un rythme d'adhésion de 100 000 nouveaux abonnés par mois. Depuis, Compuserve et America On Line proposent également un accès à Internet.

D'après plusieurs études marketing, le marché potentiel est illimité.

a) L'Europe en démarrage

Sur le marché européen, le démarrage est beaucoup plus lent. Seul, Compuserve est présent en France et affiche quelques milliers d'abonnés (12 000 annoncés en France et 90 000 abonnés en Allemagne). Le marche européen se situe dans une phase plutôt de découverte que dans une vraie phase de décollage.

On peut probablement penser que 1996 sera l'année du décollage des services en ligne en Europe, avec la mise en service réelle des différents nouveaux services et le début de la concurrence des réseaux avec le récent lancement du réseau Microsoft Network. Ce dernier, déjà installé sur le système d'exploitation Windows 95, permettra à chaque utilisateur de micro ordinateur compatible IBM de se familiariser avec Internet.

Cette familiarisation avec l'utilisation des réseaux a trouvé en France une résonance unique au monde avec la banalisation du Minitel. Cette dynamique de réseau, à la fois simple et ergonomique, ne risque-t-elle pas à terme de compromettre une utilisation accrue d'Internet par le grand public ?

[Services

b) Etats-Unis: Un marché plus mature.

La croissance du marché du on-line est fortement corrélée à l'augmentation du parc de micro-ordinateurs. Cette croissance profitera aussi bien à Internet qu'aux serveurs- réseaux.

Comme nous venons de le voir, les principaux serveurs- réseaux sont américains.

Pour le grand public, cinq serveurs se partagent le marché: il s'agit de Compuserve, America On Line, Prodigy, GEnie, Delphi et Eworld. D'autre part, avec la commercialisation récente de Windows 95, Microsoft devrait prendre une part de marché importante dans ce secteur avec son système Microsoft Network.

[Le marche des reseaux on-line aux Etats-Unis]

Pour les "serveurs-réseaux" Professionnels le tableau ci- dessous permet de bien résumer la situation.

Service 			Détenteur 			Nombre
d'abonnés
								Déc. 1994

Lexis 				Mead Data Central 		680 000
Dow Jones News- 		Dow Jones Infornation 		220
000
Retrieval 			Services 			143 000
Dow Jones News 							 91 000
Services
Telerate

Reuters 			Reuters Holdings 		290 000

Credit Services 		Equifax Inc. 			161 000

Dialog 				Dialog Information 		158 000
				Service

D&B Information 		Dun & Bradstreet 		120 000
services 			Corporation

TRW Inc. 			TRW Information 		116 000
				Services

Medlar 				National Library of 		 93
000
				Medicine

Brokerage Service 		Automatic Data 			 92
000
				Processing

Apple Link 			Apple Computer			 60 000

Autres services 		- 				470 000

TOTAL 							      2 700 000
(Source: Intégration Marketing d'après Jupiter Communications et entretiens)

La croissance des abonnés aux "serveurs-réseaux" professionnels est deux fois moindre que celle des "serveurs-réseaux" grand public.

L'explication de cette différence de croissance tient sans doute au taux d'équipement en micro-ordinateurs des professionnels qui n'a pas connu une aussi forte augmentation.

4. CD-ROM (off-line).

Depuis les manuels de maintenance aérienne jusqu'aux librairies de documents légaux, le petit disque brillant est clairement devenu le choix indiscuté pour la publication de volumes importants d'informations.

Le CD-ROM est un média unique. Composé principalement de plastique et d'aluminium, il est une version du disque compact audio qui a été modifié pour pouvoir être employé par un ordinateur.

Ses caractéristiques les plus appréciables sont sa taille et sa légèreté par rapport à son contenu (peut contenir les 26 volumes du Thomas Register ou l'intégralité de l'encyclopédie Universalis...), sa résistance et l'étendue de ses possibilités d'utilisation. Tout ce qui peut être numérisé peut être stocké sur un CD-ROM et ce jusqu'à un volume de 640 Mégaoctets de données sur un seul disque (de 12cm de diamètre).

a) Le marché des CD-ROM

Le marché des CD-ROM est un marché de plusieurs milliards de US dollars. Le nombre de titres disponibles sur le marché augmente de 60% par an. Il y a trois ans encore, peu de personnes envisageaient un tel développement de ce nouveau média.

20% des produits ont un prix inférieur à $100 et 20%, un prix supérieur à $1000. Le prix moyen est de $300. Un CD- ROM largement diffusé (grand public) coûte $70 en moyenne.

On distingue sur le marché des CD-ROM deux grandes familles. Celle des disques destinés aux grand public et celle des disques destinés aux professionnels.

(1) Les disques compacts grand public.

Les disques compacts grand public proposent des encyclopédies, des jeux (23), des ouvrages de littérature.

(2) Les disques compacts professionnels.

Il existe deux sortes de disques compacts. Les disques gravés à usage interne à l'entreprise et les disques commerciaux (destinés à la vente).

(a) Les disques gravés à usage interne.

Certaines entreprises utilisent le disque compact en interne pour archiver des documents.

L'archivage sur disque est une solution plus fiable, plus durable et moins coûteuse que celle de remplir des salles de documents papiers, de microfilms ou de microfiches. Elle offre de plus les avantages d'une recherche électronique qui est plus rapide qu'une recherche manuelle. Cette solution est à choisir lorsque le volume d'informations à archiver est important.

D'autres entreprises utilisent le disque compact pour référencer leurs bases de données statiques (normes, nomenclatures des produits, guides de maintenance,...).

Après avoir numérisé l'information à stocker au moyen d'un scanner, elles utilisent un lecteur/enregistreur et un disque compact enregistrable (CD-R: Compact Disc Recordable). Le disque compact enregistrable devient un CD- ROM après avoir été enregistré. En effet, ces disques ne sont enregistrables qu'une seule fois.

(b) Les disques commerciaux.

Les disques commerciaux (vendus ou distribués dans une démarche de vente) représentent la plus grosse proportion des disques compacts du marché (hors disques compacts audio) même si les disques compacts internes aux entreprises (enregistrables) et grand public prolifèrent.

La majorité des disques commerciaux sont des bases de données textes ou numériques. Ces bases de données couvrent principalement des bibliographies et des revues pour le marché médical et scientifique. D'autres concernent des études de marché, des répertoires d'organismes (Ex: Company de Gale Research, Corporate America de Dialog, Thomas Register), des informations financières pour les analystes et les financiers (Ex: Dun&Bradstreet on disc), des données statistiques (Ex: Import/Export USA de US department of Census), des textes de référence légaux, des documents de brevets et marques déposés et toute une collection d'actualité et de presse professionnelle (Ex: Intelliseek et ComputerSelect de Dataware Technologies).

b) Publier sur disque compact.

Vous pouvez publier votre information sur deux types de disque: le CD-R (enregistrable) et le CD-ROM. Les disques enregistrables peuvent être lus sur les lecteurs de CD-ROM.

(1) produire un CD-R

Utiliser un CD-R est équivalent à publier une brochure en utilisant un logiciel de traitement de texte sur micro- ordinateur et l'imprimer sur imprimante laser. Vous pouvez mener à bien cette démarche en interne avec peu de moyens (un lecteur/enregistreur + son logiciel d'enregistrement: moins de 3000$). Un CD-R vierge coûte de 10 à 25 US$ selon sa capacité (640 Mégaoctets maximum).

(2) Produire un CD-ROM

Pour produire un CD-ROM commercial, il faut envoyer votre information à un organisme où elle sera reproduite, c'est à dire gravée sur un CD-ROM. La publication d'un CD-ROM est comparable à l'édition d'un livre. Dans les deux cas, le produit final est fabriqué en masse par une machine chez un prestataire spécialisé. Les deux produits passent par une série de procédés avant d'être fini. Un CD-ROM est gravé, "labellisé" et emballé, tout comme un livre est imprimé, découpé et relié.

(3) Coûts de production.

Le schéma suivant représente les courbes typiques de coûts pour la gravure de CD-ROM et CD-R (La courbe relative au CD-R n'intègre pas les coûts matériel et logiciel).

[Copurbes typiques de couts exprimes en US$]

(a) Coûts de production d'un CD-R.

Les disques compacts enregistrables sont pour les publications en faible quantité. En général, si vous publiez plus de 40 à 100 disques, il est préférable de publier sur CD-ROM.

Remarque: Le coût d'acquisition du matériel et du logiciel de gravure d'un disque compact enregistrable, la vitesse de duplication doivent aussi être pris en considération. La plupart des entreprises de gravure sur CD-ROM proposent un délai minimum de 1 jour avec en moyenne un délai de 5 ou 10 jours. Un CD enregistrable peut être gravé depuis un micro- ordinateur en une heure ou moins.

Un disque compact enregistrable peut être utilisé comme prototype et, dans sa forme final, copié ensuite sur CD- ROM.

(b) Coûts de production d'un CD-ROM.

Le coût de production d'un CD-ROM en nombre inclut le coût de production de la matrice et un coût par disque supplémentaire. Les deux coûts dépendent en majorité du délai de reproduction demandé par le client. Voir en annexe 5 deux exemples sur les coûts de publication sur CR-ROM.

5. Avantages/Inconvénients de chaque média pour la recherche et la diffusion d'informations.

Le tableau suivant rassemble les avantages et inconvénients de chaque média. Pour la recherche 1 d'informations, nous nous positionnons comme utilisateur.

Recherche d'informations Diffusion d'informations (Editeur) (utilisateur) Avantages Inconvénients Avantages Inconvénients CD-ROM - Information - Informations - Diffusion d'une - Gravure d'un choisie (ciblée) et mises à jour grande quantité nouveau CD correspond au moins d'informations à ROM à chaque besoin fréquemment la fois mise à jour des informations q - Outils de - Coût de recherche du CD- l'information (Prix ROM adaptés à du CD-ROM) l'information contenue INTERNET - Information - Rechercher - Large diffusion - Besoin d'un gratuite l'information suivi assidu Pertinente peut - Mise à jour Prendre du temps aisée des sans garantie de informations. succès BASES DE - Information - Information (réservée à des (réservée à des DONNÉES ON-LINE pertinente et chère sociétés spécialisées) sociétés spécialisées) PROFESSION- fiable NELLES

E. Les risques techniques.

La sécurité est un concept général, on peut distinguer deux problèmes techniques différents:

- la protection contre les virus,

- la protection de votre système interne contre les accès extérieurs.

1. Virus.

Un des intérêts réels du réseau est la possibilité de télécharger ("downloader") des fichiers. Ces fichiers peuvent parfois contenir des virus transmis lors de leur utilisation. Mais ce danger est de nature semblable lors de copie de fichiers par disquette ou par d'autres moyens. Il revient à l'utilisateur d'agir avec prudence et d'utiliser des programmes anti-virus.

2. Piratage.

Le danger existe de voir son réseau d'entreprise violé par des intrus, mais le risque est très faible.

Connecté à Internet en accès "dial-up" (par l'intermédiaire d'un prestataire et d'un modem), il est impossible d'accéder à votre ordinateur depuis Internet car vous n'êtes pas serveur vis à vis d'Internet.

Si vous êtes connecté de façon permanente à Internet (pour utiliser par exemple l'infrastructure du réseau comme passerelles entre vos différents sites, ou pour disposer d'un serveur) vous devez prendre en compte ce risque en installant une protection de type "fireWall". Les solutions technologiques software et Hardware existent et des sociétés spécialisées assurent l'installation (point critique) suivant vos besoins. Il n'est pas nécessaire de se surprotéger. Seuls quelques techniciens sont réellement capables de s'introduire dans un réseau qui connaît un minimum de sécurité. Contrairement aux réseaux de grandes entreprises, de banques ou d'universités, pénétrer sur un réseau d'une entreprise quelconque ne présente que peu d'intérêts pour ces spécialistes.


Renvois

(1) Le terme de débit définit la vitesse de transfert ou d'exécution d'une voie d'entrée ou d'un périphérique . Le débit d'une interface de transmission série sera exprimé en nombre de bits transmis par seconde (bit/s). Le débit d'un réseau est donné en méga bits par seconde.
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(2) Rapport de Gérard Théry; "Les autoroutes de l'information"; La documentation française.
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(3) Le baud est une unité de vitesse de transmission de données assimilable au nombre de bits transmis par seconde.
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(4) La numérisation est l'action de transformer une information analogique en une suite de données numériques.
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(5) Equipement de stockage de données auquel les équipements connectés peuvent accéder.
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(6) (Asynchronous Transfer Mode): C'est le principe fondamental de la commutation des autoroutes: il permet en quelques sorte d'en adapter la largeur aux besoins du trafic, et d'aiguiller les communications vers leurs destinations.
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(7) Disque optique compact lu par faisceau laser qui permet de stocker une grande quantité d'informations numériques.
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(8) Caractérise tous les services "en ligne", c'est à dire circulant sur les réseaux informatiques.
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(9) Moving Picture Expert Group. Deux niveaux ont été conçus: MPEG 1 adapté aux traitements informatiques et MPEG 2 adapté aux programmes audiovisuels.
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(10) Les cinq plus grandes sociétés mondiales de téléphone: NTT (CA.-en milliards de $: 60.1). ATT (CA.: 40), Deutsche Telekom (CA.: 35,5), France Télécom (CA.: 22,4). BT (CA.: 20,5).
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(11) 150 Mbit/s équivaut environ à 50 films. 1000 communications téléphoniques et à 250 000 Minitel.
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(12) Ces monopoles arriveront à échéance en 1998, date à laquelle France Télécom doit être entièrement privatisé.
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(13) L'ensemble de ces traitements informatiques correspond au multimédia.
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(14) Possibilité donnée à l'utilisateur de rester maître des flux d'informations qui lui sont proposés (arrêt, pause, retour en arrière, tri...), d'interroger le serveur ou de lui répondre.
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(15) Le CD-I (Compact Disc Interactif) est similaire au CD-Rom mais il utilise un terminal spécifique branché sur un téléviseur.
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(16) "National Information Infrastructure": projet proposé le 15 Septembre 1993 par Clinton pour la création d'un groupe de travail composé de fonctionnaires et de professionnels afin de promouvoir les investissements du secteur privé, promouvoir le développement d'applications dans l'éducation, la santé, et prévoir des standards permettant l'interconnexion de réseaux hétérogènes.
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(17) FCC: Federal Communication Commission.
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(18) Architecture miicroprocesseur Intel pour le Pentium et IBM-Motorola-Apple pour le Power PC.
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(19) Le vidéotexte est le terme retenu pour désigner les systèmes et services de terminaux du réseau téléphonique mettant en oeuvre un écran pour l'affichage des pages commandées par le poste de l'abonné.
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(20) Tarification complexe basée sur des abonnements et des paiements à l'acte. Cette tarification est nettement plus élevée: l'abonnement est à plus de $100/mois et les coûts horaires peuvent être compris entre $100 et $250.
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(21) autre nom pour désigner les forums électroniques
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(22) Navigateur du World-Wide Web le plus répandu. Mis au point à l'origine à l'Université de l'Illinois, la licence Mosaic appartient aujourd'hui à une entreprise privée. Spyglass Incorporated.
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(23) Les Postes d'Expansion Economique de Los Angeles et San Francisco ont réalisé une étude sur le marché des jeux vidéo aux Etats-Unis (nov 95, 63 pages).
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