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Parisot ne recule devant rien : elle veut tuer la médecine du travail

5 avril 2009 à 14h00

Les négociations ouvertes le 18 février entre Medef et syndicats à propos de l’avenir de la médecine du travail ont pris le 2 avril un tour dangereux pour la santé des salariés :

1°) le Medef n’a pas hésité à proposer que ce soient les médecins de ville qui réalisent les visites d’embauche des salariés. Autant proclamer tout de suite la mort de la médecine du travail : le médecin de ville ne connaît pas l’entreprise ni ses risques propres, « ce serait la négation même de la responsabilité du médecin du travail » (comme le dit le représentant de FO).

2°) Le Medef a finalement retiré la proposition, mais pour en faire une pire : allonger à quatre ans l’intervalle entre les visites médicales périodiques « pour les salariés qui ne sont pas exposés aux risques spécifiques ». Autant dire que la médecine de prévention est morte ! Et « les risques spécifiques », c’est une incroyable notion dans un pays où l’exposition à des produits cancérigènes est la plus sous-estimée d’Europe, et où la maladie professionnelle la plus répandue ce sont les TMS (troubles musculo-squelettiques) qui peuvent frapper tout le monde.

3°) Le Medef propose que l’agrément donné par les DRTEFP aux « services de santé au travail » (SST), censé « assurer l’égalité de traitement sur l’ensemble du territoire » soit “adapté” pour lutter contre la pénurie de médecins dans certaines zones. C’est à dire que des infirmiers pourraient faire des actes de médecins, et les visites seraient remplacées par des entretiens avec des assistants ou conseillers de santé « médico-professionnels ». Autant dire que des agréments de seconde zone pourraient permettre à des contremaîtres de remplacer des médecins !

Certes, les trois quarts des médecins du travail sont âgés de plus de 50 ans, et 1700 départs en retraite sont prévus dans les années à venir, 600 postes sont déjà vacants sur 6000 … Mais ce qu’il faut c’est prendre les mesures d’urgence pour recruter, former, investir dans cette magnifique médecine de prévention de la santé au travail, plutôt que de la laisser tomber en désuétude pour mieux la torpiller … Et plutôt que d’en rabaisser le niveau, il convient d’assurer la médecine du travail comme un véritable service public indépendant du patronat…

Lire : Salariés si vous saviez… et La vie, la santé, l’amour sont précaires… Pourquoi pas le travail ?

P.-S.

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3 Messages de forum

  • Je travaille dans une grosse boite, et j’ai appris récemment que les médecins du travail étaient … payés par la boîte en question ! J’aimerais bien savoir si ce le cas partout, mais sur le principe je suis assez surpris, ce n’est pas vraiment un gage d’indépendance, donc de ce point de vue là une réforme / clarification me semblerait pas inutile.
    • Effectivement, chaque entreprise paie une cotisation mensuelle pour chaque salarié, je ne saurais vous en donner le montant actuel car je suis maintenant à la retraite, mais je peux vous assurer que la somme versée annuellement pour une seule visite est bien supérieure à une consultation chez un généraliste !
  • Attention danger travail !

    15 avril 2009 10:29, par Duke

    Arrêtez-moi si je me trompe :

    Le travail tue plus que l’alcool. Le travail tue plus que le tabac. Le travail tue plus que les accidents de la route.

    Bien plus encore si on considère que les soldats qui partent à la guerre sont payés pour le faire et donc en service. (la guerre est un travail, pour plus d’un soldat, strictement alimentaire)

    A ceci j’ajoute que les valeurs travail, effort et mérite sont louées (par qui ?) malgré les souffrances croissantes dues au travail de la majorité des travailleurs.

    Si je parle ensuite de l’article sur la médecine du travail, le lien est facile :

    Les accidents du travail augmentent en nombre et en intensité ?

    Ne les mesurons plus alors, réduisons les visites, réduisons les médecins et parlons de bonne santé grâce au travail. Car il n’est de meilleur médicament qu’un travail méritant, passablement ou durablement usant ; et à ceux qui hésitent, à ceux qui pensent leur santé plus importante que leur "bien-être" au travail, bref, aux chochottes :

    Soyez des hommes, même les les femmes ( !!) bon dieu, cessez de vous lamentez sur un nez qui coule, une main qui craque, un dos qui se tord. La vérité c’est que c’est la jungle, le malade se fait bouffer, soyez réaliste… Et surtout (pour ceux qui pigent pas bien le second degré comme mon patron) : " Arbeit macht frei ! "