Misère économico-sexuelle…
Ne sachant trop par où commencer cette semaine, ce sera… un pot pourri !
Onze banques françaises se sont fait gauler dans une association de malfaiteurs. L’Autorité de la concurrence leur a collé une amende de 385 millions d’euros — en tout.
Je suis sûr que, comme moi, vous adorez voir passer le nom de votre banque quand elle trempe dans une affaire d’escroquerie… et comme moi, vous n’en changerez pas pour autant…
Allez, dites "coucou" quand vous apercevez la vôtre :
Banque de France… BPCE… la Banque postale… BNP-Paribas… la Confédération Nationale du Crédit Mutuel… Crédit Agricole… Crédit du Nord… CIC… LCL… HSBC (coucou !)… SG.
Motif du méfait : en gros, en 2002 les banques ont décidé de scanner les chèques pour faciliter les transactions d’une banque à une autre. Manque de bol, le numérique, ça va vite.
Chaque fois que vous faisiez un chèque SG vers un compte LCL par exemple, eh bien SG était débité plus vite, le pauvre : il manquait à gagner. Et comme l’inverse était vrai…
… une vague spontanée de SO-LI-DA-RI-TE s’est formée entre les banques qui ont décidé de créer la commission d’échange image chèque (CEIC) : 4,3 cents par chèque pour compenser.
Et devinez à qui ils ont pensé pour payer ce petit forfait ?
Les marchés actions sont frais comme la bonne neige du matin sur les pentes des stations de ski — et se payaient vendredi dernier leur second meilleur mois de septembre depuis 13 ans !
Youhou !
Vous savez ce qu’on dit en bourse : lorsque Wall Street éternue, Paris s’enrhume… mais l’inverse est vrai : un rictus à Paris c’est carrément la fête du slip à New York…
Quand bien même le dollar chutait à 1,348 €… les valeurs refuges tutoyaient des records à 1 300 $ pour l’or et plus de 21 $ pour l’argent (record de 20 ans) — le DOW s’envoyait en l’air à 8,3% depuis le 31 août : meilleur mois de septembre depuis 70 ans !!
Alors forcément il y a de quoi rester dubitatif. On connaît le goût des américains pour les records mais là vraiment… je crois qu’on aura tout vu… cette hausse des marchés est ultra-décorellée du contexte économique !
Il n’y a pas de création d’emploi qui justifie cette hausse… pas de "bonnes nouvelles" des indices qui pourraient redonner confiance au marché…
On assiste simplement au stéréotype de la finance d’aujourd’hui : celle qui se fiche pas mal de la valeur des choses et qui évolue de manière extravagante en fonction de la conviction des acheteurs et des vendeurs qui bataillent pour maintenir un faux-semblant de tendance.
Mais derrière tout cela il y a des initiés, qui ne manqueront pas de faire les poches — voire la peau — à tous ceux qui croiront naïvement en la solidité de cette tendance.
Comme quoi : peu importe la valeur réelle des choses, tant que tout le monde y croit…
Les discussions vont bon train en matière de régulation.
Le discours politique commence à prendre le pli un peu partout… — très doucement quand même, les marchés sont ultra-craintifs et ultra-procéduriers — les organismes de régulations vont pousser comme des champignons de part et d’autre de l’Atlantique…
En Europe ont place se blinde de surveillance "macroprudentielle" et d’un "Comité européen du risque systémique"… rassurez-vous, c’est technique, limite élitiste — personne n’y comprend rien, mais tout va bien se passer.
Il faudra simplement attendre quelques années entre la décision politique et la mise en place de ce qu’il en restera.
Autre problème : convaincre les BRIC et quelques-autres de se réguler alors qu’ils n’ont pas pris les mêmes risques que nous, ça va être coton. On sait ce que ça a donné quand on a parlé de réguler les émissions de CO2…
Tout état qui imposera une régulation à ses banques, assurances, organismes financiers risque d’observer une migration de certaines branches d’activité — les plus risqués — dans les pays non régulés.
La structure de la passoire est donc en voie (d’ici à deux ans au moins) d’être finalisée mais il se pourrait bien qu’elle ne retienne pas tant les pates que l’eau.
Le malheureux lapsus de Rachida Dati, dimanche sur Canal +, a été visionné plus d’un million cinq cent mille fois — en moins de 24h : joli buzz !
Dommage, elle était bien partie…
Elle a essayé d’expliquer que lorsqu’on est en pleine crise financière et que la croissance est quasi nulle, il est tout à fait insensé que des hedge funds capitalisent des taux de croissance à 20 ou 25% — ce qui casse les entreprises en bout de chaine (ne parlons pas des salariés).
Mais son souci de ne pas nous endormir — avec des mots compliqués, sur des sujets chiants farcis de jargon technocrate — a pris le dessus, et elle a eu l’idée d’insérer le mot "fellation" dans son charabia. Résultat : 1 million et demi de gens aspirés par tant d’éloquence.
Le lapsus de Dati m’a fait oublier un instant…
… que les alertes à la bombe soit-disant mandatées par Al Quaeda étaient faites pour me faire oublier…
… la honte que j’ai ressentie quand l’Europe a montré du doigt notre beau pays des droits de l’homme…
… quand les roms ont été renvoyés en masse, quant bien même la rue manifestait contre une réforme des retraites…
… derrière laquelle Woerth tentait de s’acheter une crédibilité perdue dans la forêt de révélations sur l’affaire du financement de l’UMP…
… qui cachent un système oligarchique des plus honteux — qui n’est finalement qu’une paille face à l’un des plus grand rapt de l’histoire orchestré par les financiers à notre endroit.
Misère…
