Peut-être malgré elle, elle fait partie de l’imaginaire du cinéma. Il y a quelques années, nous l’avons connue alors qu’elle cherchait son chat et croisait Romain Duris à tous les coins de rue. C’est intrigant de rencontrer Garance Clavel. Passionnée, elle a tant à dire qu’à bavasser le temps d’un café, on reste sur sa faim, avec juste l’impression de l’avoir effleurée, de ne l’avoir approchée qu’un peu que déjà, elle repart emportant sa flamme et son mystère.

Lorsque je lui parle du festival de Cannes, Garance Clavel se remémore un cirque médiatique, un tourbillon humain auquel elle n’était pas préparée. « C’est déroutant de se retrouver propulsée du jour au lendemain sur le plateau de Canal +. Il y a deux façons de réagir : soit on joue le jeu, soit on est déstabilisé. » A priori, cette année, Garance est plutôt heureuse d’y avoir échappé. « Je suis très impressionnée par la capacité de certains acteurs, et en particulier d’actrices, à changer de personnalité facilement. D’un côté, il y a une image glamour, et de l’autre, dans la vie, ce sont des gens profonds, totalement différents de l’image qu’ils renvoient dans les médias. Personnellement, je ne supporterais pas d’être quelqu’un d’autre. Il y a un truc à choper qui m’échappe totalement. »

Pendant que les stars se bousculent sur le tapis rouge, Garance Clavel prépare activement les deux séances de lecture de textes tirés de romans noirs non occidentaux qu’elle donnera au Musée du Quai Branly [1] à partir du 4 juillet. Elle sera accompagnée de musiciens dont notamment le musicien de jazz hongrois, Akosh Szelevényi et la musicienne, auteure de romans noirs et de pièces radiophoniques, Sophie Couronne. Garance s’apprête par ailleurs à tourner un film avec la compagnie de Philippe Vincent, Scènes [2], qui est basée à Lyon. Une compagnie qui mélange théâtre et cinéma, avec laquelle elle a déjà beaucoup travaillé.

A noter que Garance Clavel sera également l’invitée de Felix Jousserand le 13 juin sur la scène des Trois Baudets [3] pour faire une lecture du Triangle d’or.