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Coup de coeur

Le monde charivari

17 décembre 2010 à 12h35
Pétillant comme une bulle de Perrier, frais comme un petit vent de décembre sur un bout de nez glacé, sucré comme un peu de barbapapa qui vous fond sur la langue, on est bien parti pour Le Charivari.

Elles pourraient sortir tout droit du film de Sofia Coppola, Virgin Suicides. La gaîté et la joie de vivre en plus. Certes elles posent, virevoltent, minaudent avec des grâces ingénues sur une bande-son électro-pop que n’aurait pas renié la plus fashion des réalisatrices. Mais dans leur farandole de couleurs, sourires, matières, gorges nues, drapés, cheveux au vent, elles cultivent l’insouciance avec science. Trop jeunes pour être sérieuses, trop pleines d’idées et d’aplomb pour se complaire dans l’amateurisme.

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Maria et Johanna portent des capes en velours. Photographie : Camille Balenieri Création du vêtement : Sarah Piettre © Le Charivari

Le Charivari, qu’est-ce que c’est ?

Un blog transformé en site, sous la houlette d’un tonton webmater, qui mélange fringues et musique. Sarah derrière la machine à coudre et Camille derrière l’objectif, sont déjà prêtes à remiser une Daphné Burki au placard d’un coup de hanche ou à dépoussiérer l’oeil aux aguets d’une Géraldine Dormoy d’un mouvement de lippe. Résultat : une petite merveille de fraîcheur et de spontanéité qui repose sur un concept simple, s’amuser.

Le Charivari, pourquoi ?

Originale cette idée de prendre le nom d’un journal satirique du 19e siècle, alors ouvertement opposant au pouvoir de l’époque. Message codé ou histoire de brouiller les pistes, c’est avant tout le carnaval qui est convoqué, le tempo d’un mot qui invite aux valses folles à Venise ou Rio. « Un nom aux sonorités francophones et qui sonne bien en anglais. »

Le Charivari, pour quoi faire ?

On dirait qu’on était journaliste, star de la mode ou mannequin. Qu’on interviewerait nos idoles dans un ascenseur jaune, genre Mark Ronson et Wise Blood. Qu’on ferait des making-off de nos séances photos au Troca et des shootings au Jardin du Luxembourg sur fond de manifs. Qu’on serait invitées aux soirées de Kitsuné. Qu’on donnerait notre première interview à Bakchich et à Médiapart. Que toutes nos copines seraient connues et joueraient les guests chez nous et qu’on aurait des carnets de voyage qui regorgent de photos aux couleurs criardes.

Le Charivari, comment ?

En laissant libre cours à son imagination et à sa créativité. Etudiante en histoire de l’art, Sarah recompose les tableaux dont elle s’est gavée. Elle tombe amoureuse des matières juste avant de se demander ce qu’elle aimerait porter. Une toile en lin recouverte d’une fine dentelle pour robe de cocktail, un velours rasé se change en cape racée, un noeud papillon habille un chemisier et un éclat de rire. En prenant le temps de regarder, en cadrant, en éclairant, en illuminant. En aimant les gens, les couleurs, la vie. Camille fait chauffer le reflex, soigne les noirs et blancs, cite ses références sans complexes et sans complaisance, s’attarde sur l’évidence.

Deux self-made-girls en devenir, à peine sorties de l’enfance, qui promènent pourtant un regard sur leur entourage sans insolence. Conscientes de leur maturité, elles savent garder la tête froide. Une griffe ? Oui, pourquoi pas ? Mais le chemin est long et nous ne sommes encore qu’aux portes du monde. Pour le moment, l’important c’est le Charivari, une nouvelle philosophie avant de devenir une mode et sous peu sur vos écrans, « the place to be seen ».

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