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CULTURE / CHRONIQUE CINÉMA

"Laisse-moi entrer" : remake or not remake

Technicolor / mardi 5 octobre 2010 par Marc Godin
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L’étrange amitié entre un collégien martyrisé et une ado vampire. Le remake fidèle mais vain d’un chef-d’œuvre vénéneux, "Morse".

Je n’ai jamais compris les réalisateurs de remakes, surtout ceux qui s’attaquent aux bons films. Pourquoi refaire "Shining", "Infernal Affairs", "Psychose", "King Kong", "Les Sept samouraïs" ou "A bout de souffle" ? (pour le pognon !, me souffle mon rédac’ chef). Tant qu’à refaire un film, pourquoi ne pas plutôt choisir un nanar, un film raté, histoire d’améliorer le bouzin ?

Sorti l’année dernière, "Morse" s’est imposé comme une des œuvres les plus troublantes de la décennie. Adapté du roman de John Ajvide Lindqvist, ce petit film suédois racontait la sombre histoire d’Oskar, collégien de 12 ans persécuté par des camarades de classe. Un soir, en bas de son immeuble enneigé de la banlieue de Stockholm, il fait la connaissance de sa nouvelle voisine, l’énigmatique Eli. Entre ces deux solitudes, un sentiment d’amitié va naître. Mais Eli se révèle être un vampire et bientôt les meurtres sauvages s’amoncellent…

Chef-d’œuvre du fantastique dépressif, "Morse" est un modèle de mise en scène, avec ses cadres au cordeau, ses ellipses, une succession de plans fixes montés au scalpel. Ce cauchemar cotonneux est également un incroyable portrait de l’enfance, ou plutôt du douloureux passage de l’enfance à l’adolescence.

Son remake américain, "Laisse-moi entrer", se révèle un objet fidèle et effrayant. Derrière la caméra, Matt Reeves, de l’écurie J. J. Abrams. Réalisateur du prometteur "Cloverfield", Reeves transforme quelque peu le scénario en faisant d’un policier un élément moteur de la narration et agrémente le film, situé dans un Nouveau-Mexique enseveli sous la neige, de scènes spectaculaires, je pense à l’accident de voiture très impressionnant.

Mais ce qu’il gagne en spectaculaire, le film le perd en mystère. Fini le trouble sur l’identité sexuelle du vampire et le plan sur son sexe horriblement suturé. Exit cette ambiguïté qui planait et qui faisait que l’on se demandait tout le temps si le vampire n’existait pas seulement dans l’imagination du jeune héros perturbé. L’exercice de style s’avère in fine vain, inutile, malgré les performances de deux jeunes acteurs surdoués, notamment l’incroyable Chloe Moretz, la Hit Girl de "Kick Ass".

Le cinéma, c’est comme le sexe. La première fois, c’est sublime, émouvant, trouvant, inoubliable ou… complètement raté. La deuxième fois, c’est parfois plus pro, plus spectaculaire, mais jamais aussi puissant que la première étreinte. C’est toute la différence entre une œuvre originale et son remake.

Clic : également dans les salles

Kaboom

Présenté hors-compétition à Cannes, Kaboom a fait son petit effet avec ses étudiants délurés aux prises avec une secte meurtrière. C’est drôle, jouissif, même si je ne peux que regretter l’incandescence d’un autre film de Gregg Araki, Mysterious Skin, autrement plus inspiré.

Séance de rattrapage : Crazy Heart

J’étais un peu (beaucoup) passé à côté de Crazy Heart lors de sa brève sortie en salles. Pourtant, ce petit film indépendant est un véritable miracle, centré autour d’un ancien roi de la country, Bad Blake, qui traîne son alcoolisme et ses mariages foirés d’hôtels minables en bars pourris et qui tente de se refaire dans une ultime tournée minable. Malgré un scénario classique, Crazy Heart est une œuvre magistrale, qui vous prend à la gorge dès le générique pour vous laisser, pantelant, deux heures plus tard. Pour son premier long-métrage, Scott Cooper filme l’Amérique des grands espaces et des rêves brisés, et réussit une série de scènes aussi simples qu’émouvantes. Je pense notamment à une partie de pêche entre deux amis qui discutent alors que la caméra s’élève lentement et filme les nuages qui se reflètent sur l’eau. La B.O., signée par l’immense T-Bone Burnett, recèle son lot de perles country, mais Crazy Heart fait surtout la part belle aux acteurs : Robert Duvall, qui est également le producteur du film, Maggie Gyllenhaal, Colin Farrell et bien sûr Jeff Bridges. Qu’il picole au volant, joue de la guitare ou s’envoie une vieille fan, Bridges dévore l’écran. Il est simplement magnifique et sa performance lui a valu son premier Oscar en 50 ans de carrière. Un grand moment d’humanité. Crazy Heart (Fox Video)

Laisse-moi entrer de Matt Reeves avec Chloe Moretz, Kodi Smit-McPhee, Elias Koteas. Sortie le 6 octobre

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