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CULTURE / CHRONIQUES PATISSIÈRES

De Sade aux émeutes des banlieues

mercredi 19 décembre 2007 par Noël Godin
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Cette semaine, nous remontons l’Histoire. L’histoire des insurrections libératrices.

Théroigne de Méricourt la lettre-mélancolie de Jackie Pigeaud (Verdier/ L’Ether Vague) : « Avez-vous vu Théroigne, amante du carnage Excitant à l’assaut un peuple sans souliers La joue et l’œil en feu, jouant son personnage Et montant, sabre au poing, les royaux escaliers ? » C’est cette Théroigne de Méricourt-là, surnommée la « belle Liégeoise » et immortalisée par les Fleurs du mal de Baudelaire, qui envoie à Danton sept ans après sa mort l’extravagante bafouille régicide que voilà écrite à l’encre sépia sur un papier chiffon bleu fascinant en soi. Une curiosité à la fois historique et littéraire traversée par de magnifiques éclairs.

Sade et la loi de François Ost (Odile Jacob) : Malgré les apparences, le vice-recteur des facultés universitaires Saint-Louis de Bruxelles n’est pas seulement une andouille. C’est lui qui a fricassé la première étude globale sur les rapports du divin marquis au mal, à la loi, à la perversion, qui ne pose que d’excellentes questions : « Et que vise, au fond, cette contestation radicale de l’ordre social, qui défie les régimes politiques, sape les lois de la cité, corrompt les lois de la nature, détourne celles de la logique et subvertit celles de l’écriture ? » Des questions auxquelles il répond même quelquefois avec une indéniable clarté.

Dialogue entre un prêtre et un moribond (1872) de D.A.F. de Sade (Le Chien Rouge, BP 70054, F-13192 Marseille cedex 20) : Illustré par Rémi qui fit scandale en 2002 avec ses dessins politiques « impubliables » et, quatre ans plus tard, avec son délectable Blasphème au paradis édité par les Requins marteaux, un des brûlots mécréants les plus irrécupérables du divin Marquis.

Le Cri du peuple de Maxime Jourdan (L’Harmattan) : La première vraie radiographie du plus célèbre quotidien de la Commune de Paris qui reste un modèle de journalisme politique dans sa façon de « mêler harmonieusement lyrisme et réalisme, articles substantiels et pamphlets, incantations et imprécations ». Et puis, il était bon d’enfin souligner que Le Cri du peuple n’avait pas seulement été un reflet chouette de l’insurrection de 1871 mais qu’il en avait été un acteur proprement dit. Et que le canard, loin d’être rédigé par le seul Jules Vallès, était dû au talent exalté de tout un équipage de rédacteurs s’exprimant en toute liberté.

Espagne 36 – Les Affiches des combattant-e-s de la liberté (Editions libertaires, editionslibertaires@wanadoo.fr et Editions du monde libertaire, editions@federation-anarchiste.org) : Peut-être le plus beau des livres anars jamais parus. Soit près de 200 affiches (escortées par des timbres et des cartes postales) des organisations CNT, FAI ou Mujeres Libres appelant à l’insurrection armée contre le fascisme d’une fulgurante poésie qui furent collées comme des cris sur les murs de Barcelone, Bilbao, Madrid, Malaga. Aux côtés de ces merveilles visuelles, tout plein d’infos bien frigoussées sur les affichistes et les dessinateurs de la révolution espagnole.

Le Canard enchaîné de Laurent Martin (Nouveau Monde) : Ecrite dans le style alerte et pimenté qui était de mise, l’histoire du mode de fonctionnement et des prises de position du canard satirique de sa naissance en 1915 pendant la drôle de guerre à maintenant. Dans un chapitre-clé, le docteur Martin nous explique comment le journal d’opinion qu’était le Canard enchaîné s’est tout à coup transmuté en journal d’investigation.

Histoire de la nouvelle gauche paysanne de Jean-Philippe Martin (La Découverte) : Par un autre agrégé d’histoire plutôt dégourdi s’appelant lui aussi Martin, un documentaire militant enjoué racontant par le menu les combats du syndicalisme agricole au début des années 60, ses alliances et ses désaccords avec le syndicalisme ouvrier et l’extrême gauche, ses castagnes au Larzac, ses spectaculaires métamorphoses, ses diverses tendances, et, bien sûr, les années Bové qui constituent, s’en étonnera-t-on ?, la partie la plus passionnante de l’ouvrage.

Le Soulèvement des banlieues, n° 19 de la revue Lignes (Lignes et Manifestes) : Pour faire la nique au nouvel ordre moral français, un ensemble de textes superbement incandescents sur « cette poussée de violence inattendue (c’est-à-dire dont on s’étonne qu’elle n’ait pas eu lieu plus tôt) ». Au sommaire, entre autres : un éditorial incendiaire de Michel Surya ; des considérations enflammantes d’Alain Brossat sur le retour de la plèbe insurrectionnelle, et de Jean-Paul Dollé sur la peur panique piteuse de la classe politico-médiatique face à cette belle révolte contre « l’état de nécrose morbide dans lequel le nihilisme marchand nous plonge » ; un pamphlet pyromanesque de Rada Ivekovic sur le maquillage par l’état chiraco-sarkozien d’une révolte populaire tripiale en rébellion communautaire et religieuse ; et, surtout, le décorticage méthodique brûlant par François Athané des « bonnes raisons avancées à gauche pour ne pas se solidariser avec les jeunes interpellés lors des nuits de novembre ».


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