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CULTURE / CHRONIQUES PATISSIÈRES

Que la fête continue !

chroniques patissières / dimanche 6 janvier 2008 par Noël Godin
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Encore des cadeaux subversifs à (se) faire. Vos cadeaux de réveillon vous laissent sur votre faim ? Achetez donc, ou chapardez, les livres que vous auriez vraiment désiré recevoir.

Rayon appels à l’aventure débridée : Œuvres de R-L. Stevenson, tome II (La Pléiade) : Convaincu que « la vie est ailleurs », Stevenson rompt avec l’Occident en 1888 pour s’ « ensauvager » et écrit en pleine errance les grisants romans d’action que contient ce Pléiade : Enlevé (les tumultueux Highlands !), Le Pilleur d’épaves (les mers du Sud !), La Flèche noire (la guerre des Deux-Roses !), La Chaussée des Merry Men (les récifs naufrageurs de l’île Earraid !) et le chef-d’œuvre de cette période, Le Maître de Ballantrae avec ses frères ennemis se servant du globe entier comme théâtre de leurs algarades intimes.

Rayon histoire critique acidulée de la téloche : Les Miroirs obscurs orchestré par Martin Winckler (Au Diable vauvert) : Par un équipage de spécialistes bien allumés, un décryptage méthodique du contenu narratif et idéologique des grandes séries américaines hyperréalistes (Les Experts) ou décalées (Twin Peaks), limpides (Roswell) ou sophistiquées (Boom Town), adolescentes (Buffy) ou adultes (Les Sopranos), féroces (Oz) ou douces-amères (Dead Like Me), formellement clean (Cold Case) ou déjantées (Alias).

Rayon Sci-Fi : Niquant tous les codes, Millenium People de J. G Ballard (Denoël & Folio) : Quelques années après Crash (réédité chez Denoël), le chef de file salement surdoué de la science-fiction british déviante rejongle acerbement avec ses thèmes de prédilection : l’implosion de la société d’abondance et le cloaque des mythes médiatiques en rêvant à « une ville sans panneaux de signalisation, à des lois sans sanctions, à des événements sans signification, un soleil sans ombres ».

Rayon livres d’art explosifs : Fluxus Dixit, sous la houlette de Nicolas Feuillie (Les presses du réel) : 43 ans après la fondation de Fluxus, la première anthologie juteuse des exercices de tir du mouvement para-artistique qui continue dada, le constructivisme et le futurisme en mettant en panique l’asphyxiante culture trônante avec ses « events » multisensoriels, ses poésies-actions désaxantes, ses concerts « danger music » (où les musiciens se font raser la tête ou détruisent des pianos). Des tonnelées d’insolites surprises.

Rayon histoire de la pensée transversale : Et si je suis désespéré, que voulez-vous que j’y fasse ? de Günther Anders (Allia) : Un entretien-fleuve galvanisant avec le remuant philosophe allemand Günther Anders, élève d’Heidegger et Husserl, et premier époux d’Hannah Arendt, qui abandonna sans regrets le monde des savantes spéculations pour celui de l’action concrète immédiate contre le nazisme puis, plus tard, contre la menace nucléaire et la guerre du Vietnam.

Rayon de la bédé déconnante : Polly and her Pals 1929-1930 de Cliff Sterrett (L’An 2, editionsdelan2.com) : Méconnues en France, les tribulations de la délurée flapper-girl Polly, que courtisent en vain des bellâtres aseptisés, sont subliment bien croquées par un des pionniers US les plus inspirés du style « big foot » (en français gros nez) adorant gaver ses comics de formes moelleuses, stylisées, et rebondies communiquant un sentiment de douce euphorie.

Rayon expériences bandantes : Pratiques oulipiennes conduites par Dominique Moncond’huy (sic !) (Gallimard) : Une initiation délicieuse aux jeux sous contraintes de l’OUvroir de LIttérature POtentielle comprenant un hommage aux « plagiaires par anticipation » ayant préfiguré l’OULIPO en s’imposant des règles biscornues à eux-mêmes (Carroll, Allais, Jarry, Roussel…) et une anthologie ludique d’exercices oulipiens vertigineux de toute farine (monovocalismes, lipogrammes, alexandrins greffés, poèmes de métro…) signés Perec, Queneau, Caradec ou… Pétrarque.

Rayon livres de cinéma fortiches : Michel Simon de Claude Gauteur (Rocher) : Une nouvelle mouture du portrait de référence du monstre sacré (vie & carrière) remarquablement dressé par son ami Claude Gauteur pour aboutir à la succulente conclusion « qu’aucun des personnages qu’il a incarnés au théâtre (plus de 50) comme au cinéma (plus de 100) n’arrivent à la cheville de celui qu’il fut à la ville. Le meilleur rôle de Michel Simon, c’est celui qu’il a écrit et mis en scène lui-même, sans l’aide d’aucun scénariste-dialoguiste ni d’aucun réalisateur, jour après jour, et même post mortem ».

Rayon épopée de la révolte lyrique EZLN 20 et 10 : Le Feu et la Parole de Gloria Munoz Ramirez (Nautilus, 5 rue Saint-Sébastien, F- 75011 Paris) : Deux ans après avoir interviewé le sous-commandant Marcos, la journaliste mexicaine G. M. Ramirez laisse en plan son boulot, sa famille, ses amis, et part vivre dans les communautés rebelles de la Selva Lacandona où elle a frigoussé cet historique choucard de vingt ans d’insurrection zapatiste.

Rayon poésie électrocutante : The Beat Generation (Flammarion) : Acoquinés pour la première fois, les quatre trips-phare du dénigrement psychédélique du monde cupide dans les seventies : Le Livre des rêves de Jack Kerouac, La Chute de l’Amérique d’Allen Ginsberg, Havre des saints de William S. Burroughs, Désert dévorant de Brion Gysin. Avec en prime Œuvre croisée, une toile de pénélope en perpétuel recommencement où Burroughs et Gysin s’adonnent à cœur joie à leur passion du cut-up en faisant sortir leurs textes de leurs pages et leurs mots de leurs gangues.

Rayon romans antisionistes tonifiants : Guide des égarés de Gilad Atzmon (Phébus) : Une sorte de brave soldat Schweik juif dans lequel un jeune Israélien envoyé au front en 1973, à la veille de la guerre du Kippour, joue les tire-au-flanc avec une telle gaucherie qu’il finit bientôt dans la peau d’un héros national. Pas de chance pour les autorités sionistes tournées en ridicule à longueur de pages par l’auteur, le philosophe musicien Gilad Atzmon a une vraie plume, un vrai culot et un vrai sens des enchaînements comiques.

Rayon traités de savoir-vivre louf louf : Comment engueuler son prochain en bruxellois de Georges Lebouc, illustré par Clou (Le Cri) : Un vade-mecum aussi précis et aussi punchy qu’on pouvait l’espérer. « Traiter quelqu’un de hareng vinaigré (rollmops) est bizarre. Ajouter rote et en faire un rollmops pourri (rotte rollmops), c’est mieux. Le transformer en un rollmops tordu (krumme rollmops) laissera votre adversaire groggy mais il ne se relèvera pas si vous le traitez de “rotte krumme rollmops !” ».


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2 MESSAGES

Forum

  • Que la fête continue !
    le lundi 14 janvier 2008 à 00:00
    J’achète mes livres sur des sites internet, j’attends qu’ils sortent de la période promotion.
  • Que la fête continue !
    le dimanche 13 janvier 2008 à 00:16, boscoXIII a dit :

    bonjour,

    c’est un peu mesquin et pas du tout "culture" mais pourriez vous mettre le prix à chaque livre ? (cela m’evite de faire le mesquin avec la vendeuse…. ) avis d’un "tuneless"

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