[ Internet et PMI - JM Yolin ][ 1999 ] 4

Mel Sobel

VeriSign

MBK

Niveau 2 : vendre sur Internet. le site transactionnel. Ne pas réduire commerce électronique à paiement électronique : le Softselling. Les ventes aux enchères

Mise à disposition avec le catalogue
  • d'un e-mail offrant au client la possibilité de poser des questions complémentaires ou de donner son avis

  • d'un formulaire de bon de commande, permettant aux clients de «passer à l'acte» (éventuellement avec un paiement électronique, mais le fait que la transaction ne soit pas électronique jusqu'au bout n'est absolument pas rédhibitoire pour vendre sur Internet : l'élément essentiel est le rapprochement de l'offre et de la demande qui conduit à la décision d'achat).

La formule «click & talk» permet grâce à la téléphonie IP d'établir d'un clic la communication téléphonique de vive voix avec le vendeur, tout en restant connecté sur le site , (et il est à parier qu'il ne s'écoulera pas beaucoup de temps avant le «click&see»)

Il devient à ce niveau souvent préférable, si l'option de vendre à travers une galerie commerciale n'a pas été choisie, de gérer en direct son serveur.

La vente sur Internet a maintenant quitté le domaine de l'anecdotique : Dell Computer par exemple vend déjà pour 3 M $ par jour ouvrable de matériels informatiques.

Notons également que Wallmart qui dans son plus grand magasin n'offre que 150 000 articles, en propose 500 000 sur internet

ATTENTION : une erreur souvent commise : assimiler commerce électronique et paiement électronique

- le paiement proprement dit, ne représente que 1% (ou moins) du prix final, sa valeur ajoutée est donc faible (sauf pour les micro-paiements [19])

De plus, dans les échanges interentreprises (B to B), qui représentent plus de 90% du commerce électronique, bien souvent les partenaires se connaissent, les paiements sont domiciliés et sont simplement effectués par des messages EDI qui ne posent aucuns problèmes spécifiques

Bien entendu le paiement électronique permettra, dans les autres cas, de substantiels gains de productivité dans la phase «facturation - paiement» et sera un facteur de développement du commerce électronique, mais les modalités actuelles de règlements de la transaction ne sont aujourd'hui un véritable obstacle que pour les transactions multiples de faible montant, surtout à l'international (mini paiements entre 1 et 100 $).

Par ailleurs aujourd'hui déjà, il est possible pour une PME de sous-traiter la gestion des paiements sécurisés à des intermédiaires spécialisés (www.hypermall.com, www.suresite.com, ou en France la société Virtual Internet à Besançon - http://www.france.vi.net ,...)

Notons que pour les véritables micropaiements, ce n'est pas non plus le problème car le paiement électronique a un coût fixe de 0,1$ à l'acte, et les paiements inférieurs à 1 $ (consultation d'un article) relèvent davantage d'une logique Kiosque que du paiement électronique (voir chapitre VI-A-4).

  • à l'inverse, la valeur ajoutée de toute la partie commerciale, représente généralement 20 à 30 % du prix d'un produit ou d'un service vendu.

    Elle comporte :

    • La création de la relation de confiance avec le client (information, référencement, développement de la notoriété)
    • La présentation d'une offre sous une forme adaptée
    • La négociation commerciale avec une éventuelle adaptation du produit
    • La mise à disposition du produit
    • La facturation et la gestion comptable
    • Le service après vente
    • L'analyse des besoins des clients pour faire évoluer l'offre

    Ce que l'on appelle «marge commerciale» correspond pour l'essentiel à la rémunération de cette importante valeur ajoutée

    Il est bien clair que l'innovation dans les méthodes de commercialisation peut être aussi déterminante pour le succès de l'entreprise, que l'innovation dans le service ou dans le produit lui-même. Le marketing sur ce média nouveau reste encore pour beaucoup à inventer et il peut donner des avantages compétitifs à de petites structures qui ne sont pas prisonnières de schémas mentaux que les médias anciens avaient peu à peu forgés: on attend encore l'Aristide Boucicaut du Web

    bergamote

    la bergamote de Nancy a su créer autour de son produit, en Asie du Sud-Est, une image de «produit du savoir-vivre et du raffinement français» qui en a assuré le succès commercial au sein d'une galerie marchande (http://www.francecontacts.com/marche/).

    ATTENTION : Le poids croissant d'une nouvelle approche du client : le Softselling

    un autre élément de la culture Web doit ici être pris en compte : les sites les plus visités sont ceux qui n'ont pas une apparence trop utilitaire et qui savent offrir [20] une information riche (ou du «fun») et qui permettent aux visiteurs, grâce à des hyperliens, de se connecter à d'autres sites susceptibles de les intéresser

    c'est ce que les américains appellent le Softselling par opposition aux méthodes agressives de vente

    Un bon exemple : le site de MBK http://www.integra.fr/mbk où les scooters réalisent des prouesses virtuelles ou celui d'ALKA-SELTZER qui offre une abondante information sur le sport.

    Deux types d'approches commerciales semblent ici connaître un grand succès aux États-Unis:

    • les sites visant l'achat «coup de coeur». Ce sont des sites qui offrent à leurs visiteurs un espace ludique : non seulement quasiment tous proposent des jeux gratuits, mais ils sont eux-mêmes largement inspirés dans leur conception par les jeux informatiques.

      Les produits les plus vendus sur ces sites sont ceux qui correspondent à des publics «passionnés» : musique, livres, sport, jeux électroniques,....

    • Les sites qui s'adressent à des acheteurs recherchant le meilleur rapport qualité - prix et qui fuient comme la peste le vendeur «sangsue» dont l'exemple typique est le concessionnaire automobile américain (qui pratiquent ce que l'on appelle le hardselling).

      L'acheteur potentiel est à la recherche, dans ce cas, toutes les informations lui permettant d'éclairer son choix.

      Il est particulièrement sensible aux sites qui lui offrent

      • une analyse objective de l'offre sur le marché, des informations techniques relatives au secteur considéré (normalisation, réglementation, littérature technique, publications scientifiques,...),
      • des informations comme des revues de presse ou des fonds documentaires (et l'analyse des articles consultés fournissent de précieuses informations sur les centres d'intérêt du visiteur et permet de lui faire des propositions personnalisées pertinentes)
      • des espaces de discussion où les clients peuvent échanger entre eux leurs analyses ou leurs critiques (site du fabricant de clubs de golf Cobra)

        ainsi que des pointeurs vers des sources d'information pertinentes et de qualité (sites offrant des prestations ou des produits complémentaires... voire concurrents: autobytel vous offre ainsi de mettre en concurrence, à côté des concessions automobile, les assureurs et les fournisseurs de crédits à la consommation).

        Sachant les écarts de prix actuellement pratiqués sur le marché européen, qui sont supérieurs à 20% chez tous les constructeurs (à l'exception d'un seul),qui dépassent 40% sur 22% des modèles et qui atteignent 54% pour la VW Polo (étude de la commission européenne de février 1998) on imagine la révolution qu'apporterait ce type d'opérateur

      L'idéal pour un site est de devenir la référence dans son domaine et d'être régulièrement consulté pour la richesse et la qualité des informations offertes. Ceci rejaillit fortement sur l'image de l'entreprise et de ses produits, et à terme sur ses ventes par une fidélisation de la clientèle.(les literies SIMMONS offrent ainsi une riche information sur le sommeil)

      Aux USA les agents immobiliers comme BestAgent (http://www.BestAgent.com) ont fait un effort particulier dans ce domaine (contrats types, informations légales, pièges à éviter, modalités de financement, état du marché, information générale sur la zone (écoles, aéroports, fêtes locales,...) Allant même comme Century (http://www.century21.Santacruz.com) jusqu'à la géologie et les mouvements sismiques

      En France «Place du Vin» (http://www.placeduvin.com) parait un exemple intéressant : elle propose à côté de ses 30 boutiques une abondante information sur l'histoire du vin, sa géographie, des articles de fond et des rubriques d'actualité, une rubrique touristique, des petites annonces, des conseils pratiques, un forum,...

      Il est bien clair que ce deuxième type de stratégie commerciale est le modèle dominant dans le B to B, mais il en existe également dans le B to C (comme le montre l'exemple d'Autobytel (http://www.autobytel.com) qui a déjà commercialisé 250 000 voitures en 1996 par ce moyen pour - 3 milliard de $ - et prévoit de porter ce chiffre à 1 million en 1998 pour plus de 10 milliard de $)

      Bien entendu, dans certains cas il est difficile d'évaluer l'impact sur les ventes de ce type d'investissement, mais beaucoup estiment qu'il s'agit là, dans une optique de long terme de l'approche la plus intelligente de ce nouveau marché.

      En tout état de cause, ne pas être présent sur le Web avec la richesse d'information voulue, vous écarte de la «short list» sur laquelle se fera le choix final de ce type d'internautes. Or l'exemple d'Autobytel montre qu'il s'agit là de clients aux revenus plus élevés que la moyenne et qui achètent plutôt du haut de gamme.

      SIGNALE : La vente aux enchères sur le Web

      Notons également aux États-Unis le succès étonnant de la pratique de la vente ou de l'achat aux enchères (places d'avion, stocks d'imprimantes,...) :

      Voir par exemple le site http://www.goinggoinggone.com [21] créé par Jean-François Drageon, un français installé aux USA ou celui de Onsale (http://www.onsale.com ) qui écoule ainsi pour 50 millions de dollars de matériels par an ou celui de southwest Auction (http://www.webusa.com/usaweb/southwest) pour l'immobilier

      Me Tajan qui dirige une des principales études de commissaires-priseurs en France a déjà ouvert un site catalogue en 1997, qui assure la promotion des ventes («softselling») et étudie pour 1998 la possibilité de procéder à certaines ventes aux enchères de son étude directement sur le WEB. (http://www.tajan.com)

  • tajan


    Copyright © 1998 Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie

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