[ Internet et PMI - JM Yolin ][ 1999 ] 6

kiosque micro

Jet Multimedia

encourager des initiatives qui offrent les fonctionnalités qui ont fait le succès du «kiosque» : la plupart des éditeurs ont besoin de libraires sur le net

l'information n'a pas de prix mais elle a un coût

  • celui-ci peut être couvert par la publicité : ceci concerne quelques sites recevant de nombreuses visites comme les moteurs de recherche. L'information peut alors être fournie gratuitement.
  • le site peut être un site commercial riche en information (soft selling) l'information est là aussi gratuite et son coût est couvert par les marges sur les ventes ou le budget communication de l'entreprise (gain de notoriété)
  • mais il peut s'agir aussi d'information très spécialisée, onéreuse à élaborer et qui ne peut être financée que par sa vente (Banque de données, oeuvre musicale, encyclopédie, ...). Il faut alors retrouver sur le Net un service offrant les atouts du Kiosque

Le Kiosque minitel, jouant le rôle d'une vaste librairie virtuelle, a permis l'émergence d'une importante profession d'édition électronique qui, nous a-t-on dit, n'avait [56] pas jusqu'à une période récente son équivalent aujourd'hui à l'étranger, même aux Etats Unis : c'est pour notre pays une richesse économique et culturelle dont il convient de préserver les capacités de développement

Ce succès tient aux fonctionnalités suivantes :

pour le client :

  • non nécessité de s'abonner auprès de l'éditeur
  • anonymat
  • simplicité
  • paiement global inclus dans une facture d'un abonnement à un service déjà souscrit par ailleurs
  • transparence de la facturation

pour l'éditeur

  • sécurité du paiement procuré par l'opérateur intermédiaire
  • absence de coûts de facturation, de recouvrement et de contentieux lui permettant de se concentrer sur son métier

La facturation uniquement à la durée est, elle, par contre plutôt un handicap : il serait sans doute utile de pouvoir aussi facturer à l'unité ou au volume d'information transmis.

Qui, à l'avenir, pourra offrir ces deux atouts ?

Les opérateurs de télécommunications (et les fournisseurs d'accès Internet avec lesquels les frontières s'estompent [57])? Mais cela implique des accords mondiaux pour la répercussion des factures jusqu'au client final.

Par ailleurs on peut se demander si les «transporteurs» sont les mieux placés pour jouer le rôle de libraires

La déréglementation actuelle va rendre ce problème encore plus complexe

aujourd'hui cette formule fonctionne avec le kiosque micro (et bientôt le kiosque IP multipalier) : Jet Multimedia avec ses 100 000 clients l'utilise dans des conditions très intéressantes et dès le début 98 il étend son service en Belgique en Suisse et au Luxembourg

Les fournisseurs de services en ligne (ISP) ? Les 4 ou 5 plus importants (AOL-Compuserve, Microsoft-MSN,...) couvrent à eux seuls plus de la moitié du marché mondial et seraient en mesure de jouer ce rôle sans difficulté.(AOL revendiquait à l'été dernier plus d'abonnés - 10 millions - que les dix principaux journaux américains réunis, en février 1998 il est à 13 millions)

Si cette hypothèse se concrétise la concentration dans cette profession devrait encore s'accélérer : les ISP pourraient jouer tout naturellement ce rôle de «libraire» d'Internet alors que les opérateurs télécom se cantonneraient dans leur fonction de transporteurs.

on peut par contre s'interroger sur l'intérêt pour eux d'exercer en propre, comme ils le font parfois encore actuellement, le métier d'éditeur

la sortie de MSIX, nouveau protocole de facturation de services (http://www.msix.org) est candidat pour être l'outil de cette évolution

on pourrait aussi imaginer dans ce cadre une facturation type «SACEM», forfaitaire pour le client dans une gamme de services et une rémunération des éditeurs au prorata des consultations : ces ISP exerceraient alors un métier de «bibliothécaire»

Les banques ? À travers les groupements de cartes bancaires, elles pourraient offrir ce service avec la formule du «porte monnaie virtuel» permettant des micropaiements multidevises qui répond parfaitement aux fonctionnalités qui ont fait le succès du kiosque telles que décrites ci-dessus (KLELine de la compagnie bancaire, même si son ergonomie actuelle ne recueille pas encore tous les suffrages, revendique déjà 30 000 clients dont 60% à l'étranger).

Cybercash, qui se développe au niveau mondial (sauf en France à cause de la réglementation sur le cryptage) indique que le coût d'une transaction réalisée par le moyen d'un porte-monnaie virtuel est de 0.10$+4% du prix facturé : dans ces conditions la facture minimum est de 0.25$ ce qui correspond à des «mini-paiements» (1 à 100$) plus qu'à des micro-paiements (quelques centimes)

La concurrence dans ce domaine va s'exercer non au sein d'une profession mais entre trois grandes professions du recouvrement de facture [58]


Copyright © 1998 Ministère de l'Economie, des Finan ces et de l'Industrie

[écrire]