Ca y est, les « seniors de 55 ans » (nos jeunes vieux) viennent grossir les rangs des minorités visibles à protéger au même titre que les handicapés, les émigrés, les femmes enceintes…
Un projet de loi prévoit d’imposer aux entreprises, un quota de 5 % de salariés de plus de 57 ans ! Et gare aux récalcitrants, ils pourraient être sanctionnés par un « malus ».
Ce projet de loi serait-il la preuve du recul de notre civilisation par rapport aux tribus primates les plus anciennes ? Nos cousins singes n’ont en effet pas besoin de loi pour protéger et respecter leurs ainés.
L’ancien, c’est celui qui détient le plus de savoir. C’est le sage, qui sait toujours où trouver de la nourriture en cas de pénurie et qui connaît les moyens de repousser les prédateurs que sont les léopards et les autres communautés de singes. On l’écoute, on le respecte.
Chez les singes, en général, seuls les anciens parviennent au rang de chef. Et si chez les chimpanzés, un mâle « jeune » peut se hisser sur le trône, il faut qu’il soit parrainé ou secondé par un ancien. Chez les gorilles, les chefs se distinguent de leurs subordonnées par leur « dos argenté ».
Chez nous, c’est l’inverse quand notre poil se met à grisonner, on sait que nos jours sont comptés en tant qu’être social respecté. C’est pourquoi, les quinquas prennent soin de masquer leurs tempes grisonnantes en ayant recours à la cosmétique et de plus en plus à la chirurgie pour effacer les marques du temps.
Il est vrai que l’expérience que nos seniors ont acquise pour faire face aux dangers qui menacent notre société ne nous paraît guère utile, vu que le profil des prédateurs a quelque peu changé.
On n’a plus vraiment à se battre contre des léopards, la menace désormais est d’ordre économique et technologique. Pour gagner, il vaut mieux être un as de « la souris et du click », de la propriété intellectuelle et du boycott plutôt que de savoir parader, manier le gourdin et grogner très fort !
Pourtant face aux nouveaux dangers qui se profilent (environnement, famine, guerres entre communautés…), nous aurions bien besoin de faire appel au bons sens de nos seniors et retrouver quelques vieux réflexes primates.
Nous devrions attendre encore un peu avant de secouer le cocotier de nos aïeux, il se pourrait bien que les cocotiers tombent avec eux.