A commencer par ses traits physiques. La carrure d’un chef singe se doit d’être forte, solide pour dégager une certaine autorité et rassurer la tribu. La voix d’Obama, quant à elle, n’a rien à envier à son cousin chef singe qui se distingue par « son cri » puissant. Elle a certainement contribué à sa crédibilité en tant que chef. Au delà des attributs physiques, Barack Obama satisfait les exigences primates par ses qualités, sa personnalité. En particulier la qualité numéro 1 du chef primate, à savoir le courage, l’audace. Nos cousins singes candidats au pouvoir doivent démontrer qu’ils n’ont pas peur de repousser les léopards ou les tribus voisines qui menacent la tribu.
Celui qui a choisi comme slogan « yes we can », s’est imposé clairement comme le candidat de l’audace, celui qui n’ a pas peur de s’attaquer aux tabous, aux sujets qui fâchent l’Amérique comme le racisme, l’écologie, l’Irak, la régulation économique…
Mc Cain lui aussi satisfait les exigences de base des primates pour pouvoir revendiquer le pouvoir. Son passé militaire, lui permet d’être crédible en tant que chef. Mais s’il dispose aussi d’une certaine carrure et d’une voix qui en impose, son âge l’affaiblit. La voix est moins assurée, la taille plus modeste et la silhouette plus fatiguée…et l’audace est une qualité chez lui qui se conjugue davantage au passé qu’au présent. Il n’a pas convaincu sur sa détermination à s’attaquer aux maux de l’Amérique.
Mc Cain a les tempes grisonnantes comme son cousin chef gorille a le dos argenté. Il est aussi plus à l’aise dans les petits groupes que dans les grands rassemblements, il a du mal à contenir ses coups de gueule et s’est montré plus agressif que son rival pendant la campagne. Il semble plus habile dans les combats physiques, les corps à corps que dans les joutes verbales. Tout comme le chef gorille s’impose plus par sa force physique que par ses aptitudes sociales.
B Obama se comporte plus en chimpanzé. D’abord il est jeune. Il n’y a guère que les chimpanzés qui puissent porter au pouvoir un jeune chef, sous réserve que celui-ci soit secondé par un membre nettement plus âgé. B Obama a respecté cette règle chimpanzé en choisissant pour colistier un ancien.
De plus B Obama a démontré qu’il était le plus populaire, condition sine qua non pour pouvoir revendiquer la place de chef chez les chimpanzés. Un chef chimpanzé doit prouver qu’il est le meilleur en grooming. Cette activité sociale consiste à caresser, épouiller, chatouiller, enlacer les membres de sa tribu afin d’accroître le plus possible sa popularité. Dans le monde chimpanzé, c’est par l’habilité sociale que les chefs s’imposent. B Obama a réussi à « caresser dans le sens du poil » la majorité de sa communauté, depuis l’intelligentia, les médias, en passant par la middle class, les minorités ethniques et les jeunes. Il a utilisé tous les moyens de communication humains les plus modernes en particulier internet pour délivrer ses messages d’espoir à chaque tribu.. Il a su déployer sa séduction pour rallier les suffrages féminins, qui sont souvent décisifs dans l’élection des chefs chimpanzés.
Et surtout il s’est clairement imposé par son intelligence. Sa capacité à s’adapter à la situation, en adaptant par exemple son discours dès qu’il a pris la mesure de la crise économique, en parvenant à déjouer les coups bas de ses adversaires.. Là encore, chez les chimpanzés, l’intelligence est une qualité très recommandée pour accéder au pouvoir.
Le jeune président se permet de transgresser une règle en cours chez les singes parmi les plus évolués, les chimpanzés.
Chez eux, il est difficile pour ne pas dire impossible pour un membre d’une famille de « subordonnés » dominés d’accéder au pouvoir. En tant que noir, B Obama faisait partie d’une minorité ethnique et donc des membres dominés de la communauté. On comprend mieux pourquoi il incarne avec une telle force l’espoir pour autant d’humains sur cette planète. Son rêve et celui qu’il a voulu faire partager, c’est celui de la transgression de la condition sociale.