Les progrès de la chirurgie en changé Taddéï en Mireille Dumas
3 octobre 2008 à 12h22L’avantage de « Ce soir ou jamais », l’émission de Frédéric Taddeï sur FR3, telle qu’il nous la présente depuis la rentrée, c’est qu’elle permet de se coucher plus tôt. Ou de se livrer à des taches importantes comme vider les cendriers ou la caisse du chat. L’an dernier Taddeï invitait des gens qui avaient quelque chose à dire mais que l’on n’entend jamais ; depuis un mois, Taddeï fait parler des gens qui n’ont rien à dire et que l’on entend sur France Infos. Je pense que ce qui empêche Frédéric de penser, ce sont de grands cheveux qui, depuis peu, poussent dans sa tête : les frisettes de Mireille Dumas.
Hier soir, 2 octobre, à propos d’Obama, il nous a infligé la tête à claques de Guy Sorman, une sorte de Philippe Val -mais chez lui les cheveux sont dehors- spécialiste du rien sur le rien pourvu qu’il soit ultra libéral. Taddeï a laissé le moulin à paroles animer son gentil forum. Quand j’ai éteint la lumière, Taddeï n’avait toujours pas rappelé à l’oracle, la somme de propos qu’il a naguère tenus sur les vertus de la finance libre. Un autre animal marin, dénommé Roucaute, tenancier d’une boutique philosophique, avait lui-même du mal à placer son refrain : il nous faut Mc Cain pour protéger la France du terrorisme, vaincre Hamas et Hezbollah ! Il semble que Roucante enseigne en fac… Espérons qu’entrer dans l’amphi lui refroidit la tête ?
En face, Taddeï a eu la bonne idée de mettre deux blacks, Barbara Hendrix et un écrivain, sûrement superbe, mais dont je n’ai pas noté le nom. C’est un peu comme si, au cours d’une improbable émission « Pour ou contre BHL », vous invitiez Einthoven. Vous savez que le merveilleux Jean-Paul n’est pas crédible dès qu’il évoque le plus beau décolleté de Paris. Donc, le peu à dire de Barbara et de l’homme de plume, on ne l’écoutait pas. Pour les entendre il aurait fallu que ces deux artistes disent : « Nous sommes noirs, mais votons Mc Cain ». Tadddeï aurait voulu nous montrer que le vote Obama était une affaire de nègres qu’il n’aurait pas fait autrement.
Je savais dès le départ que cette soirée serait foutue. Au début, Frédéric a dépensé je ne sais combien d’équivalent carbone dans l’interrogation d’un garçon qui fait le chanteur tout en étant le petit fils du capitaine polytechnicien Alfred Dreyfus. Un grand type d’allure parfaite, qui veut prendre un enfant par la main… mais ne supporte pas de se faire moquer par les Guignols. Oh ! Les beaux jours, l’amoral de l’histoire, c’est que Frédéric, discrètement, s’enfonce dans le sable de la connivence. Avec ce vent si dur et qui nous vient du forum, anticyclone convoqué par Sarkozy, pour rétablir la « liberté de la presse », on ne peut en vouloir à Taddeï de s’être acheté des bouchons d’oreilles et une lime à ongles.