Joffrin n’aime que les CRS français
29 mars 2008 à 18h00Actuellement j’ai un peu de mal à marcher. Aucune walkyrie dans ma chaussure. Cette gène, d’abord impalpable, se fait de plus en plus présente. « Un cas intéressant » n’est pas mon livre de chevet, mais je sais que des petits mots peuvent conduire aux grandes morts. Sur mon cas je me suis donc livré à une observation participative. Au bout du compte, c’est tous les jours vers 13 heures que la blonde s’enfonce un peu plus dans ma godasse.
Et j’ai alors compris que ce mal qui m’empêche de courir, alors que normalement le mal court, nous a enseigné Audiberti, portait un nom : Elise Lucet. Et j’ai constaté, dépité, que je ne suis pas l’être à Elise. Vous me direz, si Elise rentre dans vos pataugas, allez sur TF1 ! Hélas, ce zap m’est interdit sur ordonnance par mon médecin formel : pas de Pernaud, même après 18 heures.
Je vis donc à la colle avec madame Lucet. Je l’aime bien car elle me rappelle une poupée de ma sœur. Ce qui me gène, ce n’est sa parole, c’est sa musique. Elise chante. Elle prononce trois mots « recto tono » et le quatrième s’envole au valhalla. Je préfère écouter Tabachnik diriger Terretektorh du merveilleux Xenakis. L’autre jour, celui du vendredi dit « Saint », voulant parler d’une « fête des chrétiens » elle n’a parlé que des « catholiques ». Elle ne voit midi qu’à son église.
Pour rester dans l’opéra, Elise me rappelle, avec cette restriction « catholique », une copine de la radio qui avait annoncé : « Cette année le festival de Bayreuth sera exclusivement consacré à Wagner… »
A 13 heures, comme je suis vulgaire et déjeune devant la télé, le problème est de manier ensemble et la fourchette, et la zapette, de faire taire Elise et de laisser parler les autres. Ca peut faire des taches sur la nappe.
En revanche, même s’il elle a inventé la « mise en examen anticipée » (rapportez-vous à mes radoteries précédentes), j’aime Françoise Laborde. C’est la bonne copine qu’on aimerait tous avoir. Je pense qu’un jour, elle va présenter son journal avec ses bigoudis encore sur la tête. J’aime Françoise pour une autre raison : PPDA n’arrive pas à la distinguer de sa sœur, Florence, qui présente la météo je ne sais où.
Quand PPD ne distingue pas, c’est que le dossier est intéressant. Je propose donc à Françoise, ou à Florence, à l’une seulement, de se mettre du persil dans les narines. Ou de jouer au baby foot avec Torreton, le Gérard Philipe de Chaudron-en-Mauges.
J’arrête de débloguer sur Elise. Elle est de Rouen et chacun sait que les filles de chez Lecanuet (ça date, voir wikipedia), ou elles crament, ou elles ont un grand couteau. Et je ne suis pas assez Sade pour faire le Marat.
Zapant « 2001, l’Odyssée de l’Espace », et vous avez le droit de me dire que je ferais mieux de lire le Figaro plutôt que regarder la télé, je suis tombé sur une autre fleur de France 2, Arlette. J’aime également Arlette. Son barnum s’intitule (là il faut que je retrouve mon programme) « A vous de juger ». J’ai vu Laurent Joffrin, le lider maximo de Libération, cogner sec sur une andouille diplomatique envoyée comme puching-ball par l’ambassade de Chine : la Chine accumule les méfaits du stalinisme et ceux du capitalisme. Pas faux.
J’aurais été le diplomate de Chine (serais-je un jour diplomate ?) j’aurai répondu ceci à Joffrin : « Camarade. En septembre à Grenoble, pour défendre les portes du forum organisé par votre journal, vous avez envoyé les Crs contre des alter-anars qui n’étaient pas d’accord avec vous. Avec des principes comme les vôtres, camarade, la Chine devait finir par envoyer des militaires aux tibétains ! »
Mais j’arrête avec la Chine. L’autre jour j’ai rigolé dans la sacristie du Dalaï Lama et je me suis fait traiter de « grosse saucisse » gonflé à l’hélium de Mao. Moi qui ai tordu toute ma vie du fil avec les maos dont on sait, qu’en matière de rouge, ils sont passés de celui du petit livre à un autre, le pourpre du château Pétrus 1929. Non, de la Chine je n’aime que :
« Nuits de Chine, nuits câlines, nuits d’amour.
Nuits d’ivresse, de tendresse
Qui vous font rêver jusqu’au lever du jour… »
. Lors de la soirée d’Arlette, j’ai bien aimé Rama Yade. Elle m’a fait penser au « cabri » du général De Gaulle. Au cours d’une conférence de presse il avait dit : « Ca ne sert à rien de sauter comme un cabrikyrie dans la chaussure en disant " l’Europe ! L’Europe !" ». Elle, Rama, disait « Le Tibet ! Le Tibet ! ». C’est un progrès puisque je ne l’ai jamais entendu dire « Sans papiers ! Sans papiers ! Gaza ! Gaza ! ou Bagdad ! Bagdad ! ou Guantanamo ! Guantanamo ! » Dans ce dernier cas, on lui pardonne parce que ce n’est pas facile à prononcer.