Episode 2 : Sarko reprend du poil de la bête !
3 juin 2008 à 17h47Devant les tentatives de son numéro 2 au fort de sa popularité pour se constituer un réseau d’alliés, Nicolas Sarkozy a réagi. Fort.
Chez les chimpanzés, le chef dispose de plusieurs armes pour neutraliser un numéro 2 trop menaçant sachant qu’il ne peut l’attaquer frontalement vu sa popularité.
La première est de nommer un numéro 3. C’est ce qu’à fait Sarkozy, en profitant du remaniement ministériel pour installer Xavier Bertrand sur deux fronts stratégiques : à la Direction de l’UMP et au sein du gouvernement, histoire de pouvoir compter sur un allié fort et de neutraliser l’influence croissante de son premier ministre dans ces deux sphères du pouvoir.
La seconde arme est de briser toute coalition potentielle entre son numéro 2 et ses alliés. « Dès que Luit, le chef de la troupe de chimpanzé, voyait des mâles ensemble, soit il se joignait à eux ou soit il chargeait ostensiblement pour les disperser » F de Waal (Le singe en nous).
Sarko n’a pas agi autrement que son homologue singe.
Pour éviter toute alliance, même officieuse, entre son numéro deux et les députés, il a commencé par nommer un de ses proches à la tête du parti chargé de choyer (groomer en langage singe) « en son nom » les députés, en organisant régulièrement des déjeuners au siège de l’UMP. Dans le même souci de renforcer ses relations avec ses alliés stratégiques, Nicolas Sarkozy dirige le 9 avril le premier « Comité de Liaison » réunissant les L’UMP et ses alliés et va même jusqu’à faire voter une loi qui lui permet de discuter directement avec les députés.
Du côté des ministres, là aussi il a cherché à courcircuiter son numéro 2, en imposant désormais les « réunions du jeudi « à ses ministres et en oubliant d’y associer F Fillon. Il n’hésite pas à groomer ses ministres en les invitant avec leur compagne ou compagnon à partager le dîner du prince et de sa fée Carla. Par rapport à sa tribu, il réapparaît sur la scène médiatique plus déterminé, plus visible et combatif que jamais.
Enfin il a recours à une dernière arme, éloigner le plus possible son numéro 2 du champ du pouvoir, en l’envoyant en mission de plus en plus souvent à l’étranger. C’est plus difficile de groomer ses alliés quand on est envoyé au fin fond du Liban…
François Fillon a essayé de riposter, mais en vain. Il a bien tenté un coup de force sur ses ministres, en leur imposant une réunion dimanche 18 mai, histoire de rappeler qu’il était leur chef. C’est pas avec ce type de réaction, un poil autoritaire, qu’il parviendra à détourner les ministres du droit chemin. D’ailleurs sa cote de popularité commence à s’étioler quand celle de son rival commencerait à frémir !
Affaire à suivre, la messe n’est pas dite, au premier faux-pas de son chef, le numéro 2 sévira.