Denis Ollivenes rêve qu’il est journaliste
21 novembre 2008 à 16h05Denis Olivennes, le « « directeur général délégué du Nouvel Observateur » devrait faire un tour par le magasin des accessoires de la DST. Là, il pourrait faire l’acquisition d’une élégante cagoule et de chaussons de lisière, des équipements bien utiles pour passer inaperçu. En effet, Denis Olivennes gagnerait beaucoup à devenir invisible, tel un « noyau dur » de « l’ultragauche ».
Je m’explique. Olivennes a été parachuté dans le journalisme par Claude Perdriel, le propriétaire du Nouvel Obs. Pourquoi ? Simplement parce que ce baroudeur de la vérité est aussi un virtuose du parachute, sport qu’il a notamment pratiqué en quittant le groupe Canal Plus pendu à une jolie coupole dorée pesant 3,2 millions d’euros (somme contestée plus tard par Canal devant la justice). Comme le regretté Léo Valentin, Olivennes est donc un homme volant, s’il y a en lui peu de Tennessee, il y a beaucoup d’Icare et pas mal de Clément Ader. Dommage que l’Obs ne soit pas un magazine d’aviation.
Venant du cabinet de Pierre Bérégovoy, ce normalien de Saint Cloud a d’abord trempé son acier dans l’ENA. Puis, toujours cet esprit d’aviateur, notre Saint-Ex pour lequel les Andes culminent place de la Bourse, est nommé directeur général adjoint d’Air France (pourquoi seulement « adjoint » ?). En 97, il plie ses ailes brisées et atterrit à Canal Plus. Notre Denis, donc Papin sous pression, donne l’apparence d’un irrédentiste puisqu’ en 2002 le voilà rendu chez Pinault (celui que le printemps redoute), l’ami de Chirac, de BHL et du progrès social. D’abord directeur de la distribution, ce qui n’est pas un intitulé très chic, Denis devient pdg de la FNAC, ce qui est plus culturel, il peut alors dîner avec des chanteuses.
Si , avec la lecture du CV d’Olivennes, je prends un peu de votre temps d’existence en ces moments heureux où baisse l’essence, c’est que ce nouveau phare de gauche se prend pour un journaliste. Vous constatez vous-même que le slalom qui va du cabinet du Premier ministre à la FNAC en passant par Air France est vraiment la bonne école, la Star Académy que doit s’imposer tout disciple de Théophraste Renaudot. Dans notre monde de presse, qu’Olivennes soit directeur de journal n’a rien de choquant, et j’en connais de plus bête.
Ce qui est gênant c’est qu’il parle et écrit alors qu’un vrai directeur parachuté se contente de faire des notes de frais en compagnie de jolies filles. En gros, à un directeur tombé du ciel on dit normalement : « ne t’occupe de rien, on a bien assez de mal comme ça à faire marcher le journal… » Mais Olivennes a vraiment cru, parce qu’il est directeur, qu’il est aussi journaliste. Alors qu’il ne l’est pas et le démontre en écrivant sur un livre qu’il a mal lu et en nous qualifiant, Bakchich, Mediapart et Rue 89 - nous les journalistes d’aujourd’hui parce que nous sommes ceux de demain - de nous livrer au « colportage de bruits d’égouts ». Ta gueule Olivennes.
PS Je découvre tardivement que ce bon Olivennes-de-gauche a pris, un temps, Anne Méaux co-fondatrice du mouvement d’extrême droite Occident comme "communiquante". Ah ! Pardon, encore un "bruit d’égoût" !