La victoire en chantant
11 février 2009 à 12h13Hamos Harel, a pris la peine d’interviewer dans Haaretz le "grand" philosophe Asa Kasher, professeur de l’Université de Tel Aviv, lauréat du prix Israël ( la plus haute distinction israélienne), qui a rédigé le "Code de conduite de l’armée" et justifié moralement les crimes commis par l’armée israélienne à Gaza.
"L’armée a opéré dans la Bande de Gaza, en accord avec le Code de conduite mis au point il y a cinq ans environ pour combattre le terrorisme", déclare-t-il, en précisant que "Les normes respectées par les commandants à Gaza étaient en général appropriées".
"Rien ne justifie de mettre en danger la vie des soldats pour éviter de tuer des civils qui vivent dans l’entourage de terroristes.", explique-t-il en estimant que "le chef d’état major Gabi Ashkenazi est très en phase avec nos principes depuis le moment où le premier document a été présenté en 2003 et jusqu’à aujourd’hui".
En 2003, ce philosophe des armées a publié avec le major général Amos Yadlin, qui est maintenant chef de l’Espionnage Militaire, un article intitulé "Le combat éthique contre la terreur". Article qui justifiait l’assassinat des "terroristes", y compris si des civils palestiniens pouvaient être frappés au passage.
"Cet article a été traduit en anglais et publié dans un journal d’éthique militaire et il est toujours débattu dans le monde", sa vante Kasher.
"Les réactions sont généralement positives bien que le message soit difficile à digérer ; à la fin tout le monde reconnait qu’il se conduit lui-même de cette manière. Aucune armée au monde ne tient à mettre la vie de ses soldats en danger pour éviter de frapper les voisins de ses ennemis ou des terroristes. Les média ne comprennent pas la nature de la loi internationale. Ce n’est pas comme les lois qui régissent une circulation encombrée. Beaucoup d’entre elles sont des lois ordinaires.
La question décisive c’est de savoir comment les pays éclairés se conduisent. Nous, en Israël, nous avons une position-clef dans le développement de lois réglant ce domaine particulier, parce que nous sommes sur la ligne de front dans le combat contre le terrorisme. C’est ce que progressivement les instances juridiques israéliennes et étrangères sont en train de comprendre. Après le débat devant la Haute Cour de Justice sur le problème des assassinats ciblés, il n’y a pas eu besoin de modifier le document que Yadlin et moi avions préparé, pas même d’une virgule. Ce que nous faisons est en train de devenir la loi. Ces sont des concepts qui ne sont pas purement légaux, mais qui contiennent aussi des éléments très forts d’éthique."
"Les conventions de Genève se fondent sur des centaines d’années de tradition et de combats loyaux. C’était approprié dans une guerre classique, quand une seule armée en affrontait une autre. Mais de nos jours toute cette histoire de règles pour un combat loyal est à mettre de côté. Des efforts internationaux se font jour pour réviser ces règles afin de les accommoder pour le combat contre le terrorisme.
Selon ces nouvelles dispositions, il y a toujours une distinction à faire entre celui qu’on peut ou ne peut pas atteindre, mais pas selon la conception caractéristique qui prévalait dans le passé. Le concept de proportionnalité a lui aussi changé. Il n’y a aucune logique à comparer le nombre de civils et de combattants armés tués du côté palestinien, ou le nombre de civils israéliens tués par des roquettes Quassam, au nombre de palestiniens tués à Gaza".
Alors, M. Kasher est-il de "droite", d’"extrême-droite", du "centre" ou même de "gauche" ? Cela n’a de toute évidence pas la moindre importance, puisqu’ils sont tous d’accord !
Source : http://www.haaretz.com/hasen/spages/1062127.html
(Traduit par Carole SANDREL)
CAPJPO-EuroPalestine http://www.europalestine.com
Ajoutons que la Convention de Genève date, pour partie, d’après la Seconde guerre mondiale… Cette guerre contre Hitler et les japonnais était-elle un "combat loyal" ????