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Angelina’s festivalistic envy of Cannes

Cannes : en chaussons rouges

16 mai 2009 à 17h51
Angelina se met en quatre pour décrypter le meilleur de Cannes depuis son petit chez elle.

Lumière calme

Elle avait gagné le coeur des festivaliers en 1989 avec Sweetie. Elle avait remporté la Palme d’or en 1993 avec La leçon de piano. Hier soir, elle montait les marches pour présenter son dernier film en compétition Bright star. Lyrique, poétique, voire contemplative, la réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion continue de filmer des femmes au caractère fort et au destin fébrile comme j’ai pu en juger grâce à la bande-annonce entraperçue. J’ai reconnu dans ces champs fleuris l’atmosphère panthéiste au sens large de La leçon de piano. J’ai reconnu dans le doux visage de l’actrice Abbie Cornish incarnant le grand amour du poète John Keats, le quelque chose d’un peu buté, de très entêté du visage de Janet Frame, héroïne d’Un ange à ma table. Cannes apprécie le classicisme formel de Jane Campion, ses revendications féministes à travers des histoires prégnantes et des personnages forts, une sensualité de bon aloi, c’est-à-dire très esthétique et rarement dérangeante. Peut-être parce qu’à force d’aimer le souffre, on aime aussi se laisser saisir par la douceur. Pour ma part, j’associe le calme de ses plans, le temps qu’elle prend pour montrer, à une certaine lumière qui n’appartient qu’à la Nouvelle-Zélande.

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Mais attention car comme le disait Morrissey : "Keats and Yeats are on your side, but you lose ’cause weird lover Wilde is on mine."

Potinons un peu

Brad Pitt et Angelina Jolie sont attendus à Cannes le 20 mai. Lui vient présenter le film de Tarantino en compétition, Inglorious basterds, elle lui tiendra la main. Monsieur Jolie ne donnera aucune interview, mais il risque d’y avoir du monde à la conférence de presse.

Soirées, alcool et musique riment jusqu’au bout de la nuit pendant le festival à Cannes. Il paraît que Francis Ford Coppola a donné la sienne au Baron. Mais une des plus courues fut celle du VIP dont le tenancier est un certain Jean Roch dont tous les médias s’accordent à vous parler en ce moment. Outre le fait qu’il avait fait venir un cheval à sa soirée, ainsi que le DJ Bob Sinclar, Pierre Sarkozy y était également visible.

Enfin, un potin glâné sur le blog collectif de la rédaction de Libération : "La scène se passe à une table de restaurant ; elle nous a été rapportée par un collègue hilare et tout à fait fiable. Charles Aznavour accorde un entretien à une journaliste. Le chanteur-acteur, qui fait la voix du vieux héros Carl dans la version française de Là-haut, est en compagnie de sa fille Cathya, la quarantaine, qui semble avoir l’appétit coupé. En pleine interview, ton sec d’Aznavour : « Écoute Cathya, je ne te le redirai pas trois fois : tu finis ton caviar ! ». C’est vrai quoi, merde."

Mémoire restaurée

Le festival de Cannes, ce n’est pas seulement la sélection officielle, ni même des films en compétition. C’est aussi un marché du cinéma, une plage à starlettes, un tapis rouge inusable car incessament réactualisé, donc premier prix. Mais aussi des initiatives cinématographiques oeuvrant pour la célébration et la conservation du septième art. Mais que venait faire le grand et, nous le savons depuis Shine a light, hilarant Martin Scorsese sur les marches ? Il venait présenter Les chaussons rouges de Michael Powell, accompagné de Thelma Schoonmaker-Powell, qui en plus d’être l’une de ses monteuses préférées, a aussi été la dernière compagne de Michael Powell. Les Chaussons rouges est un film ô combien encensé, chéri par les cinéphiles de tous poils et tous pays. Un classique moderne, une image aux couleurs invraisemblables qui donnent à ce film sa patine précieuse. Le fond et la forme de cette oeuvre questionnent le cinéma en particulier et l’art en général. Maintes fois restauré, sorti des cartons moisis, brandi à la télé ou en projection, le voilà hier à Cannes dans le cadre de l’action de la World Cinema Foundation, dont Martin Scorsese est président, pour la sauvegarde du cinéma mondial. D’ailleurs, lors de sa conférence de presse, Martin Scorsese n’a pas hésité à se montrer alarmiste : "Je vais vous sembler un peu pessimiste mais cela fait des années que nous sommes en crise. Quoique nous fassions, avec votre aide, avec celle des ayants-droits, nous ne faisons que très peu de choses. Nous allons perdre irrémédiablement de nombreux films. Ceux que l’on pourra sauver, ce sera toujours ça."

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Sur la plage

Et parfois même le festival de Cannes a de bonnes idées. Depuis quelques années, chaque soir de la quinzaine cannoise, un film est projeté en plein air et gratuitement dans le cadre du Cinéma de la Plage. Hier soir, il s’agissait de The Wall d’Alan Parker, film musical halluciné qui avait été présenté en 1982 hors-compétition. Un concert a même précédé la projection avec un groupe norvégien Det är jag som är döden. Vous êtes contents de le savoir et moi aussi.

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Pour finir, souvenez-vous qu’en 1987, la Palme d’or avait été attribuée à Maurice Pialat pour Sous le Soleil de Satan sous la présidence d’Yves Montand. L’assistance siffle uin peu , Pialat répond par un tonitruant "Si vous ne m’aimez pas, je ne vous aime pas non plus !" avant de lever un poing mi-vengeur mi-victorieux.

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© duclos/Pelletier - Gamma

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