02.10.06 - 10 ème Festival du court-métrage à Saint-Benoît : "Les yeux d'Alicia", d'un terrible cynisme, remporte le prix du public 2006
Le 10 ème "Festival du court-métrage" de Saint-Benoît vient de fermer ses portes au cinéma Cristal, situé au coeur de cette ville de 35 000 habitants situé sur la côte Est de La Réunion. Un événement de qualité sûrement insuffisamment médiatisé.
Près d'une centaine de films de 12 à 48 minutes étaient à l'affiche de cette dixième édition. De toute provenance ( et notamment Madagascar, Espagne, Liban...).
Trois mille personnes environ ont assisté à l'ensemble des séances, toutes ouvertes au public.
Pour la soirée de clôture, samedi 30 septembre, la salle était pleine. Au programme : "Paris, je t'aime", une série de rencontres dans divers quartiers de Paris imaginés et filmés par une quinzaine de réalisateurs. Un film présenté au dernier festival de Cannes et dont ce sera l'unique projection sur l'île de La Réunion. Puis suivirent la projection du prix du public 2006 et de cinq courts-métrages primés depuis que le festival existe.
Le prix du public a donc été attribué au film espagnol "Les yeux d'Alicia", écrit et réalisé par Ugo Sanz. Terriblement cynique. Une femme cagoulée, les mains liées derrière le dos, se réveille entre quatre murs. Une voix lui explique qu'elle a perdu totalement la mémoire mais pour un temps limité, l'invite à prendre un verre d'eau. Une fois l'eau bue, cette voix lui explique qu'elle a ingurgité un poison qui va la tuer dans 50 secondes et que le contre-poison se trouve dans un coin de la pièce, sous forme de gélule. La femme aux yeux bandés, au prix d'une lutte terrifiante, parvient à saisir le comprimé salvateur. Juste avant qu'elle ne l'avale, la voix lui explique que le poison se trouve en réalité dans cette gélule et que le choix de mourir est entre ses mains. Dans le même temps la mémoire lui revient : son mari vient de se suicider après avoir tué Alicia, leur petite fille, par jalousie. Elle a réussi à sauver son mari, qu'elle a découvert en premier, pas Alicia, à quelques secondes près. Sa douleur et son sentiment de culpabilité sont immenses. Au point qu'avant d'être "endormie" elle n'avait qu'une idée : mourir. Maintenant que son destin est vraiment entre ses mains et après avoir lutté désespérément pour continuer à vivre, la mère d'Alice choisira de ne pas se donner la mort...
Rendez-vous pour le 11ème festival du court-métrage de Saint-Benoît, en septembre 2007 !
Laurence de Susanne
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