Alors comme ça, "une école publique" est fermée "à cause de la visite" d’un chenu Père Noël [1], et "aucune mise en place d’un service minimum n’est prévue" [2] ?

J’invente rien - c’est marqué là : "Pour des raisons de sécurité, l’école maternelle située en face du collège des Bernardins, où Benoît XVI doit prononcer un discours, n’accueillera aucun enfant et aucun personnel vendredi après-midi".

C’est dommage, hein, parce que bon, le gars ne doit quand même pas être venu sans des jouets par milliers.

(N’oublie pas mes petits souliers, n’oublie pas que je t’ai commandé un Panzerkampfwagen au 1/72ème.)

Et en même temps, je me dis que la fermeture de cette école nous change (très) agréablement de ce que le bloc-noteur vendredique du Figaro appelle ce matin "les empiétements de l’islam sur la laïcité" - non parce que t’imagines le tollé (justifié), si on avait agi de même pour un visiteur mahométan ?

Pour un de ces foutus "dominants islamistes", comme dit, là, Soeur Caroline (Fourest), qui excelle dans l’art difficile du foutage de gueule ?

Tu peux être sûr que Libé en aurait, à la une, fait son très, très, très gros titre, genre l’école-fait-le-ramadan.

Tu peux être sûr que L’Express aurait fondé sur le scandale un épais dossier, cinquante-cinquième du nom, sur la difficulté qu’il y a, je vous le dis, mâme Dupont, à critiquer l’islam dans un pays démocratique où le chef du gouvernement peut tranquillement énoncer que l’humanité se divise en deux, mon ami, t’as d’une part "le monde musulman", où le poil au menton est roi durant qu’on égorge les impies, et le monde libre, assez facilement reconnaissable à ses fichiers stasiques et à sa piscine de Christian Clavier.

Tandis que là : non.

Une école publique ferme pour cause d’Autrichien, et t’as aucun de nos fiers penseurs pour nous annoncer que c’est le grand retour de Munich.

Ces mecs-là sont des rigolos.