Angelina’s festivalistic envy of Cannes
Quelles sont belles nos stars mondiales qui gravissent avec un plaisir non dissimulé les fabuleuses marches du Palais des Festivals à Cannes. Le gratin de la crème s’est retrouvé hier dans cette modeste station balnéaire pour fêter la cinématographie, avec pour projet affiché de nous montrer le cinéma mondial, et par son truchement, le monde tout court, tel qu’il est aujourd’hui. L’ambition n’est pas mince et si j’étais cynique et cruelle comme j’ai bien envie de l’être, je dirais même : "Et les enfants du Bon Dieu sont des canards sauvages !"
Car oui, il me prends soudain un besoin de relativiser, de faire de la dérision à la-va-vite et à trois francs six sous tant la répétition annuelle de cet "événement mondial", ce marronnier qui squatte tous les ans les ondes pendant une dizaine de jours à travers des images plus glam’ et plus ridicules les unes que les autres me semble de moins en moins supportable. Ces stars au sourire béat, empailletées, emmaillotées dans leurs robes à des milliers d’euros, conscientes de vivre un summum de leur carrière. Ces duplex des marches où des commentateurs ne relatent que du vide : des gens montant un escalier. Ces pauvres gens qui attendent des jours pour apercevoir une vedette dont le regard survolera les corps à la recherche des photographes. Car l’essentiel de la manifestation se passe tout de même dans les salles noires, coeur de l’événement dont le grand et très nombreux public kidnappé à Cannes tous les soirs au 20h00 sera privé.
En même temps, on le sait, on le répète chaque année : c’est vain, c’est de la paillette de pacotille, c’est de l’auto-suffisance et de l’auto-congratulation, un étalage un peu écoeurant de richesses, postures, caprices, un miroir aux alouettes, une banalité morbide et bête à pleurer engendrée par la nature humaine, mais c’est Cannes… et tout le monde en redemande, et tout le monde aime ça.
Cette année encore, je n’aurai pas la chance d’assister aux mille et unes projections sensées m’offrir un panorama fidèle du monde. Malgré mes cent unes demandes d’accréditation, je ne suis toujours pas à Cannes, même pas au bas des marches pour livrer mes impressions, mon ressenti de l’atmosphère électrique en direct de la Croisette où la planète cinéma s’est donné rendez-vous.
Pas question pour autant d’en rester là. Les stars au Palais des festivals et moi, chez moi, il n’empêche cette année Cannes ne se fera pas sans moi. C’est décidé, je vous livre ma chronique quotidienne de Cannes 2009 vue de mon home sweet home. Une chronique pas du tout informative, pas exhaustive non plus. Juste un petit condensé des choses vues et lues, attrapées au vol en manière de persiflage jamais méchant.
Hier : le dit day. La grande parade de toutes les stars françaises rameutées pour la cérémonie d’ouverture. Car, rares sont les stars étrangères qui viennent pour rien ou juste pour fouler un tapis rouge en France, même à Cannes. Pour les voir pour de vrai, il faudra attendre que leur film soit projeté, en compétition ou non. C’est ainsi que lors d’une cérémonie très franco-française comme l’a souligné le perspicace Edouard Baer, nous avons pu croiser en vrac et de mémoire Jean Rochefort, Elsa Zylberstein, Frederique Bel, Saïd Taghmaoui, Samuel Le Bihan, Sarah Marshall… Pas Frédéric Begbeider coincé derrière la table du Grand Journal. Et parmi les membres du jury, Robin Wright Penn, femme du Président de l’année dernière. On peut dire que Cannes 2009 a de la suite dans les idées de Cannes 2008.
Quant à Edouard Baer, il fut comme d’habitude, ou mieux que d’habitude. Un discours bien balancé entre vannes lourdes, très lourdes, un peu légères, subtiles et une petite dose facile d’émotion à la fin. Mais pourquoi ça pique toujours un peu les yeux quand on évoque Jean-Pierre Léaud et Les 400 Coups ?
Isabelle Huppert, Présidente du Jury. Saura-t-elle marquer de son empreinte grâcieuse, magique d’actrice l’histoire du festival ? Un discours dédié au cinéma, que je n’ai pas écouté, ça tombait tout de même à l’heure de la tambouille, des images d’elle à travers des films, à travers les ans, à travers lesquelles elle change cent fois de visage, à travers lesquelles elle n’est jamais la même et jamais une autre.
Passons sur Brian Ferry.
Enfin, le festival a été lancé par la jeune actrice Hafzia Herzi et Charles Aznavour. Elle a déclaré le festival ouvert en français et en arabe, lui en espagnol et en anglais. Un symbole de la rencontre des cultures et des générations.
Photo Francesoir.fr
Cette photo ne vous rappelle-t-elle pas d’ailleurs celle-ci ?
Charles VANEL,Charlotte GAINSBOURG © BENAROCH/SIPA