Souvenirs de cris : Mai 81, place de la Bastille.
20 avril 2008 à 17h08Elkabbach, répondant aux questions de l’excellent quotidien La Croix, parle d’abord de George Orwell. Et si l’anarchiste Tory était encore vivant il viendrait sûrement lui foutre une baffe. Elkabbach et Orwell, ça s’assemble comme Georges Guétary et Léo Ferré. Puis, amorcée, son errance verbale lance JPE contre Bakchich.
Il raconte comment notre journal a écrit que David Douillet figurait sur une liste (prescrite quant aux sanctions) de contribuables planqués au Lichtenstein. Information reprise par Michel Grossiord d’Europe 1, la radio que dirige Elkabbach. Et cet homme, cet ancien ami de Bokassa, qui est aussi la conscience de notre métier, explique que Douillet est venu se plaindre dans ses studios. Qu’il a fallu, chez Guillaume Durand, sécher les larmes du colosse. Si Douillet pleure, ce n’est pas qu’il soit douillet, c’est que Bakchich raconte n’importe quoi. Il faut toujours imaginer Sisyphe heureux et David Douillet forcément bon. Et Bakchich une bande de chiens de l’Internet. Une Toile où tout est bêtise (sauf Plenel connu pour avoir désigné des dissidents du RPR comme les coupables du sabotage de Rainbow Warrior). Alors que sur Europe 1 tout est vrai, comme à Lourdes. Heureusement, Elkabbach n’est pas encore juge. Et le tribunal de Nanterre a débouté notre gentil poids lourd avec 2000 euros à payer. Attendez-vous donc à capter les excuses d’Elkabbach, l’ami du vrai.
Elkabbach est Redoutable. Comme le sus nommé sous marin, c’est un insubmersible. Son lot de brosses à reluire, pour tous coloris, a t-il un effet de ballast, de branchies ? La science tranchera. Mais l’histoire nous démontre que JPE est un type qui, quoi qu’il arrive, remonte. La surface, celle des choses et du temps, voilà sa pâture. Elkabbach a inventé le journalisme amphibie, normal pour un garçon qui nage beaucoup. Rarement mis au placard, en compagnie des balais, sa sortie est si rapide qu’il n’a heureusement jamais eu le temps d’y attraper la phtisie des ménagères. Les dirigeants de notre monde, et de la pensée juste, ont trop besoin de grands professionnels comme lui. Des gens durs dehors, souples dedans, et parfois l’inverse, ayant l’intelligence de l’air du temps. Jamais perdus puisque la batterie de leur GPS est directement branchée sur la girouette. Suffit que souffle le vent de l’histoire.
Gaullistes sous le général, pompistes sous Pompidou, végistes sous VGE, molletistes sous Mitterrand, chiraquiens sous la République de sumo ; Sarkozystes quand le temps est venu du sarkosaint : ces journalistes cuirassiers voient toujours juste. Suffit de changer de lunettes. Pas grave le slalom géant, Max Gallo est bien à l’Académie. Jean-Pierre, il semble que tu ne sois pas entièrement mauvais et que tu as le sens de la famille, si j’observe la liste des membres de la rédaction de Public Sénat, chaîne ruineuse en fonds publics. Je demande seulement, le matin si tu te réveilles un peu rigide, de ne pas croire pour autant que tu es devenu le maître étalon en platine iridié exposé sous une cloche de verre au pavillon de Breteuil, le mieux disant en matière de presse et de journalisme, notre statue du Commandeur, le Jean-Sébastien Bach donnant les justes notes. Là je dis « Ta gueule Elkabbach ! » Sinon, sur ce principe là, on prend José Bové pour diriger Monsanto. Le problème de fond, et c’est une bonne nouvelle pour l’avenir, est qu’Elkabbach ne peut comprendre Bakchich. C’est comme marier Guétary et Ferré.
Sont cités : La Croix, Orwell, Guétary, Ferré, Grossiord, Bokassa, Durand, Douillet, De gaulle, Pompidou, VGE, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Gallo