Depuis son élection, les petits clercs de régime qui, durant qu’il faisait campagne dans les marécages privés du Pen, avaient pris le pli de flatter le fondement de Sarkozy, aiment à (se) raconter, comme pour se persuader qu’un mensonge mille fois répété finit par faire une vérité (officielle), que le chef de l’Etat français a su réintégrer le votant pénique dans le giron de la République.
Dans le même temps, et par l’un des procédés à quoi se reconnaissait, naguère, la pure calomnie stalinienne, ils vont caquetant que si tu n’es pas disposé à pourlécher, comme ils font (au nom, il va de soi, de la résistance à la tyrannie de la bien-pensance), les parties basses du chef de l’Etat français ?
Tu es l’incarnation d’un "lepénisme de gauche".
Ce matin, sur son blog, l’ami Djibi, also known as Guy Birenbaum, nous rappelle, ça se passe icitte, merci camarade, que, dans la vraie vie (qui n’a, certes, aucune espèce de rapport avec la soumission de ces tristes lécheurs), le chef de l’Etat français a surtout intégré, dans le programme haineux et revanchard dont nous mesurons depuis un an (et quinze jours) l’effet sur nos vies quotidiennes, mainte crâne disposition née il y a 17 ans de l’imagination de Bruno Mégret.
Djibi exhume, neffet, les "cinquante mesures pour régler le problème de l’immigration" (tout un programme, en somme) que ledit Mégret formula au mois de novembre 1991, du temps qu’il faisait encore le pin’s au revers du veston croisé du Pen.
Djibi observe que ça proposait notamment, article 7, "de doter l’Etat d’un outil capable de traiter globalement l’ensemble du problème de l’immigration".
L’outil en question serait, tu l’as deviné, dans l’esprit de Mégret : "Un ministère de la population ayant autorité pour coordonner l’action de l’ensemble des administrations sur les questions d’immigration".
Djibi observe que ça disposait que : "Pour un certain nombre d’étrangers non invités en France et peu pressés d’en partir, la procédure de retour au pays s’effectuera de façon plus radicale par des expulsions rendues effectives et efficaces".
Ainsi : "Les clandestins seront systématiquement et effectivement expulsés".
(Naturellement : "Les expulsions procéderont, de nouveau, de simples décisions administratives et seront immédiatement exécutoires".)
A cette fin : "Les services du ministère de l’intérieur doivent être dotés des moyens nécessaires pour faire appliquer ces mesures".
De sorte que : "(…) Les forces de police seront habilitées à effectuer des contrôles d’identité dans les ghettos ethniques et les lieux publics de façon à interpeller les immigrés clandestins présents sur notre sol".
De sorte que : "Une fois arrêtés, ceux-ci seront dirigés vers les centres d’hébergement surveillés avant expulsion"…
Les votants frontiques, mâme Chabot ?
J’irai les chercher un par un.