Il y avait ce matin, ici, une info qui mériterait, je crois, que tu la médites - avec, éventuellement, un peu de la componction qui sied aux religiosités.
Il s’agit en effet d’une info d’importance, pour ce qu’elle révèle, d’une part, d’un système judiciaire, le nôtre, qui est comme tu sais le même pour tou(te)s, c’est du moins son principe, et d’autre part (et plus généralement) de l’état de la France - comme dit l’autre.
Jean-Claude Magendie.
Magistrat.
Et non le moindre, puisqu’il premierpréside la Cour d’appel de Paris.
A considéré le mois dernier, dans la burlesque affaire "des caricatures du Prophète", que par-delà son "caractère choquant, voire blessant", le désormais fameux dessin montrant Mahomet coiffé d’une bombe à mèche ne manifestait aucune "volonté délibérée d’offenser" qui que ce soit, oh ben non, alors, et que par conséquent il restait dans "les limites admissibles de la liberté d’expression".
(Tu n’as pas oublié, j’espère, que cette considération avait soulevé de joie les courageux penseurs qui ont fait (le) serment de se battre jusqu’à la dernière pétition pour que Robert Redeker puisse librement déféquer d’une très, très haute hauteur sur les mahométans - mais que fait jouir à longs traits le prompt limogeage du sous-préfet qui a eu le front de suggérer que l’armée israélienne est parfois un peu râpeuse, dans ses menées coloniales.)
Bon, l’info intéressante est que le même Jean-Claude Magendie, au mois de mars 2005, avait demandé, contre l’avis de "son" parquet, l’interdiction pure et simple, agade comment que j’ai de gros et longs ciseaux, d’une campagne publicitaire parodiant la Cène de Léonard de Vinci - au motif qu’elle était "une intrusion agressive et gratuite dans les tréfonds des croyances intimes", et faisait "gravement injure aux sentiments religieux et à la foi des catholiques".
Je suppose que je n’ai pas besoin de te faire un dessin (même caricatural) de ce qui s’est joué dans ce bel exemple d’équité ?