Chez les chimpanzés, cas assez exceptionnel dans le monde des singes, un individu de petite complexion mais néanmoins pas complexé, peut tout à fait accéder au pouvoir, à la place de numéro 1.
En fait il semblerait que plus les espèces sont évoluées, moins les attributs physiques comptent dans la dominance. C’est le cas du chimpanzé.
Pour parvenir à ses fins, néanmoins, « le p’tit » doit se donner plus de mal que ses pairs dotés d’une belle carrure. Il doit en faire des tonnes pour se faire repérer, pour séduire le maximum de membres au sein de sa tribu et pour asseoir son autorité.
En général, si le chef primate n’est pas l’individu le plus grand, ni le plus fort de la tribu, il se comporte de manière à être le plus visible et le plus impressionnant voire parfois le plus intimidant. Il est expert dans l’art d’attirer l’attention de la troupe en lançant des pierres, le plus loin possible, et de préférence des pierres imposantes. Une manière de démontrer sa force et sa capacité de manier ces armes potentielles avec dextérité.
De même il est habile dans l’art de secouer les branches d’arbres, des branches géantes, bien sûr. L’objectif étant de faire le maximum de bruit et de remuer le maximum d’air. Ses cris sont en général très sonores, très puissants. Il faut dire que la « voix » est importante chez les singes, chez certaines espèces comme les Gibbons, le « cri puissant » est même la marque distinctive du dominant.
Selon la primatologue réputée, Jane Goodall, le fait que Mike, un chimpanzé candidat au pouvoir, ait eu l’idée de se servir de bidons d’essence vides pour se faire entendre et se faire remarquer, a largement contribué à son « élection » à la tête de la tribu. Ce jeune chimpanzé ne s’est pas séparé de son bidon pendant toute la période de conquête du pouvoir, il grimpait dessus pour se grandir, l’utilisait comme caisse de résonance pour se faire entendre de loin.
Il semblerait que le comportement de Sarkozy ne soit pas si éloigné de celui de Mike qui a su se rendre plus visible et plus « sonore » pendant la campagne électorale.
Ils ont en commun certaines parades, telles que les nombreuses gesticulations, les bras levés au ciel plutôt que croisés ou repliés, histoire de se grandir. Ils se déplacent tous deux, en bombant le torse, les jambes écartés et poussent de fréquents coups de gueule.
Certes, quand notre cousin singe utilise des bidons, des pierres et secoue des branches pour compenser son handicap de carrure et attirer l’attention de sa troupe, notre chef primate humain à nous, grimpe sur ses talonnettes, abuse de son arme fatale de communication (le portable) et monopolise les micros des médias…
Et là où son cousin s’affiche avec la plus grosse pierre, la plus grande branche et le bidon le plus imposant, Sarkozy, s’affiche avec sa Rolex, ses lunettes Ray Ban, et désormais avec sa superbe femme top model, le top du « bling bling » primate.
Là où ils se différencient vraiment, c’est dans leur comportement après la prise du pouvoir. Une fois assis sur le trône, le chef singe modifie son comportement. Désormais, il dispose de la couronne, il peut s’appuyer sur ses alliés, voire charger un numéro deux de « pousser les coups de gueule » à sa place. Il peut redevenir plus calme, plus serein se contentant de brèves démonstrations de puissance, de temps à autre, quand même, histoire de conforter son autorité.
La parade du pouvoir ne peut qu’être limitée dans le temps. Trop de parades nuit à la crédibilité du chef. Une fois au pouvoir, le dominant a des missions plus importantes que de secouer des branches ou de monter sur des bidons d’essence.
Visiblement, suite à la chute de sa popularité, notre Président semble avoir entendu les voix de la sagesse primate, puisqu’il commence à vouloir renoncer à ses habitudes Bling-Bling (à l’exception de sa femme, accessoirement chargée de le déblinguiser en douceur) et à la parade du pouvoir.