L’impossibilité de doubler Val sur sa droite.
13 août 2008 à 10h45Philippe Val est un raciste, Démonstration, preuve à l’appui
Par Pierre Tevanian.
« Le racisme est une valorisation généralisée et définitive de différences réelles ou imaginaires, au profit de l’accusateur et au détriment de sa victime, afin de légitimer une agression ou des privilèges. » À la lumière de cette définition d’Albert Memmi [1], nous sommes en mesure de démontrer que Philippe Val, le très médiatique et pontifiant patron-éditorialiste de Charlie Hebdo, est, purement et simplement, un raciste.
Lecteur assidu de son propre aveu du grand Spinoza, chansonnier depuis trois bonnes décennies, éditorialiste et écrivain depuis deux décennies, Philippe Val sait peser ses mots, et on est en droit de supposer que lorsqu’il écrit et publie quelque chose et qu¹il ne le renie pas dans les semaines, les mois et les années qui suivent ses écrits nous livrent le fond de sa pensée. C¹est pourquoi on ne peut pas considérer les ahurissants propos qui suivent comme une blague de fin de banquet ni comme du deuxième ou du troisième degré. C’est imprimé, noir sur blanc, dans le Charlie Hebdo le 5 janvier 2005 :
« [Les otages français, Christian Chesnot et George Malbrunot] ont été enlevés par des terroristes islamiques qui adorent égorger les Occidentaux, sauf les Français, parce que la politique arabe de la France a des racines profondes qui s’enfoncent jusqu’au régime de Vichy, dont la politique antijuive était déjà, par défaut, une politique arabe. »
Cette phrase de Philippe Val n’a évidemment aucun sens. Qualifier la politique antijuive de Vichy de politique « arabe » n’a aucun sens puisque aucune influence arabe n’a joué un quelconque rôle dans cette entreprise criminelle. Tout s’est passé entre l’Allemagne nazie et la France de Vichy, point barre.
Pour que cette phrase insensée signifie quelque chose, il faut admettre un postulat raciste : le postulat selon lequel les Arabes, en bloc, sont antisémites par nature. Dans cette hypothèse, même si aucun arabe n’est ni auteur, ni incitateur ni demandeur d’une politique antijuive, la dite politique n’en est pas moins une « politique arabe » dans la mesure où elle ne peut que remplir de joie cette masse assoiffée de sang juif qu’est « le monde arabe » . En résumé : « politique arabe » ne signifie, chez Philippe Val, rien d’autre que « politique antisémite. « Arabe » et « antisémite » sont donc synonymes.
En d’autres termes : Philippe Val essentialise « les Arabes », en fait ne entité homogène, pour ensuite attribuer à cette essence (« les rabes ») un caractère infâmant (« antisémite »). Cette manière de penser, conjuguant l’essentialisation l’homogénéisation et le dénigrement, porte un nom : le racisme.
Philippe Val a donc écrit un texte purement et simplement raciste. Et comme il assume ce texte près de trois ans après sa publication, comme il ne l’a pas renié, on peut donc affirmer, de manière plus concise, qu’il est avéré et démontré que Philippe Val est raciste.
Reste maintenant à se demander pourquoi aucune association n’a jusqu’à présent porté plainte contre lui, ni même publié le moindre communiqué face à des propos racistes caractérisés, tenus dans un grand média ni SOS Racisme, ni le MRAP ni la LICRA, ni la Ligue des Droits de l’Homme et pourquoi aucun journaliste n’a jamais interpellé l’écrivain, éditorialiste, chroniqueur, débatteur multimédias qu¹est Philippe Val lors d’un de ses innombrables prestations télévisées ou radiodiffusées.
Pierre Tévanian
Une première version de ce texte est parue dans le mensuel L’indigène de la république [2]
Notes
[1] Albert Memmi, Le racisme, Folio, 2000
[2] L¹indigène de la république proposait également ces deux réactions, nettement plus positives, aux propos de Philippe Val :
Celle de Marie-Léonie Leblanc, la célèbre « mythomane du RER D » : « Cette analyse est lumineuse. Philippe Val m¹a tout appris. »
Et celle du MRASC (Mouvement pour un Rassemblement des Amis de Soeur Caroline (Fourest) : « L¹analyse de Philippe Val est remarquable. Nous nous sommes d¹ailleurs procurés une correspondance secrète entre>Gobineau, Drumont, Barrès, Maurras, Doriot, Déat, Céline, Pétain,>Bousquet, Papon et Tariq Ramadan. Dans une série de mails écrits entre 1940 et 1944, Tariq Ramadan apparaît clairement, "par défaut", comme la tête pensante du groupe, notamment en ce qui concerne "les questions juives". Nous sommes par ailleurs sur la trace de documents secretsqui attestent une collusion "par défaut" entre les profanateurs de Carpentras, l’OLP, le Hezbollah et les Indigènes de la République. »