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Portrait express de Marianne Faithfull

26 août 2009 à 23h53
Pour passer vos vacances au bureau dans la détente, je vous ai concocté des petits portraits savoureux juste pour le plaisir. Aujourd’hui, Marianne Faithfull.

Si vous doutiez de l’intérêt de faire un portrait express de Marianne Faithfull, voici quelques délicieuses minutes qui devraient vous faire changer d’avis.

Cette blonde-là, un peu trop anglaise, un peu trop fraîche, se devait de passer entre les griffes d’un Gainsbourg qui lui fait chanter Hier ou demain, les regrets et les promesses à la fois dans la comédie musicale Anna. Le paradoxe torturé du génial Serge susurré par des lèvres tendres.

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Il y a deux Marianne Faithfull, et contre toute attente, c’est la première que je souhaite réhabiliter aujourd’hui. Ultra encensée, overloved, unanimement admirée pour cette voix particulièrement usée à force de drogues, de rock’n’roll et de cigarettes, reconnue pour sa classe toujours aristocratique mais surtout humaine, la "vieille" Marianne Faithfull est une icône à côté de laquelle le côté pile de la force peut sembler parfaitement inepte, même légèrement ennuyeuse.

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Force est de constater que la voix de la jeune Marianne peut se révéler un peu anecdotique et que les hits qu’elle a enchaînés comme des perles sur un collier dans les 60’s sont relativement dispensables comparés à des chansons comme The Ballad of Lucy Jordan, Blazing Away, Sister Morphine version post come back. Cette égérie du Swinging London, "Mona-Lisa impassible" selon Andrew Loog Oldham, le manager des Rolling Stones, à la peau laiteuse, était un joli étendard pour les jeunes filles rangées. Caché derrière sa frange, le lisse minois de Marianne ne laisse rien paraître des passions qu’elle vit dans le même moment, car entretemps la blonde Marianne s’était entremêlée avec les Stones. Une alliance de la glace et du feu qui était en fait une alliance du feu et du feu débouchant sur des coulées de drogues, une tentative de suicide, une overdose et un coma.

Trop sage Marianne, trop belle Faithfull. Classée chanteuse de folk à ses débuts à cause des jolis accords que Mick Jagger, Keith Richards et Andrew Oldham ont plaqué sur As tears go by, elle prend docilement la pause jusqu’à devenir une Françoise Hardy anglaise. Mais en 1968, elle tourne La Motocyclette avec Alain Delon. Le film, sorte de Easy Rider au féminin (sic) sera classé X pour quelques minutes de nudité à l’écran.

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Trop libre, trop incontrôlable, l’arrière petite nièce de l’écrivain Léopold Von Sacher-Masoch, auteur de la sulfureuse Vénus à la fourrure et dont on prit le nom pour désigner le "masochisme". Les pop songs sucrées qu’elle interprétait avec un calme olympien et un détachement presque prophétique ont conservé l’empreinte de la grâce et l’aura de Marianne Faithfull et demeurent les petits bijoux qu’elle et son talent en ont fait.

Enfermés dehors ! (le festival) Polly