Comme disait (feu) Poquelin : "Si que t’es un Tartuffe, t’es un Tartuffe, y a pas".
Cela se vérifie ce matin encore, dans Charlie Hebdo, où le taulier, Philippe Val, dont le monde entier nous envie la fine pénétration éditoriale, observe que de méchantes gens lui ont dit : "C’est un scandale de faire une campagne antichinoise pour le boycott des Jeux olympiques".
Philippe Val s’offusque, et on le comprend, car, écrit-il, cette "campagne n’était pas antichinoise du tout, elle était antitotalitaire, nuance".
Je suis assez d’accord avec ça - mais je me demande si Philippe Val ne s’aventure pas sur un terrain glissant, genre la pente savonneuse qui précipite au ridicule, quand il réclame ainsi de la "nuance".
Nul(le) ne peut en effet ignorer que Philippe Val, en exégète avisé de la pensée de (feu) Spinoza, aime (très fort) à se pâmer au feulement fauve que font, dans le ciel nocturne des villes dont le nom se termine par "ad(e)", les F-111 de l’Oncle Sam.
(Philippe Val a ri, quand l’USAF a bombardé Belgrade.)
Philippe Val aime les guerres bushiques, et lorsque, malotru(e)s, nous manifestâmes pour dire que nous rechignions quant à nous à hurler avec lui vive la mort, vive la guerre, vive le sacré mercenaire, Philippe Val diagnostiqua, en compétent médecin façon (feu) Poquelin, que nous étions un peu xénophobes : "L’opinion française est travaillée par une sorte de racisme anti-américain auquel Bush sert de prétexte", énonça-t-il par exemple, au mois d’octobre 2006, dans l’un de ses fameux éditoriaux (qui font dire à Pierre Lellouche, au moyen d’une rime richissime, que "Philippe Val est couillu comme un taureau couillu").
Or, Philippe : ces manifs n’étaient pas antiméricaines du tout, elles étaient anti-Bush.
Nuance, Philippe.
Nuance…