Dis donc, ma couille.
Je voudrais pas (non plus) te pourrir ton week-end, mais tout de même, si j’étais à ta place : j’irais m’acheter un parasol.
Ou un bob, à tout le moins.
Et de la crème solaire, tiens.
Beaucoup de crème solaire.
Non parce qu’on est là, on déconne, on déconne, et pendant ce temps-là, qu’est-ce que je lis, dans l’excellent(issim)e revue Bifrost ?
Je lis que, accroche-toi : "Aujourd’hui, les simulations informatiques sont si raffinées qu’il est possible de décrire avec quelques détails le futur de notre système solaire. Dans trois milliards d’années, la luminosité du soleil augmentera d’environ 30 % et la Terre recevra alors autant d’énergie que Vénus aujourd’hui. Il est à craindre que l’échauffement qui en résultera ne cause les mêmes effets que sur Vénus : un effet de serre incontrôlé. L’eau des océans s’évaporera sous l’effet de la chaleur, chargeant l’atmosphère de vapeur d’eau, opaque à la lumière infrarouge. Ainsi, le rayonnement émis par le sol aura plus de difficulté à s’échapper dans l’espace, ce qui augmentera d’autant la température atmosphérique et accélérera l’évaporation. Petit à petit, les nuages de vapeur se dissiperont sous l’effet de la lumière solaire qui brisera les molécules, notamment d’eau, en leurs constituants élémentaires. Les éléments les plus légers, comme l’hydrogène, seront absorbés par les roches. Au bout de quelques millions d’années, la Terre montrera son nouveau visage : celui d’un monde mort et désertique dans le ciel duquel brillera un implacable Soleil orangé dont la taille apparente aura presque triplé".
C’est tout, oui ?
Beeeeen non, c’est pas tout.
"Ensuite, l’évolution du Soleil s’accélère, sa taille et sa luminosité croissant considérablement. Au moment où il avalera Mercure, dans 7,7 milliards d’années, le Soleil brillera d’une lumière rouge mille fois plus intense qu’aujourd’hui. Puis, une bonne dizaine de millions d’années plus tard, le rayon de notre étoile atteindra le rayon de l’orbite actuelle de la Terre. Pendant cette période d’expansion, les parties les plus externes du Soleil seront projetées à plusieurs centaines de kilomètres par seconde. Devenue nébuleuse planétaire, notre étoile aura perdu environ un tiers de sa masse durant cette phase. Son champ gravitationnel, proportionnel à sa masse, sera réduit d’autant, ce qui aura pour conséquence de faire migrer les planètes restantes vers l’extérieur du système solaire. Ainsi, la Terre", notre bonne vieille Terre, putain, "se retrouvera à environ 60 millions de kilomètres de la surface du monstre : au sol, la température dépassera 2.000 degrés et les trois quarts du ciel seront occupés par le disque rouge du Soleil mourant. Quelques millions d’années plus tard, une fois le Soleil devenu naine blanche, la Terre ne sera plus qu’un gros caillou glacé dans le ciel duquel brillera la lumière blafarde de son étoile blafarde".
Alors bien sûr, t’auras toujours un Claude Allègre pour te dire que tout ça est vachement exagéré, que Sarkozy est joli, que ses propres calculs donnent un résultat autrement plus euphorisant, que Sarkozy est gentil, et qu’on aurait tort de trop s’affoler.
Mais laisse-moi te dire que si tu réfléchis un peu sérieusement à ce qui va nous tomber sur la gueule dans moins de quatre milliards d’années ?
Tu as tout d’un coup très envie de te convertir au bouddhisme tibétain.