Expo photos
Un mois pour faire le plein d’images en tout genre, un mois pour user ses talons sur les pavés parisiens, un mois pour s’arrêter sur une pratique qui ne cesse d’évoluer au fil des avancées technologiques.
Depuis bientôt 30 ans qu’il fédère et encourage l’expression photographique, cette année, pour sa quinzième édition, le MOIS DE LA PHOTO est placé sous le signe de l’Europe « Entre tradition et mutation ». Jean-Luc Monterosso, commissaire général de la manifestation, entouré de trois personnalités du monde de la photographie, Françoise Huguier, Maura Serani et Marc Donnadieu, s’appuient sur une importante mobilisation des institutions culturelles et des galeries parisiennes et donnent à voir au public, toujours plus nombreux, amateur ou néophyte, la création photographique dans toute sa diversité.
Pour les plus connus, les « incontournables » de ce Mois de la photo seraient certainement l’exposition Lee Miller au Jeu de paume où l’on peut découvrir l’ensemble des facettes de sa carrière (jusqu’au 04 janvier). Ou encore Sabine Weiss, qui promène son objectif depuis plus d’un demi siècle, exposée à la Maison Européenne de la photographie (jusqu’au 25 janvier). Si vous voulez retrouver cette esthétique reconnaissable entre toutes, mettant en scène de jeunes filles en fleurs dans des cadres vaporeux et romantiques : Loulou ? Oui, c’est elle ! allez chez Camera Obscura pour voir les photos de la célèbre Sarah Moon. A voir aussi « Les expérimentations photographiques en Europe des années 1920 à nos jours » au Centre Pompidou, précieux témoignage sur les recherches et le rôle des avant-gardes. De Man Ray à Sophie Calle en passant par Brassaï, le musée propose un petit tour d’horizon de près d’un siècle de la photographie expérimentale européenne (jusqu’au 30 novembre).
Pour retrouver l’ensemble des manifestations, le mieux est encore de se procurer le Guide des expositions et des manifestations (disponible gratuitement dans toutes les galeries et musées) et de laisser ses pas battrent le pavé au hasard des pages tournées. C’est ce que j’ai fait en choisissant une galerie pas trop loin de chez moi, rue Lepic…
Sacha
Chaque année paire, un off est organisé en parallèle du Mois de la Photo, avec pour intention d’offrir une sélection alternative, plus jeune, plus dynamique, plus accessible et moins conventionnelle.
Le Mois de la Photo à Paris est organisé par :
Paris Audiovisuel, Maison Européenne de la Photo, avec le soutien de la Mairie de Paris, le ministère de la Culture et de la Communication ; Et la collaboration de Saison culturelle européenne, Orange, Total, Culture France, Canson, Digigraphie by Epson, Connaissance des Arts, Figaroscope, Air France Magazine, Alcatel Lucent, Hôtel Warwick.
Longtemps adepte du portrait en argentique puis de la « Videocapture », c’est avec un certain plaisir que je décidais d’entériner ce nouveau mois de la photo par la galerie W Landau où avait lieu le vernissage de l’exposition d’Arnaud Baumann « Entre deux eaux », en présence de l’artiste.
Après avoir traversé un long couloir éclairé de néons rouge, me faisant passer pour une héroïne d’un film de David Lynch, une lumière crue, blanche, c’est enfin le paradis ? m’accueille dans ce très beau lieu sur 3 étages.
Au rez-de-chaussée, sur la gauche, les photos d’Arnaud Baumann. Tout d’abord, des tirages en noir et blanc, datant d’il y a plus de 25 ans. A cette époque, Arnaud Baumann faisait poser nus, ses amis ou relations. Acrobatiques, comiques, tendres, énigmatiques, les corps nus parlent, les peaux se touchent ou se défont.
Un peu plus loin, s’ensuit une série, en couleur, intitulée « Sous la douche (SLD) ». Toujours ses amis mais aujourd’hui. Le temps s’est installé, les rides aussi. Ils posent sous la douche. On y voit des visages, toujours des visages, en gros plan, très gros plan. L’eau qui coule sur la peau met en beauté autant qu’elle trouble. Ces visage, sous une cascade d’eau, trahissent une émotion différente et l’eau y répond : en goutte, en filet, en nuage… elle se transforme et aucune eau ne ressemble à une autre.
Sacha
Galerie W - 44 rue Lepic - 75018 - Paris lepic@galeriew.com - www.galeriew.com
« Entre deux eaux » Exposition du 3 au 23 novembre
“Kurt, where you did last night ? At the Galerie Chappe !”
1er novembre 2008, Kurt Cobain a été retrouvé en France dans le 18ième arrondissement de Paris. Il renaît de ses cendres (perdues dans un aéroport par Courtney Love soit dit en passant) à la Galerie Chappe. A l’occasion de la sortie en salle du film « About » a son1 de AJ Schnack, la galerie Chappe organise la première rétrospective Kurt Cobain à travers les photographies de Charles Peterson, photographe de la « cène » Grunge2 de Seattle et proche du Label Sub pop.
Revenons en arrière. Nous sommes en 1988, un jeune blond cheveux long prénommé Kurt Cobain, un grand type appelé Chris Novoselic et Chad Channing sont des jeunes cadres dynamiques qui passent leur vie à se lever trop tard, et à jouer dans les bars du punck rock. Ils habitent à Seattle, sont jeunes, se lèvent à 14h et cassent leurs instruments dans des bars à pute. Une destinée toute tracée donc. En 1989, sous le nom de Nirvana et avec un nouveau batteur prénommé Dave Grolh, sort Bleach chez Sub pop ( The label grunge) leur premier album. Ensuite un album par an chez Geffen : Nevermind, qui devient l’album culte des années 90 dans le monde entier, Incesticide, In utero, et un live Umplegged. Le suicide de Kurt Donald Cobain en Avril 1994 signera la fin du groupe (fatalement) et la fin du Grunge…
Polly want too pictures ?
La question était la suivante, comment faire pour montrer des images de Nirvana ou de Kurt qu’on a pas déjà vu cinq cent fois ?
Il suffisait de demander à Alexandre Gilbert le directeur de la galerie qui rappelons-le expose les plus incontournables de la scène artistique : autour d’Amy Winehouse (pas besoin de présenter), Seen (légende du graffiti), Pete Doherty (le type au chapeau à coté de Kate Moss dans Voici), Jonas et François ( réalisateurs des clips de Justice ou Madonna)…
Plus sublimes les unes que les autres, ces photographies en noir et blanc reflètent une époque encore Rock n’roll (et sans l’intervention de Kate Moss), puisqu’on y voit d’autres acteurs de la scène Grunge : Courtney Love, Crieuse de Hole (la veuve de Kurt) ou encore Kim Gordon la chanteuse des Sonic Youth ; une esthétique « Nirvanesque », Kurt déchiré, vautré sur une batterie ou Kurt sautant avec sa fender sur scène ; et surtout celles qui sont le plus saisissantes, un homme encore petit garçon, le regard toujours franc, nostalgique et perdu. Et bien sûr celle de l’affiche du film, debout de dos sur scène face au publique prenant la pose du Petit Prince sans son renard désabusé… Une expo magnifique et sans prétention, comme lui.
Paraît-il que le jour du vernissage, Cali, celui qui chante « je sais que je ne t’aime plus » est venu rendre hommage3 à celui qui clamait « my heart is broke but i have some glue. », Seattle/Perpignan même combat. Kurt c’était mon idole lorsque j’étais adolescente, et comme j’ai pas encore grandi et bien ça l’est toujours. Le fanatique reconnaîtra vite les photos inédites sorties tout droit des archives persos de Charles Peterson, et le curieux, le nostalgique, le touriste, pourra y voir une destinée qui se lit dans l’image : magique et tragique à la fois.
Portraits d’une Étoile filante du rock ( et non une star, pas besoin de brindille ni de chapeau d’âne). Petit garçon perdu, du haut de ses 27 piges, de ses excès, de son image rock avec sa femme Courtney Love. On se demande comment c’est possible qu’il n’y ai pas eu une rétrospective avant ? Maintenant c’est chose faite, alors merci la galerie Chappe.
C’est du 1er Novembre au 1er Décembre, 4 rue André Barsacq, 75018 Paris. Métro Anvers ou Abbesses. www.galeriechappe.fr ouvert tous les jours de 14h à 20h.
About a son de AJ Schnack, ED Production, sortie en salle le 26 novembre 2008. Un road movie expérimental de paysages de Seattle avec la voix off de Kurt.
Pour en savoir plus :
Courir à la galerie Chappe
Le journal intime de Kurt Cobain, 2002, chez oh ! Éditions oh (à acheter pour avoir l’objet mais à ne pas lire, car c’est quand même son journal intime qui n’avait pas pour but d’être édité)
La bio de Courtney love par Poppy Z. Brite, ed. Denoël, 1999.
Le livre de Charles Peterson, Touch me i’m sick et Cypher, (sur réservation à la galerie)
Goo des Sonic Youth, 1990 chez Geffen Records (of course), Surfer Rosa des Pixies 1988 4AD Records, et Pretty on the inside de Hole, 1991 chez Caroline Records.
Last Days de Gus Vant Sant, 2005, MK2 diffusion.
A éviter :
Épouser Courtney Love
Ne pas aller à la galerie Chappe
Écouter les Guns n’ Roses pour ne pas faire une faute de mauvais goût musical d’abord et ensuite parce que Kurt était fâché avec Axl Rose le chanteur.
Peace, Love, Empathy,
Héloïse